Après s’être appelés The
Treat, Robert Ernlund, Anders Wikstrom et leurs acolytes simplifient leur nom pour devenir
Treat. Ils sortent un premier single intitulé "Too Wild" qui marche très fort sur le marché suédois, au point qu’un certain Joey Tempest reconnaîtra s’en être inspiré lorsqu’il composa "Rock The Night" pour son groupe, Europe. Il est d’ailleurs amusant de constater que ces deux groupes étaient au coude à coude sur le marché scandinave avant la tornade provoquée par "The Final Countdown". Dommage que celle-ci n’ai pas bénéficié à
Treat car ce groupe méritait largement une reconnaissance équivalente à celle de ses concitoyens. Mais revenons-en à ce premier album et à ses qualités et défauts.
La première chose qui saute à nos oreilles amatrices de sensations FM est le son typiquement scandinave des années 80. Si ce dernier peut sembler un peu désuet de nos jours, il n’en est pas désagréable pour autant. Les claviers sont omniprésents et apportent à la fois profondeur et dynamique aux compositions, sans pour autant éclipser la guitare d’Anders Wikstrom. Car c’est bien du six-cordiste que vient la découverte la plus intéressante de cet album, digne descendant d’une tradition de techniciens scandinaves dont Yngwie Malmsteen est le porte drapeau. Ses soli sont la plupart du temps époustouflants, à la fois de technique, mais également de feeling. La voix de Robert Ernlund sera également un repère incontournable de l’identité de
Treat. Légèrement éraillée, elle semble souvent à la limite du dérapage, et réussit pourtant à passer tous les écueils qui se profilent. Enfin, il est à noter la présence de Jamie Borger derrière les fûts, celui-ci étant essentiellement connu pour ses prestations au sein de Talisman.
S’il est une introduction intéressante à l’œuvre de
Treat, "
Scratch and Bite" n’en est pas pour autant la plus grande réussite, malgré plusieurs titres particulièrement réussis. C’est le cas en particulier de "Changes" qui ouvre l’album et de "Too Wild", single déjà cité précédemment. Ces deux titres viennent prouver que
Treat a tout à gagner lorsqu’il accélère un peu le rythme pour nous offrir d’excellentes pièces de Hard FM dynamique. Pour le reste, sans que cela soit désagréable, les Suédois donnent l’impression d’en garder sous la pédale et il faut les interventions de Wikstrom pour illuminer certains titres tels que "Hidin’" ou "Run With The Fire" où le potentiel du groupe est évident mais semble bridé par la peur d’une prise de risques inconsidérés. Dommage car, même si les influences de
Def Leppard sont parfois omniprésentes, comme sur un "No Room For Stranger" directement inspiré par le "Billy’s Got A
Gun" du quintet de Sheffield, l’interprétation est de qualité et chaque titre donne l’impression de manquer de ce petit supplément d’âme qui le ferait directement passer dans la première division du genre. Seule la ballade "
We Are One", sirupeuse et qui s’éternise sur plus de 6 minutes interminables, peut-être réellement considérée comme un échec.
C’est donc d’un nouvel excellent groupe de Hard FM que la Suède accouche avec
Treat. Cependant, si ce dernier ne se sort pas trop mal de l’épreuve du premier album, il faudra attendre ses prochains albums pour le voir affirmer une identité propre et une assurance qui lui permettront de s’installer au sommet du genre, même si la reconnaissance qu’il mérite aura du mal à dépasser les frontières scandinaves.
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