Direction la Lettonie, à la découverte d'un groupe Post-Rock / Metal dénommé Audrey Fall, composé de quatre membres issus de Jelgava, une ville anciennement connue sous le nom à consonance allemande de
Mitau. Le premier album auto-produit porte cet ancien nom et sa pochette (qui est sublime en plus) montre un énorme paysage qui existe peut-être dans cette ville.
Deux guitaristes, un bassiste et un batteur pour nous livrer une musique instrumentale pleine de sensations. Nos sentiments seront encore une fois témoins d'une oeuvre qui dégage une atmosphère marquée par une mélancolie intense, présente des les dix titres. Les amateurs de la musique nostalgique et surtout éthérée ne resterons pas indifférents face à ce déluge d'émotions musicales qui va les marquer durant de longues minutes d'écoute. Audrey Fall se caractérise par un côté doux de Post-Rock et le côté le plus lourd de Post-Metal, ce qui donne une sonorité variée, des rythmes progressifs et des mélodies distinctes.
L'album démarre avec le titre "1944" dans une courte ambiance calme. Débutant par des riffs à la fois austères et stressants, donnant un ton presque dramatique au tout. Des percussions très présentes, accompagnant les guitares dans des passages émotionnels du titre durant sept minutes. La suite avec "Petrina" est loin de ce qu'on a entendu du premier, la musique change pour un côté nostalgique. Des guitares éloquentes progressant vers quelque chose de sentimental, augmentant la dose de grisaille qui continuera à apparaître dans les autres titres comme "Driksa" et "Wolmar".
Après trois titres liés par la même recette, c'est à "Bermondt" et "Courland Aa" de briser la douceur du Post-Rock et de remettre les percussions de la batterie en avant pour enchaîner des combos avec des guitares assommantes dans une ambiance poignante capable de faire réagir les auditeurs. On pourrait penser qu’après l'écoute de ces deux morceaux, l'ambiance éthérée et nostalgique ne fera jamais surface. C'est faux, car "Valdeka" et "Elias" vont renaître l'âme éthérée de l'opus, pour les meilleurs moments de l'auditeur. L’émotion devient de plus en plus intense, l'effet des instruments prend largement le dessus sur nos sentiments, tout en provoquant de la joie, de la nostalgie et parfois de la tristesse. Dans certains passages, on se laisse bercer par la finesse des guitares atmosphériques et par quelques nappes de synthé.
L'album touche presque à sa fin et plus on s'approche, plus l'ambiance devient émouvante avec les deux derniers morceaux "Priboi" et "Medem". Grâce aux nappes moroses de claviers et les riffs expressifs de guitares, on sent un long voyage qui touche à sa fin. Le quatuor lettonien a utilisé ses dernières cartouches pour nous marquer et c'était réussi.
L'ensemble de l'album est abouti, sa durée de vie est impressionnante et il n'a jamais souffert de la répétitivité. Le groupe a su comment varier ses passages musicaux. Le seul hic, c'est de ne pas comprendre le nom de chaque morceau, ont-ils un rapport avec ce qu'il y a dans la pochette? Pas facile à comprendre, surtout qu'il n'y a pas de paroles pour éclairer un peu tout ça. Mais ce n'est pas grave, car avec une musique instrumentale, chaque auditeur est libre de comprendre cet album à sa façon, l'essentiel est de prendre du plaisir à l'écouter.
Pour finir, Audrey Fall a sans doute beaucoup de choses à montrer pour les années à venir. Espérons qu'un groupe comme celui-là ne tombera pas dans l'oubli car il mérite du soutien de notre part. L'avenir nous le dira, si l'aventure continue ou pas.
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