Ciel sombre et mer agitée, une atmosphère mélancolique règne dans cet artwork. Va-t'on faire face à une musique négative? La réponse est oui. Nous avons à faire à un projet solo d'une personne finlandaise nommé Markus Grönfors de Tampere, son projet se nomme "My Grande Finale" on y trouve du Post-Metal, du Post-Rock et du Shoegaze. La musique de Markus est vouée à l'exploration des lieux divers sur cette terre, tout en évoluant dans des mélodies atmosphériques et sombres parfois.
L'auteur nous livre sa première galette auto-produite, dénommée "
Ocean Heart". Il nous embarque dans un voyage tragique à travers un océan de tristesse où des vagues gigantesques font rage. L'album débute en douceur avec le premier morceau qui porte le nom de l'album, un effet de solitude créé par une ambiance sonore de pluie, complétée par quelques percussions répétitives et des notes d'une guitare aux sonorités déprimantes qui progressent dans cette atmosphère vide où l'auditeur s'imagine une scène en regardant la mer et le mauvais temps tout en marchant sur la plage. C'est l'un des points forts de l'opus et sans doute le but de l'auditeur, il veut que la personne qui écoute son oeuvre, soit absorbé par l’imagination musicale. Et ça continue dans la même démarche avec "Moscow River Cruises" où le vent se fait entendre avec les notes de la violoncelle qui a le premier rôle dans ce morceau. L'instrument décrit parfaitement l’atmosphère avec des sonorités qui s'inspirent de la désolation, plus on progresse et plus le titre nous hante, ça nous donne l'impression d'explorer des lieux en ruines tout en entendant le bruit des vagues et le vol des oiseaux migrateurs.
Après deux atmosphères de silence et de solitude, l'opus décide de sortir de son mutisme avec le titre "Long Road, No Home" à la fois emprunt d'espoir et de désespoir. La guitare entre en premier plan avec des riffs émotionnels et réalistes qui tiennent l'auditeur en haleine. Avec ce déluge de riffs, l'album prend une tournure différente de celle d'avant car il devient plus ouvert musicalement. On oublie un peu les morceaux atmosphériques et complexes pour laisser place à un débordement d'émotions créé par les guitares et la batterie et c'est ce qu'on va entendre dans le titre "They'll come". Sa composition et son allure d'espoir font du morceau le plus prenant de tous, l'auteur finlandais s'est bien débrouillé, il est parvenu à nous faire entendre des mélodies magnifiques qui circulent longuement dans nos oreilles. Un titre complet donc que ce soit au niveau son ou au niveau émotionnel.
Pour le dernier morceau, ça ne sera pas le cas. L'opus va se refermer musicalement dans la déprime et la tristesse, la cinquième et la dernière composition de Markus Grönfors est à mon avis la plus déprimante de "
Ocean Heart". "For Salvation", "pour le salut" en français, désignant une action qui a pour but le salut de l'âme est une sorte d'épilogue de dix minutes que l'auditeur ne restera pas indifférent après son écoute. Progressant dans une ambiance funéraire, le titre ne cesse de nous donner du chagrin jusqu'au bout, des riffs démoralisants et répétitifs suivis par une batterie aux percussions incessantes. Chaque minute qui passe, le regret chez l'auditeur se fait de plus en plus sentir jusqu'au bout. Il faut admettre que Markus a brillé sur ce coup là, nous assommer avec une telle fin, c'est bien pensé de sa part, cette fin est digne de ce "
Ocean Heart" qui n'a cessé de convoiter nos tristesses et nos malheurs pendant son écoute.
Il est évident d'admettre qu’après l'écoute de cet album, l’auditeur ne peut rester indifférent suite à ce qu'il a vécu dans ces cinq titres. On peut dire que ce voyage à travers un océan de tristesse s'est achevé par un naufrage dans une île déserte où il est condamné à rester jusqu'à la fin de ses jours, emporté par une vague de mélancolie.
16/20
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