Liste des groupes Rock Alternatif Weezer Raditude

Weezer, un groupe bien difficile à cerner. On se rappelle de leurs débuts, qui remontent au milieu des années 90, et de sa domination grunge. Le groupe s'y était imposé par leur style pas cool du tout, chanteur binoclard, tout droit sorti de Harvard, leader d'un groupe de petits Nerds s'essayant au grunge. Une musique plutôt joyeuse, étant donné le style de départ, on aurait dit les Beach Boys du grunge. Bref, Les Weezer avaient imposé, à l'époque, leur style décalé, à contre-courant, mais totalement assumé.
Le reste de leur carrière n'avait pas démenti cette image, surfant toujours sur des courants à la mode, mais gardant toujours leur esprit en marge, ce qui les rendait, quelle que soit la qualité de leurs albums, inattaquables. Difficile de détester ce groupe, au pire, on s'en tape royalement, mais on ne les déteste pas.
Mais voilà, il y a des exceptions, et Raditude, leur nouvel album, en est une.

Sans avoir écouté l'album, on peut déjà lui pronostiquer le prix de la pire pochette de l'année 2009. En tout cas, elle serait dans le trio de tête. On en apprend quand même beaucoup en la regardant, on y devine un groupe qui se dit « Faisons les cons, lâchons-nous ! On va faire une pochette débile, et un album de punk rock ! ». Comment ? Qu'a-t-on entendu ? Mais oui, on vient d'entendre parler une bande de quatre adolescents de quinze ans !
Et oui, cet album est bel et bien un album de punk rock californien (version adolescents à peine pubères). Rivers Cuomo a quarante ans cette année, et ça se voit. Une crise de la quarantaine, et un album qui crie « Je suis encore jeune, regardez ! ».

L'album débute par le premier single « If I Want You To » qui commence plutôt bien, avec un riff acoustique très péchu, avec la voix de Rivers Cuomo, toujours simple et très agréable à entendre. La chanson donne le sourire, on se croirait vraiment en Californie, en plein été, c'est la fête. Mais voilà, le refrain, tellement cliché et niais, gâche le reste de la chanson ; dommage. Et tout l'album est de cette couleur : on ne veut pas ne pas aimer, mais souvent, c'est trop. On tient un hymne aux beuveries collégiennes avec le « oh oh oh oooh oh ! » dans « The Girl Got Hot », mais musicalement, ça ne tient pas la route.
Si on met l'ambiance de côté, on trouve tout de même de bonnes choses, avec la touchante « You Put Me Back Together » ; malgré la niaiserie des paroles et de la musique, il reste un petit quelque chose qui nous fait dire que ce n'est pas non plus horrible.

Ceci dit, une chose reste constante dans cet album : les Thèmes des chansons, tournant toujours autour de la fête, des filles, de la fête, et de la fête (en gros, les préoccupation d'un adolescent normal). Mais voilà, dans la bouche d'un quadra, ça fait un peu tâche.

On trouve par contre deux chansons indéfendables, tant leur nullité est affligeante. La première « I Can't Stop Partying », chanson R'n'B affligeante par sa musique digne des pires Pussycat Dolls du marché, et ses paroles incroyablement débiles. On prie pour une blague. La deuxième, « Love Is The Answer », où on pourrait croire que tout est dans le titre, mais ils y ajoutent un trip bollywoodien d'un kitch gênant.


L'album aurait pu être un album vraiment nul, malgré quelques bons côtés, s'il avait été fait par un quelconque groupe de punk. Mais venant de Weezer, c'est juste un album pas terrible du tout. On retient quand même la voix de Cuomo, probablement l'atout principal du groupe. Sans en faire trop ni pas assez, elle reste toujours agréable à entendre. On se rappellera également quelques chansons sympathiques, sans être géniales.
En fait, cet album est pour vous si vous êtes nostalgiques de vos 14 ans, écoutant du punk rock à fond dans votre chambre, dans ces années rebelles...