Cela fait 3 ans que les Strokes sont silencieux, eux qui ont pourtant révolutionné la planète rock en 3 albums. Le leader du groupe, Julian Casablancas, de plus en plus mis à l’écart, décide de tracer sa route, sans pour autant dissoudre les Strokes, et se lance en solo avec
Phrazes for the Young. Le contexte ainsi que le poids des réussites avec les Strokes ont poussé Julian à changer de cap et effectivement son album n’a pas grand chose à voir avec le style des Strokes. Ses sonorités sont plus électroniques, plus pop, Casablancas se cherche et n’évite pas quelques erreurs de parcours, notamment une influence de
Muse devenue envahissante.
Globalement, l’album sonne pop, ce qui n’empêche pas un titre comme Out of the Blue de briller, dans une veine pop rock/electro plus que déjà entendue, son refrain et ses belles mélodies, ainsi que la belle voix de Casablancas, en font une belle trouvaille. Dans un registre plus proche de
Coldplay, le leader des Strokes propose deux jolies ballades, 4 Chords of the Apocalypse et Ludlow St., de nouveau peu originales mais son sens de la mélodie et de l’accroche en font aussi des titres très agréables. Sur Glass ou 11th Dimension par contre, il semble basculer du mauvais côté de cette pop à l’anglaise, trop lisses et formatés, ces deux titres sont assez fatigants, bien qu’ils fassent bonne figure à côté de l’infâme River of Breaklights. Les amateurs de
Muse apprécieront surement, mais les ennemis de
Muse (et il y en a) sauteront au plafond en entendant cette réplique sirupeuse d’Uprising, indigne du passé d’un tel chanteur. Si jusque là, l’impression est plutôt mitigée,
Phrazes for the Young apporte quand même satisfaction, à commencer par l’excellent Left & Right in the Dark, on retrouve enfin l’audace et le sens mélodique d’un Julian Casablancas au sommet de sa forme, mêlant efficacité rythmique et beauté mélodique et usant à merveille de sa voix. L’autre belle réussite de l’album est Tourist, également plus audacieux au niveau du son et des mélodies, quittant le côté formaté de Glass ou 11th Dimension pour une originalité qui prouve que l’inspiration de Julian Casablancas est loin d’être asséchée.
A côté des 3 albums des Strokes, ce
Phrazes for the Young ne tient pas la route dans son ensemble, mais Julian Casablancas arrive à y briller momentanément et avance des idées intéressantes pour sa carrière à venir. Il lui reste à gommer ce côté pop dont il s’est ici affublé et qui ne lui va pas tellement et à enfoncer les portes entrouvertes par les deux perles Left & Right in the Dark et Tourist, en espérant le revoir à son meilleur niveau, seul ou avec les Strokes.
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