Slide in It

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17/20
Nom du groupe Whitesnake
Nom de l'album Slide in It
Type Album
Date de parution 1984
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album26

Tracklist

1. Slide It in
2. Slow an' Easy
3. Love Ain't No Stranger
4. All or Nothing
5. Gambler
6. Guilty of Love
7. Hungry for Love
8. Give Me More Time
9. Spit It Out
10. Standing in the Shadows

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Whitesnake


Chronique @ Loloceltic

01 Octobre 2013

Un album charnière.

Accouché aux forceps dans une période difficile pour le groupe, "Saints & Sinners" semblait marquer la fin d’une époque pour David Coverdale et Whitesnake. Jusque-là habitué à sortir un album tous les ans, le charismatique leader nous aura fait patienter le double pour un "Slide It In" dont la conception n’aura également pas été des plus aisées. En effet, sous la pression de John Kalodner, Coverdale a dû écarter le fidèle Martin Birch de la production aux dépens d’Eddie Kramer, avant de revenir sur sa décision. Il profite également de ce revirement pour confier une partie de la composition des nouveaux titres à Mel Galley, preuve de confiance inattendue pour le guitariste dont il s’agit seulement du second album au sein du légendaire combo.

Mais contrairement à son prédécesseur, cet album ne pâtit pas du remue-ménage qui se déroule en coulisses. C’est ainsi que le groove légendaire qui a fait la renommée de Whitesnake est de retour avec quelques titres à déguster sans modération ("Gambler", "Standing in the Shadow"). Le bon Hard-Rock Bluesy est également de la partie et voit Jon Lord nous sortir quelques soli pour notre plus grand plaisir ("All Or Nothing", "Hungry For Love"). Quant aux inspirations 'Zeppeliniennes', elles sont également à l’honneur avec l’excellent "Slow An’ Easy", seule composition de Micky Moody retenue, mais dont la structure à tiroirs et le refrain accrocheur trônent au sommet de la tracklist, sans oublier un "Love Ain’t No Stranger" qui voit Coverdale en pleine tentative de rédemption après quelques infidélités dont il a le secret.

Mais plus qu’un retour aux sources, "Slide It In" contient également quelques pistes pour l’avenir d’un Whitesnake tenté par l’aventure américaine. C’est un ainsi que nous avons droit à quelques titres dont l’énergie est communicative à grand coup de refrains immédiats et de riffs accrocheurs ("Slide It In", "Spit It Out"). Les structures sont alors plus simples et directes, au point que le riff, la mélodie et la structure de "Give Me More Time" ne sont pas sans rappeler un certain "Highway To Hell" que nous ne vous ferons pas l’affront de vous présenter.

Sans présager de l’avenir du combo britannique, "Slide It In" semble se positionner comme un album charnière dans la carrière de ce dernier. Il est d’ailleurs à signaler que l’album sera remixé par Keith Olsen pour sa sortie US, alors que John Sykes remplacera un Micky Moody ayant abandonné le navire, et que Neil Murray sera rappelé pour suppléer Colin Hodgkinson dont le travail n’a pas satisfait David Coverdale. Le son sera alors plus adapté au marché nord-américain aux dépens des claviers de Jon Lord et de la basse. Si les puristes y trouveront à redire, voilà qui effacera les derniers doutes quant aux nouvelles ambitions du maître des lieux !

5 Commentaires

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Loloceltic - 01 Octobre 2013: Je ne crois pas avoir fait ce genre d'association. Par contre, les visées de Coverdale pour le marché US sont certaines. Il ne les a jamais niées.
samolice - 09 Octobre 2013: D'accord avec Lolo sur ce coup. Il n'est pas question de dire que le bon goût a une couleur ou une nationalité mais bien de remarquer que Whitesnake tente de se rapprocher des attentes du public US. Le fait de remixer l'album en est une parfaite illustration à mon sens. Sinon, Lolo, j'apprécie presque toujours tes chros concises mais je regrette un peu que tu ne sois pas plus présent pour échanger sur les commentaires qui te sont laissés. Je dis ça alors que tu as répondu à Cucrapok, mauvais exemple j'en conviens :-)
samolice - 09 Octobre 2013: Ah oui, tu n'as pas posté cette chro sur SOM, uniquement ici. Oubli?
Loloceltic - 09 Octobre 2013: Eh oui, mauvais exemple ! ;-))) Mais je te promets d'essayer d'être plus présent sur les commentaires à l'avenir.
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Chronique @ AlonewithL

06 Octobre 2013

Le serpent blanc a mordu sur Saints & Sinners, le venin s’inocule sur Slide it in

