Deux ans après un "
Scarred for Life" de haute stature, c’est la débandade au sein de
Rose Tattoo. Angry Anderson se retrouve bien esseulé à bord malgré la présence du fidèle Geordie Leach derrière sa basse. En bon capitaine, notre teigneux petit chauve décide de continuer à mener sa barque contre vents et marées avec 3 nouveaux membres d’équipages, à savoir la paire Meyer – Jordan aux guitares, ce dernier assurant les parties de slide, ainsi que le batteur Scott Johnston.
L’album commence sous les meilleurs auspices avec un titre éponyme au refrain immédiat, au bon solo de slide et où la gouaille d’Angry semble intacte. Malheureusement, la suite fera déchanter la plupart des aficionados des Tatts car, même si la majorité des titres est d’une bonne tenue, l’esprit de
Rose Tattoo semble s’être envolé avec Pete Wells et ses compères. En effet, c’est un bon album d’un rock flirtant avec les frontières pop qu’Angry nous propose, mais il aurait été plus compréhensible qu’il le sorte sous son propre nom car il ne reste pas grand chose de l’identité du combo. Et l’on se retrouve à se raccrocher désespérément à la voix éraillée du chanteur pour être sûr d’écouter un album des 5 tatoués. Seul le titre éponyme ainsi que l’hymne "Death Or Glory" aux relents de "We
Can’t Be Beaten" restent dignes de la discographie du groupe qui, depuis, a complètement banni cet album de sa setlist en live.
Quid des autres titres de ce "
Southern Stars" ? Pas grand chose d’intéressant en fait ! Angry et sa nouvelle bande tentent bien de nous resservir quelques formules ayant fait leurs preuves dans le passé, mais la mayonnaise ne prend pas. Le reggae de "The Pirate Song" en est le meilleur exemple, qui ne décolle pas et tourne vite en rond là où "Sydney Girls" apportait soleil et enthousiasme sur "
Scarred for Life". Le rock’n’roll de "You’ve Been Told" et "The Radio Said Rock’n’Roll Is Dead" retombe tel un soufflet raté après quelques accords, le dernier nommé donnant même l’impression de ne pas savoir comment finir. Et lorsqu'Angry s’essaye à de nouveaux horizons, il s’éloigne trop de l’esprit Tatts pour que nous le suivions. Ainsi, sans être de mauvais morceaux, la ballade popisante de "No Secrets" ou le mid-tempo "
I Wish" lorgnant également vers une pop légèrement highway, ne répondent pas au désir de testostérone et de rage qui sont ceux d’un tatoué déposant un album de
Rose Tattoo sur sa platine.
L’échec artistique de cet album débouchera sur l’échec commercial prévisible et il faudra attendre 19 ans pour voir un nouvel album studio de
Rose Tattoo apparaître dans les bacs de nos disquaires favoris. Nous sommes cependant nombreux à penser que les conséquences auraient pu être moins désastreuses si Angry avait sorti cet album sous son propre nom. En effet, les fans du groupe ne se seraient probablement pas sentis autant trahis. De plus, cet album n’étant pas intrinsèquement mauvais, une autre destinée aurait pu être envisageable.
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