A l'heure où
Scorpions va tirer sa révérence,
James Kottak, qui n'a pas l'âge des leaders du légendaire combo, n'envisage pas de prendre sa retraite de si tôt. Epaulé par sa compagne Athena (qui est également la sœur de Tommy Lee…), il réactive son propre groupe dans lequel il tient le poste de chanteur-guitariste, laissant le soin à sa moitié de s'asseoir derrière la batterie. Par contre, à moins que vous n'ayez lu certaines interviews récentes dans lesquelles l'ami
James fait part de son intérêt pour des groupes tels que
Green Day, vous risquez de tomber de haut.
En effet,
Kottak n'œuvre pas dans un Hard-Rock mélodique à la
Scorpions ou à la Kingdom Come, mais bien dans un néo-punk-rock généralement destiné aux étudiants américains. Difficile de savoir si le gaillard nous fait sa crise de la cinquantaine en refusant de vieillir, s'il tente une grosse manœuvre commerciale, ou si ce "Rock & Roll Forever" traduit une démarche musicale sincère, mais il est certain que les premières mesures de cet opus vont désarçonner du monde. Il y a d'ailleurs fort à parier que nombre d'entre vous n'aurez même pas porté la moindre attention à cet album si le nom du célèbre batteur n'était pas apparu sur sa pochette.
Une analyse froide et distante de cet opus consisterait à le présenter comme l'enchaînement de 11 titres aux riffs faciles et accrocheurs, à la rythmique basique, aux structures répétitives et aux mélodies évidentes, bref de la musique pour 'djeun's' sans intérêt artistique pour qui ne se contente pas de l'effet immédiat de ce style musical. Oui mais voilà, il s'agit de
Kottak, groupe du sympathique
James, bonhomme hyper-attachant et débordant d'énergie, et sa musique possède cet élément supplémentaire qui ressemble à son géniteur et qui, n'en doutons pas, fera la différence. En effet, chaque titre déborde d'énergie positive et est doté d'un refrain qui s'incruste dans vos neurones pour vous donner le sourire à chaque fois que vous le fredonnerez, chose qui arrivera souvent. Le punk'n'roll de "Rock & Roll Forever" est un hymne en puissance particulièrement obsédant, "Sunset Blvd" est calibré pour les radios et sa mélodie ensoleillée est irrésistible, tout comme celle rafraîchissante de "Where You Wanna Go", et même un "Daddy U R My Star" au titre visant clairement les adeptes de l'écriture SMS, voit son refrain vous hanter pendant des heures. Enfin,
Kottak frappe également juste lorsqu'il durcit son propos avec le plus cinglant "Don't Wanna Go Home", le plus sombre et hyper agressif "Scream With Me", et surtout avec un "Super Pricks" au gros riff qui tache et au refrain qui accroche.
"Rock & Roll Forever" n'est cependant pas dénué de quelques faiblesses, en particulier sur sa fin, le style faisant que la sensation de redite finit par s'installer. De plus, si la voix rocailleuse de
James est sans aucun doute un argument de poids dans la musique de son groupe, il en fait malgré tout un peu trop sur un "Time To Say Goodbye" où l'agressivité du chant est plutôt décalée par rapport à la mélodie. Et puis vient le titre qui fera débat: la reprise du "Holiday" de
Scorpions. La célèbre ballade est ici passée à la moulinette. Ce que beaucoup pourront appeler un massacre n'a semble t'il pas dérangé Klaus Meine qui adore cette version au point de l'avoir chanté sur deux prestations scéniques de
Kottak.
Nous ne tenons donc sûrement pas ici l'album de l'année. Malgré tout,
Kottak réussit à nous communiquer une énergie et une bonne humeur contagieuses, ce qui n'est pas un atout négligeable en ces temps de morosité. Rien que pour cela, le quatuor, et son leader en tête, mérite que vous accordiez un peu d'attention à cet album qui, faute de révolutionner le Rock dans ses fondements, vous fera tout de même passer un sacré bon moment.
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