A l’apogée de leur carrière après
Violator,
Depeche Mode n’est pas sorti indemne de sa surexposition médiatique et de son succès monstrueux.
Violator sombre dans la drogue, des tensions naissent déjà au sein du groupe, et pourtant le leader Martin Gore continue d‘être aussi prolifique et a déjà des idées pour le nouvel album. En 1993, dans un contexte difficile, sort
Songs of Faith and Devotion, et si l’état du groupe est critique, son succès est toujours aussi phénoménal au coeur d’une décennie qui a pourtant fait des dégâts parmi les formations new wave des années 80.
Dans la lignée de
Personal Jesus,
I Feel You sera la principal tube de l’album, mené par un riff bluesy et un groove surprenant mais terriblement efficace. Le reste de l’album est une évolution presque logique, sans pour autant être prévisible, de l’orientation rock de
Violator, avec une tonalité proche des albums contemporains de U2. Dans ce domaine inédit,
Depeche Mode s’illustre parfaitement avec
Walking in My Shoes, Mercy In You,
Rush ou le splendide
In your Room et son refrain à couper le souffle. Signalons aussi la présence de choeurs gospel sur le merveilleux Get Right With Me, mêlant une mélodie rappelant la pop des années 60 à une ambiance planante et un rythme lourd. Seulement soutenu par des orchestrations particulièrement bien dosées, One Caress est un déballage de mélodies irrésistibles et envoutantes dont Martin Gore a le secret.
En pleine crise,
Depeche Mode parvient tout de même grâce à l’inspiration de son leader à sauver les apparences avec un nouveau grand album qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs. Placé entre
Violator et
Ultra, il incarne parfaitement la transition, mélangeant le style post-new wave visionnaire du précédent et la puissance rock du suivant, bien que les guitares saturées d’
Ultra n’aient pas encore émergé. Après cet album la crise continuera de faire des ravages,
Violator échappant 2 fois à la mort et Alan Wilder quittant le groupe, à bout de nerf.
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