Liste des groupes Punk-Rock Sum 41 Screaming Bloody Murder

Sum 41, un groupe qui me tient vraiment à coeur car c'est avec ce groupe que je suis entré dans le monde rock/métal (grosse claque avec "Chuck" à l'époque). Après 4 ans d'attente et un "Underclass Heroes" aux avis partagés, les punks rockeurs nous reviennent avec leur nouvel opus. Qu'attendre de cet opus ? Un retour aux sources ? Un changement radical ?... Premier élément à prendre en compte: même s'il s'agit d'un album de Sum 41, tout l'album a été composé et dirigé par Deryck, chanteur du groupe. Autre élément: Cet opus a été écrit durant une période sombre de la vie de Deryck à cause de sa rupture avec Avril Lavigne.

Passons aux choses sérieuses... Un clavier planant, une batterie qui claque, une guitare crue et une voix écorchée presque larmoyante, nous voilà entrés dans l'univers de Screaming Bloody Murder. Dès le premier titre, Reason to Believe, on ressent le côté agressif et sombre. Morceau tout en puissance jusqu'à ce qu'un break final piano/voix vienne mettre fin au morceau. Les canadiens, dès la première chanson, font mouche... Quand est-il de la suite ?
La suite est toute aussi bonne, riff rageur sur le titre éponyme, voix inquiétante puis explosion guitare/clavier sur Skumfuck( clavier beaucoup plus présent sur cet opus), le côté très "teen" de Time for You to Go, retour à l'époque "Does This Look Infected ?" avec " Jessica Kill ( certains passages rappelant très fortement " Still Waiting"), l'émotion de "Crash"... Bref cet opus a tout pour plaire. Je voudrais m'attarder quelques minutes sur Happiness Machine, un morceau de presque 5 minutes qui résume très bien cet album. Démarrage puissant, break acoustique, montée en puissance avec gros travail sur les voix puis refrain poignant. Tout cela se terminant sur un outro piano, voix et choeurs.


Les musiciens ont beaucoup de talent, un très bon batteur, un guitariste qui envoie bien même si je pourrais lui reprocher ses soli un peu "passe-partout". Mais aussi, et surtout, celui à qui revient une grande partie des honneurs, le chanteur, Deryck, qui malgré la douleur de la rupture a su faire preuve d'une excellente plume et d'une très haute technique vocale. En effet, ce côté-ci est beaucoup plus travaillé sur cet opus, textes sombres et mélancoliques, quoique un peu répétitifs, choeurs à la Underclass Heroes et double voix pertinentes.
Au final, Sum 41 nous livre là tout simplement un de leurs meilleurs albums ainsi qu'une très bonne "suite" à "Chuck". L'on pourra tout de même reprocher une orientation parfois un peu trop pop ou des morceaux un tantinet trop ambitieux comme sur "Holy image of lies" où l'envolée épique n'est pas forcement indispensable. Sans pour autant bouleverser les lois du punk rock, Sum 41 apporte un renouveau à un style qui a tendance à s’étouffer...

Après le brillant Chuck et le plus mitigé Underclass Hero, voilà enfin le tant attendu Screaming Bloody Murder! Ayant entendu auparavant le titre éponyme ainsi que Scumfuck, Blood in My Eyes et Reason to Believe, c'est tout bonnement que j'étais chez mon disquaire le 29 mars pour me procurer ce dernier opus! A l'écoute de ces titres je m'étais dit que je ne serais pas déçu, et je ne l'ai pas été! Car je l'attendais fermement cet album, après la déception du précédent, beaucoup trop approximatif à mon goût.

Premier constat, les énormes mélodies sont au rendez-vous (Scumfuck, Sick of Everyone, Reason to Believe, Jessica Kill... la quasi totalité des morceaux en fait!) et le synthé se fait beaucoup plus présent; on a l'impression qu'on est revenu à l'époque Chuck, comme si le "retour aux sources" d'Underclass Hero ne collait finalement plus avec leur identité actuelle. Car là, fini les chansons ensoleillées et très skate punk, les chansons comiques telles Pain for Pleasure ou Ma Poubelle; on retrouve ici la mélancolie et l'émotion de Chuck, on sent un certain sérieux dans la musique, une certaine obscurité aussi parfois. Cela n'est pas déplaisant du tout, les Sums nous montre là une autre de leur facette qu'ils avaient commencé à développer avec Chuck et qui s'était partiellement poursuivie avec Underclass Hero (notamment avec les titres Speak of the Devil, the Jester et Count Your Last Blessing). Le rythme, même si l'ensemble reste assez rapide, a quelque peu diminué; on ne retrouve même pas la courte chanson totalement speed qui caractérisait chacun de leurs albums (pour mémoire, T.H.T., Never Wake Up, A.N.I.C., Welcome to Hell et King of Contradiction) ce qui m'a un peu déçu.

Aussi l'album comporte deux intrus qui m'ont pas mal surpris, à savoir Time for You to Go et Baby You Don't Wanna Know. J'ai trouvé que ces morceaux, finalement relativement gais ne sonnaient vraiment pas "SUM 41", j'ai cru parfois entendre les Libertines dans leur premier album, avec ce genre de "punk-pop-rock anglais", mais pour lequel je n'ai pour ma part pas accroché. Notamment à cause du manque de mélodie, ce que je recherche en priorité dans une chanson. De même il faut noter la présence de trois ballades,What Am I to Say, Crash et Exit Song; ballades que le groupe a pris l'habitude de composer depuis Chuck et auxquelles je n'accroche pas trop non plus, mais beaucoup les apprécieront, surtout ceux qui ne peuvent se passer de Pieces ou Some Say. Toutefois si je n'ai pas vraiment aimé ces morceaux, cela n'enlève rien à leur qualité.

Car il faut bien le mentionner, cet album est réellement bon! Les compositions sont fort variées, parfois complexes, originales, on sent un vrai travail et le professionnalisme que l'on connait aux trois canadiens (même si certains détracteurs refusent toujours de le reconnaitre). Presque un sans faute question compos. J'ai parfois même eu l'impression d'avoir sous l'oreille du rock progressif. Particulièrement avec l'énorme A Dark Road Out of Hell, une chanson de presque 12 min divisée en trois parties, vraiment exceptionnelle, un réel chef d'œuvre, mélangeant plusieurs genre d'une manière plus que cohérente, Deryck nous dévoilant là un talent de chanteur assez insoupçonné. Un des morceaux le plus abouti du groupe.

Finalement, cet album est une véritable réussite, bien diversifié, empli de mélodie, surprenant à bien des égards, peut être qu'il y manque un brin de folie mais cela fait partie de l'évolution que la bande a choisi et qui est loin d'être déplaisante. Avec cet album les canadiens continuent malgré une grande variété de styles à affirmer leur identité particulière et leur talent dans le milieu du rock et ne sont certainement pas prêt d'arrêter de nous étonner! Ils prennent encore une fois une grande longueur d'avance sur les autres groupes du genre qui ne risquent pas de les rattraper de si tôt.

17/20