Comment rendre crédible un mélange improbable
Malgré tout ce que leurs détracteurs peuvent reprocher à
New Order (opportunisme, tendance au plagiat, faibles qualités vocales de Bernard Sumner), ce groupe avait aussi des qualités exceptionnelles qui l’ont aidé à se racheter (mélodies hédonistes valorisées à la fois par des textes intelligents et par une symbiose entre tous les instruments, autour de la basse de Peter Hook). Chacune des trois premières chansons a de quoi nous convaincre : le rock efficace de «
Regret », les chœurs féminins bien sentis de «
World », la douce rêverie de « Ruined In A Day ». Après, on reste dans la même ambiance, sans plus, n’était cette mélancolie si particulière qui leur sert de marque de fabrique et qui arrive à crédibiliser leur mélange improbable de rock et de techno. On note, au passage de «
Spooky », que l’approche minimaliste et monotone du solo instrumental se souvient de leurs débuts et des années
Joy Division. Même « Young Offender », qui en fait trop dans les clichés « sons de boîtes de nuit de l’époque », s’en sort grâce à des arrangements nuancés. Il est d’ailleurs remarquable d’observer, une fois de plus, combien leur manière chaotique d’aborder la complémentarité des instruments débouche, contre toute attente, sur un résultat invariablement cohérent et propre à éveiller un sentiment de sérénité. L’influence de la soul leur réussit encore avec « Liar », et on
Retrouve de belles mélodies en conclusion, même sur « Times Change ».
D. H. T.
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