Liste des groupes Zeuhl Magma Live

Mes disques Live préférés 5 ste Teil : Magma Live.


J'aimerai attirer votre attention sur le double LP Live de Magma.
Comment décrire Magma ? Un groupe français ? Euh j'ai vainement cherché le dico franco-kobaïen. Alors disons plutôt un groupe européen comme su l'être également Amon Düül II. Un groupe de rock ? de jazz ?? de jazz-rock ? Euh vaste sujet et je me garderai de trancher. A la limite peu importe les classifications, demeure la musique.

Cet enregistrement est le fruit de concerts donnés sur Paris en juin 1975. Ce sont des performances que je décrirai comme habitées, possédées. La musique de Magma se structure autour du jeu envoutant de Christian Vander à la batterie. Si vous ne connaissez pas ce seigneur, regardez sur Youtube quelques vidéos des seventies et vous comprendrez ce que signifie posséder son instrument. Fascinant ne veut pas dire rassurant, mais que cherchiez-vous dans la musique ?!

Nous sommes ainsi conviés dans un rituel qui se situe dans un univers musical primordial où le violon de Didier Lockwood et la voix de Klaus Blasquiz vous serviront de guides. Le groupe tout entier participe aux lentes progressions de ces stances initiatiques inquiétantes. Il s'agit de transcender la réalité par la musique . Le groupe s'appuie également sur des choeurs (Stella Vander) guitares basse et lead usage essentiellement rythmique (Bernard Paganotti Gabrial Federow) ainsi que deux claviers (Benoit Widemans, Jean Paul Asseline).

Le premier morceau occupe à lui seul le premier disque : Könthark (32 mn) !. Il s'agit d'une longue construction mélodique où se succèdent des climats alternant tension/relâchement, exaltation/dépression, calme/violence. Parlons des musiciens sur scène : leur apparence tout de noir vêtus, arborant des insignes métalliques sur la poitrine est pour le moins dérangeante, ils sont d'une rare économie gestuelle, tout ceci pour vous faire comprendre que la recherche du bien-être des spectateurs n'est pas le sujet. Il ne s'agit pas « d'arranger » mais plutôt de déranger. Et croyez-moi ils s'y entendent !! Pour les musiciens c'est une expérience quasi mystique (écoutez l'état de transe atteint par le violoniste) , pour les spectateurs l'abord d'un nouveau monde musical. Il ne s'agit pas à proprement parlé d'improvisation: ce morceau est extrêmement structuré et le groupe démontre une grande homogénéité dans les différentes plages. Grand moment pour qui ne se laisse pas rebuter par le côté dérangeant de leur démarche.

La première face du second disque nous présente trois morceaux d'un format plus habituel :

« Hhai » débute par le chant de Christian Vander dans une lente incantation puis l'ambiance évolue ensuite selon un registre plus mélodique et apaisé ; quoique dans le final !!!
« Kobah » poursuit sur un format de jazz rock (jeu de basse) plus commun où chant et composition vous paraitront d'une facture plus classique.
« Lihns » privilégie les voix de Klaus Blasquiz et Stella Vander et sachez apprécier leur maîtrise vocale dans ces parties très chantées.

Le dernier morceau « Mëkanik Zaïn » (> 18 mn) attaque rudement par une basse menaçante qui lance ensuite un morceau de jazz rock d'une facture plus classique qui fait la part belle à un solo véhément de Didier Lockwood. Le rituel rythmique reprend ensuite son ascendance et la sarabande repart de plus belle avec une longue citation de « Mëkanik Destruktiv Kommando », morceau de combat du groupe.
Le concert s'achève alors dans un dernier crescendo.

Débrouillez vous avec cet OVNI musical. Pour ma part Magma et ses performances musicales restera austère, exigeant et unique. En concert, ce groupe était envoutant. Christian Vander accueillera de nombreux musiciens français (entre autre J. Top, Yochk'O Seffer, Claude Engel, FF Cahen, F Moze). Je ne connais depuis lors musicalement rien d'approchant ni de descendance avérée.
Vander's Baby ???