Un de mes potes m'a dit un jour : "L'amour, c'est comme le vélo; ça ne s'oublie pas." Et ce poète rajoutait :"Plus tu le pratiques, moins t'as de chances de te casser la gueule!" (on a les copains qu'on mérite...). Or, il y avait bien longtemps que je n'avais plus pratiquer l'amour d'un album de
Brian Setzer. Connaissant l'oiseau, j'avais peur d'une rechute, la date de sortie de ce "
Songs from Lonely Avenue" m'inspirant même les plus vives craintes, vu sa proximité des fêtes de fin d'année et la louche attirance de mon Rocker préféré pour l'hermine blanche et les bois de cervidés du Grand Nord.
Apeuré comme un puceau devant sa première péripathétipute, je sors l'album du bac du grand disquaire d'où il me faisait de l'oeil : "Tu m'prends, chéri?"... J'ai les foies... peur d'être déçu, peur que "ça ne marche pas", que ça ne marche plus, nous deux. Tu m'as tellement déçu... Alors, comme un alcoolique sans volonté, je me laisse tenter. Un dernier pour la route.
Déjà, je note que la pochette est classieuse. Ca ne veut rien dire, je sais. Les plus beaux porte-jarretelles peuvent cacher de la cellulite. Mais ça fait toujours plaisir à mater. Regardons un peu le côté pile, la liste des réjouissances... Bon, bonne nouvelle, pas de "Santa", de "Christmas", de "Snow" ou autres "Happy Mes Genoux", rien que la première s'appelle "Trouble
Train", ça s'annonce mieux, mais je reste méfiant, il y a là-dedans un "Elena" qui me fait tiquer, j'espère qu'il n'a pas fait un duo avec cette vieille mère maquerelle de Lio...
Allez, c'est décidé, j't'embarque à la maison, une dernière fois, en souvenir du bon vieux temps où on s'prenait des pieds d'enfer...
Je ne vous dirais pas ce qui s'est passé pendant ces 51 minutes, c'est personnel. Mais sachez quand même que ça a été bien. Pas l'extase, mais bien. Bien entendu, ça ne sera plus jamais pareil que la 1ère fois, en 1981, avec "Runaway Boys", "Rock This Town" et "Stray Cat Strut", on a grandi, on a vieilli. Mais c'est largement au-dessus des dernières productions. Quelle idée de nous cocufier avec le Père Noël !!! Ca n'est pas non plus du niveau du terrible "Rockabilly Riot Vol.1", ni même d'"Ignition", de "Vavoom" ou de "
The Dirty Boogie", mais ça fait déjà du bien d'entendre le Maître reprendre la bonne direction.
Quelques accidents par-ci, par-là, bien sûr, mais dans l'ensemble, le bilan est plutôt positif. Brian fait sonner la cavalerie d'entrée de jeu, avec son "Trouble
Train" psycho à souhait. Un peu plus loin, "Gimme Some Rhythm Daddy", à mon sens la meilleure de l'album, Boogie décoiffant, où l'on s'imagine dans une salle de danse des années 40, un double instrumental, "Mr Jazzer Goes Surfin'" et "Mr Surfer Goes Jazzin'", où Setzer nous démontre une nouvelle fois qu'il reste un foutu guitariste, jouant le même thème de manières différentes, une Jazzy avec un son Surf, et on inverse pour la 2ème version. Géniale escroquerie...
Quelques chansons très (trop ?) Jazzy, comme le somptueux "Lonely Avenue", pourront énerver les puristes Rockabilly, mais à mon avis, vu les derniers albums qu'il a commis, ils ne doivent plus le suivre depuis longtemps. Et puis les deux dernières, complètement dispensables, qui n'apportent rien à l'album.
Pour son retour sur terre, après ses errances Père-Noëlliennes puis André-Rieussiennes, Setzer nous offre un album correct. Loin, très loin du top de sa carrière, mais au vu de ses opus précédents, on l'a échappé belle. Au moins celui-ci est écoutable. C'est déjà ça!
HotRodFrancky
Tu m'as bien faire rire avec ta chronique et tu m'as aussi donné envie de me procurer ce disque ( disc)
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