Quelle fille, quelle représentante de la gente féminine dans les années 80 n’aurait pas souhaité faire honneur et passer une nuit torride avec le divin David Coverdale?
La sex-machine du hard n’est pourtant pas un homme facile. Après le siphonage qui avait eu lieu en 1982, encore une fois, ou comme d’habitude, devrait-on dire, il y a à nouveau du chambardement de line up avant et pendant la sortie du volume successeur au grandissime « Saints & Sinners » de 1982. Micky Moody, vexé de n’avoir obtenu que la co-écriture d’un seul titre « Slow an’ Easy », décide de faire ses valises. John Sykes (ex-Thin Lizzy), son remplaçant au poste de guitariste ramène les siennes. Le bassiste Colin Hodgkinson, lui, est viré par Coverdale au profit de la recrue Neil Murray (ancien membre du groupe qui était parti lors du siphonage de 1982), peu avant la sortie de la version européenne de « Slide It in ».
Oui, il faut que je vous l’explique. Il y a eu deux versions de l’album éditées. Une version européenne, celle d’origine, et une version américaine. Le nouveau label de « Whitesnake », Geffen, avait poussé à la création d’une version remixée de l’album pour les Etats-Unis, et cette fois avec les nouveaux membres Sykes et Murray au tableau. Peut être qu’une évolution dans le style musical est prévisible, qui sait. Les américains ont leurs exigences, et Coverdale fait pour la première fois confiance à Mel Galley dans la co-écriture de la moitié des titres. Mais il y a moins à appréhender niveau production. Martin « Doc » Birch est toujours aux commandes. Ce type a lui seul fait office de garantie.

« Saints & Sinners » est assez souvent entendu comme l’un des meilleurs disques de « Whitesnake ». Que dire de « Slide It in »? Coverdale est tout simplement en train de se construire une légende. Une légende du sex and hard. Des hits à foison, qui envahiront les ondes des deux côtés de l’atlantique. Des morceaux? Non, des morsures aussi chatouillantes que des baisers au cou. Le serpent blanc a mordu sur « Saints & Sinners », le venin s’inocule sur « Slide It in ».

En comparaison du précédent, on remarque de suite un son plus calibré, frisant avec le FM. Ce n’est pas du tout inconfortable quand il n’en ressort pratiquement que des monuments, à commencer par le titre éponyme « Slide It in », emballant et jouissif (comme son clip). La voix du serpent Coverdale se contorsionne autour d’un rythme et d’un refrain explosif. Un hard regorgeant de vitalité, imposant, auquel on s’attacherait rapidement, comme sur l’idyllique « Give Me More Time », assurant davantage dans la mélodie. Ce penchant FM se retrouve de manière manifeste sur le titre « Spit it Out ». La nonchalance et le balancement simpliste, sur des petits riffs répétitifs, reste assez efficaces, malgré un manque palpable que l’on pourrait y sentir.
L’auditeur pourra vite entrer en osmose sur un titre beaucoup plus convaincant. « Love Ain’t no Stranger » a effectivement tout pour convaincre (c’est même parait-il, ce que Coverdale essaye de faire à la lecture des paroles). Le morceau s’ouvre délicatement sur un air romantique, avec les claviers de Jon Lord en toile de fond. Un vif sursaut se produit, et notre monsieur auquel on voudrait tout lui pardonner, se met dans tous ses états. C’est les palpitations d’une véritable passion que l’on éprouve qui s’entendent en musique.

Des titres faits pour le public et les radios américaines. On en a la confirmation avec une touche US dans le hard de « Whitesnake ». Les riffs de guitare deviennent rugueux et bétonnés. C’est un constat flagrant avec « All or Nothing », alors que celui-ci, étonnamment, ferait fortement penser à ce que l’on sera habitué à entendre chez « Dio ». Un chant puissant et asséché au même titre que le jeu de guitare. Les claviers de Jon Lord feront une apparition, marquant une pause, mais l’instrument a été plutôt sous-exploité dans l’album (une nouvelle frustration est à venir). Le hard US de l’opus, ne s’en tiendra pas qu’à ça. On le voit apparaître sur le remuant et groovy « Hungry for Love ». Des coups de hanches qui persisteront aussi sur « Standing in the Shadows », mais la voix de Coverdale se fait à cet endroit sensible, transie. La musique en est devenue assagie, d’apparence, car le morceau est également à ranger parmi les hits.
Il ne faut surtout pas oublier dans la liste des prises à l’américaine, le « Slow an’ Easy » co-écrit avec Micky Moody. Très blues dans sa musique, gospel au refrain. C’est presque l’Amérique profonde que l’on peut sentir avec à la tête du mouvement, un Coverdale devenu pasteur, mettant son chant en souffrance. Un chant qui imiterait même un certain Robert Plant. Si, si!

La fibre britannique n’est pas entièrement occultée dans l’album. Certains titres auront même encore le privilège de sonner bien anglais, que ce soit au travers du rock haletant et feutré de l’intriguant « Gambler », plus encore avec « Guilty of Love ». Ce dernier se capitonne dans un heavy rock enchanteur à la « Thin Lizzy ». La relation avec ce groupe est d’ailleurs perceptible, que ce soit par ses riffs ou son refrain.

« Slide in It » est à cataloguer dans les grands succès de « Whitesnake » et offre les premiers disques platines de la formation. Le son a peut être perdu de sa nature britannique au profit d’une composition plus soignée, se rangeant sans problème dans les boîtes de diffusion radiophonique.
Le serpent blanc se laisse glisser, parcourant tranquillement ce que la nature a fait de plus beau, le corps d’une jeune femme évidemment.

17/20

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