Encore une nouvelle pépite non chroniquée !!! C’est à n’y rien comprendre mais pas de soucis, je veille au grain, je vais faire la petite intervention qui va bien.
Déjà cet album a sa petite importance pour moi, c’était comme qui dirait, il y’a quelques années en arrière, mon album du matin sur le chemin du travail, du At the drive in plein pot dans la voiture pour commencer. Et je dois dire que j’avais pas besoin de boire beaucoup de café ensuite pour être dans le coup et avoir la pêche. De plus, le truc qui m’avait fait un peu sourire à l’époque est que l’ami m’ayant fait découvrir ce disque me parlait de punk, d’emocore, de post-hardcore et j’en oublie. J’étais donc tout interloqué, ne serait-ce que pour le post-hardcore, de découvrir de quoi il en retournait et au final, et bien pour ma part, musicalement parlant, il s’agissait de Rock et rien d’autre. Ne voyez rien de péjoratif ou de réducteur dans ce constat, c’est bien de mettre des étiquettes, cela permet de situer mais arrêtons d’en créer pour se faire plaisir. Si tous les groupes un peu furieux sont qualifiés de post-hardcore, ça va faire du monde…
Voilà qui est dit. Evidemment, pour l’affaire nous concernant, il ne s’agit pas d’un rock banal, sans âme, comme peuvent nous en délivrer au km de très nombreux groupes. Sur ce coup nos 5 lascars nous balancent une énorme mandale en pleine face avec un rock survitaminé, sauvage, chaotique, débridé. C’est comme une grenade dégoupillée entre les mains, ça vous pète à la gueule à tout moment. Les mecs jouent sur la corde raide comme si leur vie en dépendait. Alors bien évidemment de prime abord on peut croire à un sacré bordel, ça parait bancal, un peu noisy, le son des grattes n’est pas toujours nickel, le chanteur, bien souvent à la limite de la rupture, braille à s’en époumoner mais quand on écoute attentivement, c’est sacrément bien foutu. Tout est en place, la production ne laisse aucun instrument de côté, les guitares puissantes et rageuses à souhait se complètent parfaitement en entremêlant les riffs, la basse tantôt rythmique, tantôt mélodique est bien en place et le batteur cogne comme il se doit tout en sachant varier astucieusement les rythmes. Qui est plus est nos texans savent trousser des morceaux ultra efficaces, habiles et non dénués de mélodie tout en ayant des structures, sans virer rock prog, avec une certaine complexité.
Alors évidemment pour ce qui est des titres explosifs, on va pas tous les citer mais vous n’aurez que l’embarras du choix tant cet album en recèle avec notamment l’extraordinaire « One armed scissors » un concentré d’énergie brute parfait reflet de l’album et du groupe, ce qui lui avait permis de se faire connaitre sur le plan international, de sortir de son milieu underground et d’initiés. D’ailleurs pour qui se rappelle, le groupe avait fait un passage sur le plateau de NPA à l’époque et l’on peut dire que la prestation avait été hautement énergique. Mention spéciale également pour « Cosmonaut », bien percutant et qui vous saisit d’entrée à la gorge.
Mais la force de cet album et toute son originalité réside aussi dans la qualité de ses arrangements et la variation des ambiances avec ce côté parfois aérien et atmosphérique, la démonstration que ATDI sait se diversifier et faire évoluer son propos. Dans cette veine, « Neon zero possibility » tout en douceur au piano, « Quarantined » avec son intro de basse inquiétante sur fond d’averse mais également « Invalid litter dept » apportent un peu de respiration et d’apaisement. Encore que pour ce dernier, il faut relativiser dans la mesure où le break final est plutôt saignant.
Qui plus est le groupe distille subtilement çà et là, quelques samples, des petites touches électro en intro de « Enfilade » avec également le petit accordéon donnant son côté hispanisant à l’affaire ou encore nous glisse des percus bien tribales sur « Arc arsenal ». La présence de nombreux chœurs assurés par le guitariste rythmique Jim WARD, renforcé exceptionnellement par
Iggy Pop sur « Rolex propaganda » favorise, a l’instar des guitares, les échanges, comme un jeu de question réponse, avec le chanteur Cédric BIXLER.
Enfin quant aux paroles, même si bien souvent cela reste flou et quelque peu énigmatique, elles semblent avoir une certaine connotation politique et une conscience sociale mais ne m’en demandez pas plus.
En tout état de cause, «
Relationship of Command » est incontestablement un album incontournable du rock des années 2000 et éminemment recommandable pour tout amateur qui se respecte et qui aime sortir des sentiers battus. La première écoute pourra se révéler déroutante et déstabilisante notamment pour la voix du chanteur qui pourra en rebuter certain. Mais sitôt le premier pas franchi, si vous accrochez vous en redemanderez. Qui plus est, il peut avoir un côté un peu culte dans la mesure où il clôture de fort belle manière la carrière un peu éphémère des cinq d’El Paso. Le groupe se séparera quelques temps après pour des raisons de divergences musicales. Il est quand même toutefois étonnant que malgré son impact évident sur le rock on se soit retrouvé ensuite avec cette vague de groupes garage en « the » qui faisaient tourner les deux mêmes accords en boucle.
de rock.
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