Aucune chronique des albums de
Midnight Oil sur ce site, je me devais donc de rétablir cette injustice à l’égard d’un groupe souvent méconnu, ce qui peu paraitre contradictoire car ayant, quand même eu de notables succès mondiaux, parfois mésestimé mais pourtant très intéressant et assez unique dans sa démarche artistique. Comme rien n’a été fait autant attaquer par le premier album éponyme.
L’album date de 1978 mais le groupe existe déjà depuis quelques années et ça s’entend. Je trouve ce 1er EP plutôt maitrisé sur le plan musical, on sent que le groupe est déjà bien en place et les musiciens, malgré leur jeunesse, sont loin d’être des manchots. L’engagement idéologique, qui sera par la suite la marque de fabrique du groupe, sur les thèmes de l’écologie et du social se fait sentir au niveau des paroles notamment sur les titres comme Powdeworks,
Dust ou encore Surfing with a spoon. L’ensemble des compositions s’enchaine bien avec la recherche d’un réel équilibre tout au long de l’album. Qui plus est, cet album fait déjà apparaitre les différentes facettes du groupe laissant augurer de toutes les évolutions musicales futures.
En effet, on constate d’une part un coté résolument « rentre dedans » et énergique mais non dénué de subtilités et de mélodies avec notamment le titre d’ouverture Powderworks où d’entrée les guitares rageuses, les solos « en veux-tu en voila » et les rythmiques enlevées sont de mises. On trouve dans ce même état d’esprit used and abused et run by night, des titres taillés pour la scène. Le groupe se calme un peu, quoique…, sur Head over heels et
Dust. Pour ma part, j’aime beaucoup la partie rythmique de guitare sur les couplets de Head over heels que je trouve plutôt original. Et en prime, le chant fougueux, parfois haut perché mais toujours juste de Peter Garrett. D’autre part, comme je l’indiquais plus haut, le groupe a une deuxième facette que l’on retrouve sur deux titres à savoir Surfing with a spoon et
Nothing lost. Nos cinq musiciens affirment leur gout pour les structures complexes et font montre de leur capacité quant à la composition de chansons plus longues (jusqu’à plus de 8 minutes) pas ennuyeuses et pleines de surprises. On sent poindre le coté progressif et atmosphérique que l’on retrouvera plus tard de manière beaucoup plus significative sur d’autres albums. Il faut écouter le break digne d’un orgue d’église sur Surfing with a spoon avec dans la foulée une reprise à la guitare et une accélération assez sympathique, mais également la fin de nothing lost que l’on pourrait comparer au bouquet final d’un feu d’artifice (ça tombe bien c’est le dernier morceau de l’album), ça part dans tout les sens, les cinq musiciens se font plaisir et leur bonne technique fait que cela reste complètement maitrisé.
Enfin, il ne faut pas oublier la présence d’un clavier qui parsème par petites touches les différentes compositions, ce qui donne, à mon gout, un petit coté surf music. Les cinq musiciens étaient surfeurs donc ceci explique peut être cela.
Le seul bémol pour moi vient du son que je trouve un peu « faiblard » sur certaines compositions mais bon, l’album n’est pas tout jeune et le groupe avait-il les moyens de se payer un beau studio d’enregistrement, avec les bons ingénieurs ?
En tout état de cause, un premier album résolument rock qui pose les bases de la musique d’un groupe faisant déjà preuve d’une certaine maturité et d’une personnalité bien affirmée.
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