Premier volet réussi de la tétralogie anglo-saxonne,
Kimono My House va étonner par ses morceaux heavy rock, d'autres au style rétro mais moderne et d'autres kitsch.
Les frères Mael au cours de l'année 73 ne sortiront pas d'album car malgré d'indéniables qualités musicales les deux albums parus sur le label Bearsville ne trouvent pas d'échos aux States. Ils décident donc de partir pour la Grande-Bretagne qui est en train de devenir le nouveau creuset du rock mais aussi de la pop et leur talent va bousculer les charts non seulement anglais mais aussi sur le vieux continent grâce à l'accueil fait par les fans à leur musique.
Cet album démarre immédiatement sur les chapeaux de roues avec ce tube en puissance qu'est This Town qui se classera n°2 dans les charts anglais. Ma première découverte des
Sparks est arrivée par ce long titre «
This Town Ain't Big Enough for Both Of Us» tout dans le morceau flirte avec le génie musical dans l'intro au piano très lointaine puis se rapprochant, la rythmique et ses changements de tempo, les guitares saturées à la limite de l'audible et cerise sur le gâteau la voix suraiguë de Russell qui donne l'impression que c'est une femme qui chante (ce que j'ai cru avant d'acheter le single) tout est fait pour cartonner dans les charts comme sa durée 3mm de pure folie qui, presque 40 ans plus tard, est toujours aussi frais et sans une ride comme s'il avait été écrit six mois auparavant.
Le reste de l'album n'a pas à rougir loin de là,
Amateur Hour avec sa rythmique caracolante comme une relève de la garde à Buckingham vous donnera des fourmis dans les jambes. L'humour pince sans rire de Ron commence à percer dans le titre des morceaux comme Falling In Love With Myself Again que l'on pourrait traduire par Tombé Amoureux De Moi-même Encore et à fortiori dans le texte de la chanson sans doute un petit clin d’œil à Narcisse qui était tombé amoureux de lui-même en se regardant dans une mare mais fort heureusement la comparaison s'arrête là car Ron et son frère n'ont rien de narcissique. Un seul titre dépasse les 5 minutes, il s'agit de Thanks God It's Not Christmas tout aussi humoristique que celui cité plus haut et qu'une bonne partie des morceaux figurants sur l'album. À croire que ce cher Ron serait tombé en traversant l'Atlantique dans une grande marmite non pas de potion magique mais d'humour, ce n'est que la continuité des deux précédents opus et qui éclate au grand jour, aussi ne boudons pas notre plaisir en écoutant ces morceaux d'humour sarcastique et caustique qui ont fait la marque de fabrique du duo. Le Lp se termine par le morceau Equator, un petit bijou à la rythmique chaloupante avec une touche très classe grâce à un simple petit air de saxophone. Sur la version CD viennent se rajouter deux bonus qui sont en fait les face B des deux singles issus de cet opus.
Cet album marque la première collaboration avec Mervin «Muff» Winwood parolier, bassiste et producteur, qui nous offre dans un écrin soyeux un diamant brut. Tous les morceaux sont excellents et ce premier volet de la trilogie anglaise va faire éclater en pleine lumière le talent musical des frères Mael bien épaulé en cela par la section rythmique composé de Martin Gordon, Dinky Diamond et par le guitariste Adrian Fisher. Muff Winwood a su trouver le parfait équilibre entre l'humour et le rock pour produire
Kimono My House. Le groupe fera les beaux jours de l'émission «Top Of The Pops» durant l'année 74 et 75. L'aventure continue avec le second volet
Propaganda dont je ferais la chronique prochainement.
MrDamage57
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