Situé sur les rives de la Wye, la petite cité britannique d'Hereford fut le berceau du groupe Silence. En 1969, conscient de la difficulté que lui imposait ce lieu modeste, Mick Ralphs, guitariste et âme pensante de cette entité, décide alors de rejoindre la capitale anglaise de Londres. Là il recrute le chanteur
Ian Hunter et fait le choix de prendre le nom de
Mott The Hoople. Plusieurs albums sortent (
Mott The Hoople (1969), Mad
Shadows (1970), Wildlife (1971), Brain Caper (1971)). Des œuvres qui resteront relativement ignorées, et ce même si la formation impressionne sur scène. En 1972, lassés par le désintérêt du public à son égard, la formation s'apprête à renoncer. En un ultime sursaut du destin, ils sont alors contacté par un illustre admirateur,
David Bowie, qui propose de collaborer avec eux et de leur offrir des chansons qu'il a composées. Refusant le morceau Suffragette City, ils acceptent d'enregistrer le titre All the Young Dudes, hymne Glam Rock s'il en est, qui devient immédiatement un succès les propulsant vers ces sommets tant espérés. L'opus du même nom qui suivit, et auquel participa l'auteur d'Hunky Dory, fut lui aussi un triomphe. Durant les années 1972 et 1973,
Ian Hunter, Mick Ralphs et leurs comparses furent acclamés. 1974 est l'année qui signera le début du déclin de
Mott The Hoople qui, rebaptisé simplement Mott, et sans ses individualité les plus notoires, finira par doucement s'éteindre.
Près de quatre décennies plus tard, conscient du formidable héritage dû à ces musiciens, et admirateur de ce que ces artistes firent autrefois, le trublion anglais Joe Elliott, vocaliste à ses heures perdues du plus célèbre groupe de Hard-FM de la Perfide
Albion, à savoir
Def Leppard, se propose de nous faire redécouvrir quelques uns des divers travaux de ces créatifs sous la forme d'un album hommage,
My Regeneration Vol.1. Accompagné de Paul Guerin et de Guy Griffin aux guitares, de Keith Weir aux claviers, de Phil Martini à la batterie, tous de vaillants artisans de The Quireboys, mais aussi de Ronnie Garrity à la basse du groupe Raw Glory, le collectif prends le patronyme de
Down'n'Outz, ou
Joe Elliott's Down'n'Outz.
A la fois très Rock'n Roll (Storm, Who Do You Love...) mais aussi très Glam, le propos ne dédaigne donc pas parfois de s'égarer succinctement dans cette remarquable théâtralité propre à des groupes tels que
Queen ou
Meat Loaf (Career (No Such Thing As Rock'n'Roll)...). La chanson England Rocks, ou Cleveland Rocks, extraite du You're Never Alone with a Schizophrenic de
Ian Hunter paru en 1979, est somptueusement entrainante. Le superbe One More Chance to Run est, quant à lui, un morceau extrait du premier album éponyme de British Lions sortis en 1977. Un autre sextette qui, lui aussi, contenait, en son sein, quelques anciens comparses de Hunter et de Ralphs. Parlons aussi de l'excellent Good Times, que l'on peut initialement retrouvé sur l'album Vigil (1968) des Easybeats, formation dans laquelle officia Georges Young, frère d'Angus et de Malcolm, et Harry Vanda tout deux connus pour avoir produit les premiers disques d'AC/DC.
Indéniablement Down'n' Outz ravira les passéistes rétrogrades férus de cette musicalité aux accents Rock et Glam. Ce délicieux
My Regenerations vol.1 est, en effet, une vraie réussite.
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