Dès les premières secondes où mes yeux se sont posés sur la jaquette, j'ai cru à une erreur. Mon cher Peacewalker m'aurait-il par mégarde envoyé l'album « Reanimation », dernier né de Lights & Motion ? On pourrait confondre, la pochette arborant les mêmes effets de flou et lumières lointaines, dans une teinte plus sépia, il est vrai. Ici, nous avons plutôt affaire à Slowrun, un duo de Post-Rock instrumental et ambiancé, sorti des bagages du label russe Slow Burn Records, sous-division de Solitude Production, davantage spécialisé dans le Doom, pour les connaisseurs.
Ce «
Prologue » est donc le premier album des deux Finlandais, mettant en avant bon nombre d'atmosphère aussi froide que chaleureuse, dans un dédale de riff atmosphérique, respectant scrupuleusement les codes du genre. Il est clair, lors de l'écoute de cet album, que les Finlandais maîtrisent parfaitement le style. Peut-être un peu trop d'ailleurs.
En fait, l'album ne nous transporte pas totalement, la faute à un enchaînement de titres n'osant pas véritablement casser les codes du Post-Rock. La très grande majorité de l'album se case sur une atmosphère feutrée et émotionnelle, laissant la guitare apporter un rythme mélancolique et délicat et une batterie parfaitement dans le ton et se mouvant avec aisance avec la six-cordes.
Si « Approaching » mélangera atmosphère calme et d'autres plus rythmée, c'est « On a Fading Road » et « Ripples and Time » qui débuteront véritablement le voyage. Une musique tout à fait somptueuse et relaxante, ne cassant jamais ce rythme délicat et en constante et lente ascension. Bonheur et insouciance. À peu près ça...
La fausse note viendra de « Glow in Isolation ». Le titre est parfait, beaucoup plus triste, entre guitare discrète et doux piano, il aurait mérité une fin plus correcte que la désagréable saccade qui le fait directement transiter avec un « Escapism »qui n'est pas du tout dans le prolongement mélancolique du titre précédent. Les vibrations de la guitare sont prédominantes, apposant une nouvelle sorte de légèreté à l'ambiance globale.
Tout «
Prologue » engage une suite. « Void » est peut-être une piste à suivre vers le futur. Davantage dans le ton de « Glow in Isolation », l'atmosphère globale se veut plus négative, lente, pesante... Sensation d'enfermement extrêmement perpétré par une ambiance plus Post-Metal, surprenante quant au déroulement global du disque, mais pas du tout inintéressante. À confirmer pour la suite.
«
Prologue » est un album finalement complet, bien que pleinement ancré dans la mouvance habituelle du Post-Rock. Très émotionnelle dans son déroulement, la musique du duo semble se contenter trop souvent d'une solution de facilité (même si rien n'est simple dans cet art jouant avec nos émotions). Ça manque un peu de folie, d'envolée... Mais ça ne manque pas de beauté. Et au fond, c'est peut-être tout ce qu'on demande.
NB
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