Après son départ d’un
Deep Purple alors à la dérive, l’avenir de David Coverdale ne paraissait pas être des plus brillants. Pourtant, l’homme a du caractère et n’allait pas tarder à le prouver en mettant sur pied un groupe qui allait lui-aussi devenir légendaire :
Whitesnake.
Ce témoignage discographique du 'Serpent Blanc' est en fait un assemblage. Si les 4 premiers titres sont effectivement la première production du groupe, les 4 suivants sont en fait extraits de la discographie solo du sieur Coverdale et datent de 1977. Produit par
Roger Glover, que nous ne vous ferons pas l’affront de vous présenter, ils ont été enregistrés avec des musiciens différents, mis à part le fidèle Micky Moody. Pour faire bref, nous vous conseillons de vous référer à la liste des intervenants se trouvant dans le livret. Nous terminerons les présentations en signalant la présence de Martin Birch derrière les manettes pour les 4 premiers titres, ce qui le change de ses nombreuses et légendaires productions pour Iron Maiden.
Venons-en maintenant au contenu de ce petit monument de l’histoire artistique du grand David. Historique car il installe le style
Whitesnake si particulier et qui ne tient pas qu’à la voix si caractéristique du charismatique leader et frontman. En effet, ce que Coverdale nous propose est un délicieux mélange de blues, de hard-rock et de soul-music, et si le dosage des ces éléments est variable selon les titres, aucun n’en est jamais complètement exclu. Et tout cela dégouline d’un feeling qui atteint son paroxysme sur la légendaire ballade "Ain’t No
Love In The
Heart Of The
City". Reprise du Bobby 'Blue' Band, ce titre est devenu un incontournable du répertoire de
Whitesnake tant Coverdale se l’est approprié en en proposant une interprétation particulièrement habitée. Pour le reste des titres de "
Snakebite" à proprement dit, "Come On" sonne comme les derniers Purple précédent le split, alors que la triplette composée par Moody, Marsden et Murray installe le 'son
Whitesnake' qu’ils incarneront pendant la plus grande partie de la carrière du groupe. "
Bloody Mary" n’est, quant à lui, pas un hymne au fameux cocktail à base de vodka, mais plutôt à une femme particulièrement assoiffée de sexe. Le piano qui entraîne ce boogie blues-rock ne nous en renvoie pas moins à une ambiance digne d’un bar enfumé. Quant à "Steal Away" et sa slide omniprésente, il est malheureusement handicapé par quelques sons de batterie synthétique du plus mauvais goût.
La deuxième partie est donc composée de 4 titres tirés de la carrière solo de David Coverdale. Si ces compositions ne dénotent pas trop avec la première partie, elles laissent tout de même deviner une orientation sensiblement différente. Ainsi, "Keep On Giving Me
Love", à la fois rock, funk et pop, n’est pas sans rappeler le travail d’un Glen Hughes, alors que "Only My Soul" voit son évolution nous renvoyer vers "Stairway To Heaven" malgré un break légèrement soul-funk. A noter la power ballade qu’est "
Queen Of Hearts" où les prestations du chanteur et de son acolyte Moody renforce une dynamique déjà très présente. Enfin, "Breakdown" vient conclure l’affaire d’un rythme rock’n’roll soutenu et doté d’un solo particulièrement réussi.
"
Snakebite" n’est donc pas l’œuvre de débutants. Il reste une parfaite et incontournable introduction à la discographie du 'serpent blanc' malgré le petit défaut d’homogénéité apporté par le rafistolage de 2 parties distinctes à l’origine. Une légende est née et le meilleur est à venir !
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