Splinter

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15/20
Nom du groupe The Offspring
Nom de l'album Splinter
Type Album
Date de parution 09 Décembre 2003
Style MusicalPunk-Rock
Membres possèdant cet album125

Tracklist

1. Neocon 01:06
2. The Noose 03:18
3. Long Way Home 02:23
4. Hit That 02:49
5. Race Against Myself 03:32
6. (Can't Get My) Head Around You 02:14
7. The Worst Hangover Ever 02:58
8. Never Gonna Find Me 02:39
9. Lightning Rod 03:20
10. Spare Me the Details 03:24
11. Da Hui 01:42
12. When You're in Prison 02:35
Total Playing time 32:00
MP3 Bonus Tracks
13. The Kids Aren't Alright (Island Style) 05:08
14. When You're in Prison (Instrumental) 02:34
Total playing time 39:42

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The Offspring


Chronique @ Fyrnael

21 Avril 2015

Avec Splinter, Offspring a encore son mot à dire, mais ce sera le dernier...

Trois ans après le percutant Conspiracy of One qui nous démontrait que les godfather du skate punk avaient encore de l'énergie sous la roulette malgré un Americana à tendance pop, voici venir le septième album des Californiens.

Outre la parodie de controverse avec Axl Rose concernant le nom de l'album (le groupe ayant voulu, pour plaisanter, l'appeler Chinese Democrazy), l'évènement marquant ayant précédé la sortie de ce nouvel opus fut sans conteste le limogeage pur et simple de Ron Welty, batteur en titre depuis 1e premier album du groupe, en plein milieu de l'enregistrement du disque. Si officiellement la séparation s'est faite d'un commun accord, de l'aveu même de Dexter c'est plutôt le groupe qui a voulu se séparer de lui pour divergence musicale. Toujours est-il qu'il a fallu faire venir d'urgence Josh Freese des Vandals (entre autres!) pour terminer l'enregistrement de l'album.

Peut-être Ron avait-il pressenti la tournure qu'allait prendre le groupe, toujours est-il qu'à compter de son départ, Offspring n'allait plus jamais être le même, et pas pour le meilleur.

Entendons-nous bien, Splinter n'est pas mauvais en soi, loin de là ! Mais on sent clairement que le colosse a des pieds d'argile et que cet album a des airs de chant du cygne pour Offspring. Ce que les sorties suivantes ne feront que malheureusement confirmer.

Ce qui frappe de prime abord, c'est bien évidemment l'artwork. Certes il est particulièrement réussi, mais où sont les dessins funs, décalés et forts inspirés auxquels nous avait habitué le groupe depuis plusieurs années ? Le ton est donné, ça sent la maturité comme diraient certains. Pourtant, il n'en est rien... ou presque.

Si les premières notes de l'intro peuvent dérouter, ne nous inquiétons pas Offspring est bien toujours aux commandes et ça s'entend. On commence donc fort avec une courte intro martiale, sur fonds de guitares bien lourdes, véritable injonction guerrière à l'encontre des néoconservateurs, le groupe n'ayant rien perdu de son engagement politique rageur. À peine terminée, la locomotive "The Noose" est lancée, pure bombe punk, véritable hymne comme nos Californiens savent si bien les faire : rythme galopant, mélodie imparable, et who-ooo à tout va. Si bien lancé, pas question de s'arrêter, "Long Way Home" va finir de débroussailler le peu d'herbe qui restait, titre expéditif et efficace ne s'autorisant aucune accalmie. Et heureusement car le reste nous en servira bien assez !

Et oui, c'est là que le bât blesse ! Splinter est un album paradoxal qui envoie autant du fun que du sérieux, du bourrin que du mou, sans que l'on puisse déceler une réelle cohérence dans ce mélange. Le dynamisme n'est plus autant à l'honneur comme il avait pu l'être auparavant, les Californiens prennent de la bouteille et semblent vouloir se calmer sans réellement savoir comment faire. Et ça nous donne une flopée de morceaux peu aboutis.

