Vous en avez marre des groupes avec un talent musical mainstream ? Vous voulez un groupe qui se distingue de tous ces artistes manquants d'innovation ? C'est possible, il suffit d'aller vers le Chili, à Santiago, pour y trouver des musiciens avec un concept musical qu'on pourrait le qualifier de.. "spécial". Il s'agit de "
Un Festin Sagital", groupe Psyché-expérimental composé de sept ou huit membres. Le style principal que la bande applique, est le Rock Psychédélique, un genre utilisé tout en combinant avec d'autres styles musicaux. Par exemple pour leur dernière oeuvre "
Sic Deus Dilexit Mundum", le groupe a combiné le style avec des éléments comme le Black Metal, l'avant-prog, le drone ou l'avant-pop.
Un Festin Sagital est un de ces groupes dont l'ambiance musicale n'est pas abordable dés la première écoute. Les habitués de la musique ordinaire auront du mal à s’intégrer dans un univers où la complexité musicale est quasiment présente. Le fait de ne pas aimer la musique du groupe ne justifie pas que les musiciens ne sont pas talentueux, mais que les auditeurs n'ont pas pris le temps d'écouter profondément cette musique et de comprendre le concept créé. Pour ceux qui sont à la recherche de quelque chose de distinguant à écouter, ce groupe chilien est destiné à eux, et ils ne vont pas être déçus.
Alors, nous sommes en 2012 où le groupe a sorti son quatrième album "
Sic Deus Dilexit Mundum" signé par le label américain Lactam Ring Record. Selon la description des membres, cet album est d'une noirceur et d'étrangeté énorme, rien qu'on voyant le pochette de l'album, on peut comprendre de quoi ils parlent. D'ailleurs, la pochette donne une allure dérangeante à celui qui la visionne. On y voit deux êtres dessinés de façon glauque, une femme et ainsi que son enfant dans un décor sombre qui reflète l'au-delà. Dans son ensemble, la pochette est réussie, l'ajustement des couleurs et ainsi que les éléments est parfait. Le cover reflète des thèmes comme la religion, les ténèbres et la mort.
Après la découverte de l'artwork, on va passer maintenant à la musique. On va vous montrer que l'étrangeté est le condiment nécessaire de toute beauté, voire musicale. Débutant dans une atmosphère qui ne laisse rien paraître quelque chose de rassurant, on est accueilli par des chants à la fois funéraires, tristes et disjonctés et ainsi qu'un déluge de sonorités en toutes genres qui jouent parfois avec vos nerfs. Et ce n'est que le début d'un long odyssée plein de mystères à découvrir. Les enchaînements entre les titres relèvent de la manipulation mentale, sur un tapis d'atmosphère dérangeante de "El Nino Ateo I", à "La Cancion del Nino Ateo" et "
Sic Deus Dilexit Mundum". Ces trois titres dégagent une image pleine de furie et de confusion que l'auditeur pourra entendre par lui même. L’enchaînement des riffs de guitare se passe d'une manière disjonctée selon l'ambiance de ces trois morceaux, sans en tout cas perdre la cohérence musicale. L'usage des claviers et ainsi que les machines à manipuler le son qui sont les principaux acteurs de cette étrangeté musicale de l'album, ont donné des différentes allures pour ce travail. Une inspiration mélodique orientée vers deux axes: fantastique et fantomatique, qui a une capacité à nous embarquer dans leur univers théâtral, poignant et surtout captivant.
Ce qui est sûr, c'est que la simplicité chez le groupe est quasi absente, car ça ne fait pas parti de ses principes musicaux. Les musiciens veulent hausser de plus en plus le niveau de leur musique, tout en mesurant parfaitement ce qui va suivre. Tout se confirme avec "Devoción" où on écoute les meilleurs enchaînements de notes des guitares pour cet album, on aura l’honneur d'admirer un solo fulgurant qui évolue dans une ambiance 100% Rock, où les claviers sont absents. Quant à la prestation vocale, on peut l'admirer principalement dans "¡No Hay Coristas!" et "Nervios para una Condena" deux morceaux joués par une guitare acoustique au jeu langoureux et sobre évoluant avec des sonorités bizarres et attirantes. Ici, le chant se fait à la fois bruyant et discret suivant convenablement le rythme varié des instruments. Plus on continue, et plus le groupe a des choses à nous montrer, et comme à son habitude désormais, l’accueil est abstrait avec "Madre Bestia" où ça débute tranquillement sous les notes mélodiques des guitares avant un déluge temporaire de riffs Black suivi par des percussions de batterie qui le rendent "musclé" avant que le morceau reparte dans les bases de ses débuts vers une fin tranquille.
L'écoute de tout cela suscite une heure et quelques minutes, l'album est riche, varié musicalement. Les instruments ont eu une progression aventureuse, surtout avec les claviers et la programmation qui ont donné une identité musicale spéciale pour ce "
Sic Deus Dilexit Mundum". Tous les morceaux sont différents les uns des autres et très difficiles à décrire parce qu'il se dégage un mysticisme incroyable de ces compositions. Le concept de l'album semble être la description de l'étrange et tout ce qui va avec, à travers des pistes qui visent l’expérimentation pour parvenir à leurs fins. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est tout de suite pris dans une ambiance très surréaliste, s'imaginant facilement au beau milieu d'un terrain inconnu, tout en écoutant toutes sortes de voix et ainsi que des mélodies mélancoliques. On peut être envahi par une multitude de sentiments contradictoires tels que la tristesse et la joie.
Au final,
Un Festin Sagital ne rend pas n'importe quel auditeur apte à rentrer dans son monde. Mais l'écoute de l'album est une expérience vraiment unique et enrichissante et le terme Rock Psychédélique combiné à d'autres éléments n'est pas usurpé. Cette musique n'est accessible uniquement que pour ceux qui sont avides d'aventures musicales, cherchant à s'éloigner de la musique mainstream du quotidien. A ne pas rater, si l'envie de l'écouter vous guette.
17/20
Un vrai festin digital.....En fait, beaucoup de textures se superposent se polluant parfois dans une espèce de Noise psyché experimentale tripesque. Très interessant. Un univers désuni unique.
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