Difficile de ne pas imaginer avoir à faire à un groupe de Heavy-Metal en découvrant la pochette de ce premier opus, illustrée d'un cavalier en armure, œuvre de Frank Frazetta intitulée "The
Death Dealer". Ajoutez à cela le nom du combo inspiré d'une certaine Molly, prostituée de son état au XVIIème siècle, et qui aurait mutilé et décapité plusieurs de ses clients à la hache, et vous ne doutez plus du fait que vous allez devoir affronter de gros riff en acier sentant fortement l'huile de vidange. Bienvenus dans le club de ceux qui sont tombé dans le piège, puisque
Molly Hatchet est en fait un sextet de Jacksonville, état de Floride, adepte d'un Southern-Rock du meilleur cru. Mené par un trio de guitaristes formé des 2 fondateurs du groupe, Dave Hlubek et Steve Holland, renforcés par Duane Roland, et doté avec Danny Joe Brown d'un chanteur à la voix grave et rocailleuse et au charisme certain, le combo porte haut l'étendard d'un rock sudiste viril, dynamique et fier de ses origines.
Bien que venant des mêmes territoires que
Blackfoot,
Molly Hatchet est plutôt à affilier à
Lynyrd Skynyrd, défenseurs d'influences à la fois Hard et Boogie-Rock. Lancé par Danny Joe Brown d'un 'Hell Yeah !' aux effluves de whisky frelaté, "
Bounty Hunter" fouette l'attelage d'une diligence soulevant la poussière des plaines ensoleillées du Sud des Etats-Unis. Telle la cavale de rebelles de la confédération, ce premier album éponyme fait preuve de dynamisme et de détermination à défendre certaines valeurs. A commencer par les traditionnelles cavalcades guitaristiques pendant lesquelles les 3 despérados défouraillent avec technique et intensité, en particulier à l'occasion d'un "Gator Country" entrant directement dans la légende du genre, imparable du long de ses plus de 6 minutes irrésistibles.
Quoi que plus mélancolique, la reprise des grands frères du Allman Brothers Band, "
Dreams I'll Never See", vaut également son pesant de caisses de Jack Daniel's dont les bouteilles pourront être vidées lors du final et festif "
Trust Your Old Friend". Entre temps, les Floridiens auront imposé leur loi à New-York à l'occasion de "Big Apple", Boogie-Rock au riff léger mais aux paroles déterminées affirmant la fierté des Sudistes. Au milieu des grandes chevauchées,
Molly Hatchet s'accorde également quelques pauses à l'occasion de Heavy-Blues-Rock virils sur lesquels la voix de Danny Joe Brown fait merveille ("The Creeper", "Cheatin' Woman") alors que la production assurée par Tom Werman rend à la fois hommage à chaque interprète et à l'aridité des paysages du Sud.
Voilà un premier épisode d'à peine plus de 36 minutes mais qui lance avec succès les aventures de ses nouveaux rebelles confédérés prêts à entrer dans la légende d'un style musical qui ne pardonne pas le manque de détermination et d'honnêteté. Avec ce premier opus,
Molly Hatchet impose son identité en provenance des marécages de Floride, capable de mordre avec la férocité des sauriens peuplant leurs territoires d'origine, mais également de chevaucher au travers des plaines ensoleillées que cela soit au trot ou au galop, mais toujours avec fierté.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire