Très ancré dans un univers propice à raconter des histoires sombres ...
Le hors-sujet est une hantise bien trop souvent caressée quand il s’agit de traiter de la musique atmosphérique. Arriver à toucher juste au niveau des sensations est un domaine qu’il est facile de transgresser, tant la surdose d’émotion peut être préjudiciable à l’invitation au voyage. Pour Florent Paris, il était facile de pouvoir échouer. Mais l’homme est familier de la musique à ambiance. Toutes sortes de concerts, de bandes-originales et autres travaux ont permis au musicien de s’exercer à son rythme à la bonne impression de cette ambiance si particulière au Post-Rock.
Sortis en
Novembre dernier, «
Novembre » est un deux titres de son projet musical, justement baptisé Hors Sujet. Deux titres pour vingt minutes de musique, nous sommes ainsi pleinement ancrés dans un univers à ambiance lente et progressive, parfois dronesque, souvent bruitiste, mais en aucun cas dénué de sensibilité. Et de sensibilité, il en sera question tant ce «
Novembre » fait parti de ces albums qui diviseront autant qu’ils enchanteront.
« L’Ancre et la Tempête », première étape d’une longue traversée d’un désert bleuté, ne se laissera pas dompter ainsi. Extrêmement lente et lourde, l’ambiance très minimaliste et résonnante poussera à la contemplation. Quelques notes acoustiques en fond et d’autres extrêmement saturé en avant, des passages cristallins à des frappes résonnantes et omniprésente (un peu trop, parfois), l’ambiance des plus éthérées et mélodiques se fera progressive et lente, perdant nos repères temporels dans un environnement brumeux et venteux…
Un vent qui clôture et introduit par la même « C’est Comme ça que les Fantômes Reviennent », toujours autant bruitiste alors que l’acoustique prend peu à peu les rênes. Mais la batterie prend cette fois-ci davantage d’ampleur, imposant un rythme moins métronomique, mais davantage dans la répétition que sur la piste précédente. Si la guitare saturera toujours autant lourdement, elle se fera moins dronesque… La basse résonnera toujours plus fort alors même que le calme et l’acoustique reviendront par la suite à la charge.
Très difficile à décrire objectivement, cet EP émerveillera autant certains qu’il en rebutera d’autres. Très ancré dans un univers propice à raconter des histoires tel une de ces nombreuses bandes originales de film à ambiance noire, ce «
Novembre » mérite ne serait-ce que le coup d’oreille afin de savoir si le voyage dans cette barque tremblotante sous ce soleil voilé et chargé d’histoire en vaut la peine…
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