Dans la deuxième moitié des années 70,
Neil Young a alterné entre un rock durci et un folk à sa sauce traditionnelle, et fin 1978 il engage une tournée durant laquelle il jouera à la fois seul avec sa guitare et avec le Crazy Horse. C’est en 1979 qu’il enregistre le live qui donnera naissance à l’album
Rust Never Sleeps, où il a l’occasion de démontrer à la fois son songwriting folk et sa puissance sonore.
La première partie est uniquement composée de morceaux folk, et pas n’importe lesquels,
Neil Young n’a pas voulu prendre cette partie à la légère et les 5 titres sont incontournables, à commencer par le déchirant My My,
Hey Hey, le lancinant Thrasher ou les plus entrainants et country Sail Away, Pocahontas et
Ride My Llama, le Loner réussit en 5 titres à dégager une magie digne des meileurs moments de
Harvest. Vient ensuite la deuxième partie, la partie rock, où l’on retrouve le survolté Crazy Horse et le style hard rock qui a vu le jour à partir de
Zuma à travers Welfare Mothers ou
Powderfinger. Young ajoute même une dose de punk qui fait figure de catalyseur sur le surpuissant Sedan Delivery, où il ajoute des breaks progressifs travaillés avec soin. Le morceau final est entré dans la légende car il préfigure à la fois la musique et la philosophie grunge, un son sale, des riffs lancinants et hypnotiques et des textes pessimistes et presque suicidaires, une tuerie incroyable qui a dû secouer une bonne partie du public à l’époque.
Illustrant à merveille les grands écarts de
Neil Young à cette époque,
Rust Never Sleeps s’impose à la fois comme un chef d’oeuvre folk mais aussi comme l’accomplissement de l’évolution hard rock initiée par
Zuma, dans un style encore plus puissant et où le Loner s’illustre avec succès. Il marque aussi la fin d’une époque, le renouveau 75-79 s’achève et Young ne manquera pas de se donner un second souffle dans les années à venir.
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