Liste des groupes Post-Rock Matryoshka Laideronnette

Le duo japonais de Tokyo, revient avec un troisième opus dénommé "Laideronnette", signé par Virgin Babylon Records en 2012. Constitué de Sen, le compositeur et de Calu, la chanteuse à voix éthérée, Matryoshka est un projet qui a vu le jour en 2006. Leur musique est caractérisée par un Post-Rock combiné avec de l'électro ambient, du piano classique, des effets sonores et de la violoncelle.

Qu'est ce que le Matryoshka? C'est un mot qui fait référence aux poupées russes qui sont des séries de poupées de tailles décroissantes placées les unes à l'intérieur des autres. A noter aussi que le mot est dérivé du prénom féminin russe "Matriona". Personnellement, je n'ai jamais compris le lien entre le nom du groupe et la musique, sans doute qu'il n'y a jamais eu de lien en fin de compte. Mais je pense que le nom a un rapport avec les pochettes d'albums du duo. Du premier jusqu'au dernier album, il y a toujours un personnage féminin au premier plan, avec un visage d'une poupée qui fait allusion aux Matriochkas.

Revenons à la musique. La recette est simple: un piano, un synthé, des violoncelles, un chant féminin accrocheur et quelques touches de guitare. Après un mixage réussi, vous avez à présent, le privilège de faire un voyage féerique made in Japan. C'est simple, beau et surtout captivant, le monde du duo japonais est facile à aborder.

A travers des forêts enchantées, des paysages colorés ou des lieux insolites, on est accueilli par des mélodies raffinées, un piano nostalgique et un chant attendrissant secondé par des violoncelles dans une ambiance pleine d'émotions qui fera chaud au cœur à l'auditeur. Il s'agit du premier morceau "Monotonous Purgatory", en l'écoutant, on va comprendre que c'est juste le début d'une longue épopée musicale et sentimentale à travers des titres qui vont briser l'indifférence qui est une faiblesse pour notre esprit et pour notre cœur. On continue avec "Noctambulist" qui progresse dans le même plan musical de son prédécesseur, mais avec une petite différence, on aura le droit à la première et dernière apparition (malheureusement) de la guitare au milieu du titre pour jouer avec succès jusqu'à la fin dans une ambiance euphorique.

Les débuts se ressemblent presque tous, c'est toujours le piano qui ouvre le bal dans une ambiance toujours romanesque, et ça sera le cas avec "Sacred Play Secret Place". Le piano est amené par les sonorités du violoncelle et par une batterie qui suit régulièrement le rythme musical des autres instruments. Jusque là, rien d'artificiel n'a été détecté, tout ce qu'on a entendu dans ces trois premiers morceaux, est uniquement de la sincérité musicale. Il est vrai que certains auditeurs, risquent de s'ennuyer déjà, à cause de la progression lente des titres et le petit manque d'innovation dans certains passages, le voyage risque de s’arrêter tôt pour eux. Il faut rappeler que "Laideronnette" est un album qui se base sur la musique atmosphérique, alors il est normal qu'un album de ce genre là soit lent dans la progression, son but est de faire une sorte de thérapie musicale pour l'auditeur, pour se sentir à l'aise. Bref, revenons aux titres. Les amoureux de grandes mélopées vont être servis, Matryoshka nous livre l'un des meilleurs titres de son opus: "Cut All Trees" le niveau musical est rehaussé, chaque instrument donne une meilleure performance. L’ambiance de ce titre ne manquera pas de toucher notre petit cœur sensible, on peut se rappeler des moments douloureux qu'on a vécu dans notre vie, plus on progresse et plus le titre devient émouvant et c'est ce qui est souhaité par les auteurs. On quitte le piano pour laisser place à la harpe, à l'image de "Hallucinatory Halo". Débutant dans une harmonie majestueuse, la harpe ne cesse de faire jouir nos oreilles avec l'aide des sonorités ambiant/électro et du violencelle. C'est l'unique piste où la harpe est utilisée. En ce qui concerne les autres titres, je ne vais pas surestimé cet album, car le reste est monotone, peu de changement de rythmes et des mélodies qui risquent d’être lassantes si on les réécoute plusieurs fois, même si celles-ci sont bien faites et capables de nous émouvoir pour la première fois.

Mais finalement, malgré quelques points négatifs, cet opus est une beauté, le duo nous a montré un travail dans toute sa splendeur. "Laideronnette" est un album qui s’écoute en solitaire, dans un endroit calme et serein, un album qui se savoure uniquement lorsqu'il vous manque, car l'écouter plusieurs fois risque de vous ennuyer.