Il semble qu’après les années noires 91-96,
Depeche Mode s’en soit plutôt bien tiré, en progrès constant avec
Exciter et le très bon
Playing the Angel, voilà que le phare de la new wave synthé revient en 2009 pour nous proposer son douxième album. Bien décidé à faire résonner encore longtemps ses synthés d’un autre âge, le groupe, un peu comme
The Cure ou
Simple Minds, reste estampillé années 80 et incarne toute une époque. Et pourtant, ce
Sounds of the Universe n’est pas passéiste, ni déjà-vu, non seulement il assure le présent du groupe, toujours au top, mais en plus il s’impose comme l’un de ses incontournables, plus de 30 ans après sa formation. Et oui
Depeche Mode vient de frapper un grand coup, éclipsant presque sa discographie pourtant très belle.
Car si les illustres
Violator,
Black Celebration ou
Music for the Masses ont été de vraies bombes et ont forgé le mythe
Depeche Mode,
Sounds of the Universe offre un contenu musical encore plus solide, plus efficace, plus maîtrisé, un vrai signe de maturité, de renouveau en restant fidèle à ses racines new wave. Pour simplifier, ce nouvel album est bel et bien le meilleur du groupe, et constitue un véritable exploit tant on n’attendait pas les DMs à un tel niveau. Ayant toujours combattu cette image réductrice de machine à tubes dance-electro que les medias leur ont abusivement donné, les 3 compères ont décidé de passer à la vitesse supérieure en nous servant un album radicalement anti-dance, peu dansant et au contraire très sombre, digne d’un Pornography des Cure, néanmoins hautement mélodique, subtil et riche, où la voix de Gahan appuie une atmosphère soutenue par des claviers aériens et un Martin Gore au sommet de sa créativité.
Peu d’album peuvent se vanter d’être intéressant chaque seconde, du début à la fin, il ne faut rien laisser échapper de ce
Sounds of the Universe, on passe de la mélancolie de In Sympathy à l’énergie du single
Wrong, en passant par les coups de génies innombrables que sont l’étonnante Little Soul, la planante Come Back ou la génialissime et sublime
Peace, au refrain inoubliable. C’est du
Depeche Mode, et l’ambiance générale est plutôt noire, bien loin des délires de
Speak and Spell, pas un rayon de soleil dans cet océan obscur, on reste enfermé dans l’étrange univers de l’album durant tout son long, de toute façon il n’y a rien à jeter, on peut le laisser courir sans problème.
De machine à single malgré eux dans les années 80, les DMs ont réussi à s’affranchir, ce qu’ils ont toujours voulu, de ce rôle d’icône pop où ils ne collaient pas pour devenir un vrai groupe de new wave, privilégiant la qualité, les ambiances sombres des synthés glaciaux, et une voix qui n’a jamais aussi bien rempli son rôle. Cette fois, il faut bien le reconnaitre, les vétérans anglais viennent bien de se surpasser, grâce à un album qui sent l’aboutissement, la maitrise et le talent, après 11 albums déjà très bons, qui s’attendait à ce que ce soit le douzième qui l’emporte sur les autres? En tout cas, amateur de musiques expérimentales, électroniques, ou non, chacun pourra reconnaitre en ce
Sounds of the Universe la marque d’un vrai géant, un coup de génie il n’y a pas d’autres mots, une consécration absolue, en clair cet album est parfait et 2009 restera à jamais comme l’un des moments phare de la carrière de
Depeche Mode.
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