"Hit That", provocation gentillette en tant que single, n'apporte finalement à l'album que le Parental Advisory. Le refrain est plutôt accrocheur, bien taillé pour les ondes, mais on est bien loin d'un "Original Prankster" ou d'un "Come Out and Play". Certes la basse de Greg K est mise à l'honneur, ce qui n'est en rien regrettable, mais cela se fait au détriment des guitares et surtout de la mélodie au synthé qui demeure bien fade. Rien ne s'arrange avec "The Worst Hangover Ever", morceau ska bien inutile sans originalité, ou l'intenable "Spare Me The Details" qu'on croirait taillée pour une pub de petit déjeuner.

Pourtant Offspring est un de ces groupes punk qui réussissent à nous sortir des mid-tempo très convenables, voir particulièrement géniaux (cf plus haut), alors que là, ça pousse mais rien ne sort. "Race Against Myself" tente de me contredire et ça commence plutôt bien, la mélodie d'intro est d'une mélancolie impressionnante, mais une fois passé le premier refrain, on regrette qu'il y en ait encore deux autres comme ça, tellement c'est éprouvant. Une écoute et pas deux ! Et c'est tout juste si j'ai envie de parler de "(Can't get my) Head Around You", deuxième single des plus dispensables, à ce point qu'avant de me lancer dans la chronique j'en avais même oublié l'existence.

Fort heureusement, si j'ai bien craché mon venin sur la moitié de l'album, l'autre partie est des plus réussies. Outre les morceaux d'intro déjà mentionnés, l’enchaînement "Never Gonna Find Me"/"Lightnning Rod" est d'une efficacité et d'une puissance déconcertantes, tranchant radicalement avec ce qui a précédé et ce qui va suivre. La première commence sur les chapeaux de roues, les guitares et la batterie sont plus enragées que jamais, les « never gonna find me ! » scandés donnent une pêche salvatrice à ce stade de l'écoute. Le titre termine en douceur par un choeur de who-ooos qui ne sert qu'a mieux introduire le terrible "Lightning Rod". L'utilisation judicieuse des nombreux breaks rend le tout est d'une cohérence impressionnante qui n'est pas sans rappeler "The End Of The Line".

Et que dire de "Da hui", véritable bijou de bourrinage, second responsable du Parental Advisory (9 F words pour même pas 2 minutes de son) racontant l'expérience malencontreuse d'un surfeur blanc novice croisant malencontreusement la route de surfeurs hawaïens peu recommandables. L'air orientalisant nous rend nostalgique de l'époque Smash et Ixnay on the Hombre ; des morceaux comme celui-ci, le groupe n'en fera malheureusement plus.

L'album se clôt avec le drôlissime et inattendu "When You're In Prison" qui aurait gagné à être une hidden track et dont je n'en dis pas plus, vous laissant la joie de découvrir!

Splinter demeure donc une œuvre en demi-teinte, frustrante à bien des niveaux et manquant d'une certaine cohérence. On sent toujours un réel potentiel de créativité et d'originalité, mais il est bien trop peu utilisé, particulièrement dans les morceaux plus pop, divergeant de ce à quoi le groupe avait habitué. Vouloir s'orienter vers d'autres horizons n'est pas regrettable en soi si la qualité et surtout la cohésion sont toujours présentes. Malheureusement, là, le groupe amorce sa descente en eaux troubles dont seul l'avenir nous dira s'il en sortira un jour. Oui les mélodies sont toujours au rendez-vous, Offspring a encore son mot à dire, mais ce sera le dernier.

14/20

2 Commentaires

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Brozzy21 - 22 Avril 2015: Bonne chronique, très agréable à lire ! :)
peto - 16 Juillet 2015: C'est vrai que pour ma part, super grand fan du combo californien, c'est sûrement l'album que j'apprécie le moins. Et pourtant il y a de sacrés chansons comme The noose!!!
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