1985, Empire Rock Club de Philadelphie. Jon
Bon Jovi passe une soirée au sein de ce club qui prête régulièrement sa scène aux groupes amateurs locaux. L’un d’eux nommé
Cinderella envoûte ce soir là l’assistance de son glam metal bluesy tant hérité de Judas Priest que de
Led Zeppelin… Grâce à ce clin d’œil du destin, l’histoire de
Cinderella avec le music business débute comme un conte de fée, le combo signant quelques semaines plus tard un contrat discographique avec Mercury/Polygram Records.
L’album «
Night Songs » sort le 2 août 1986 pour le plus grand plaisir des amateurs et surtout amatrices de hair metal, courant musical le plus en vogue au pays de la bannière étoilée en cette année ayant vu naître l’auteur de cette chronique. Le bal commence avec «
Night Songs » et son mid tempo dévastateur. L’ambiance est bien plus rock que metal, un rock racé qui transpire le blues, sur lequel le vocaliste
Tom Keifer gratifie l’auditeur de sa voix aiguë plus que de norme. «
Shake Me » accélère le rythme pour offrir à l’auditeur un titre énergique et efficace doué d’un refrain catchy. Sans aucun doute, nous aurons droit ici à un album efficace dans la lignée de beaucoup d’autres productions d’une époque si fertile en termes de hard rock et de heavy metal. Seule ballade du disque, « Nobody’s Fool » s’avère être le soulier de vair de l’album, magnifiant ce dernier d’un classe rare. Plaintive, l’émotion qui se dégage de ce titre n’a d’égal que la sensibilité audible de Keifer sur cette diatribe d’un amour à sens unique. Néanmoins avec ce disque,
Cinderella ne perd pas de vue l’efficacité essentielle du style hair metal, qui rappelons le, est un style commercial qui se doit de séduire la masse dans un but lucratif semi avoué.
Ainsi la présence sur ce «
Night Songs » de morceaux formaté FM, à l’image d’un « Nothin’ for Nothin’ » sur lequel Jon
Bon Jovi joue son rôle de grand frère jusqu’au bout en prêtant sa voix aux chœurs du morceau, ou encore du très NWOBHM « Hell on Wheels » rapide et efficace, que n’aurait pas renié un Judas Priest ou un Saxon. Sur le riff principal de «
Somebody Save Me », les influences NWOBHM s’avèrent être encore plus criantes. Hard Rock, Heavy Metal et vice versa : la versatilité musicale de cet album semble ne faire qu’une avec son identité. Alors qu’il pourrait s’agir d’un défaut majeur traduisant un manque d’inspiration et une immaturité certaine, il n’en est rien ; l’album étant empreint d’une identité bien à lui et d’un charisme sans faille, notamment grâce à l’efficacité des titres et à la détermination des musiciens.
Effectivement, on ne peut que louer la bande à Keifer d’exécuter les compositions de ce «
Night Songs » avec autant de classe et de maîtrise. A défaut d’être des musiciens hors normes techniquement, le guitariste Jeff Labar, le batteur Fred Coury, sans oublier le bassiste Eric Brittingham semblent être nés avec le rythme et le mélodisme sous l’épiderme ; bénédiction divine conférant à ce premier opus une authenticité que l’on ne peut nier. Minuit a sonné. Cendrillon n’a pas envie de rentrer et veut rester à jamais dans ce monde glam qui voit les âmes se perdre dans des paradis d’artifices.
Avec cet album,
Cinderella n’a rien inventé, mais s’est pertinemment approprié un style et a marqué indéniablement la scène hair metal de par son charisme et sa personnalité colorée. Alors que les groupes de Los Angeles commencent à l’époque à tourner en rond et à donner dans la surenchère (Ratt et Poison en tête) au risque de lasser ; les groupes de la côte est émergent (
Cinderella et
White Lion en tête) et apportent ainsi un vent de fraîcheur viable à la scène.
Un bon album, un beau visuel ; pour tous les amateurs de hair metal .
Ta chronique donne envie d'acheter les CD de ce groupe. Merci pour ce grand moment d'émotion.
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