4 ans se sont écoulés depuis l’objet du scandale,
Once Upon a Time, manifeste de l’abandon des sonorités new wave et d’une direction résolument commerciale. Entre temps
Simple Minds tente de trouver sa voie, laissant croire lors de ses dernières prestations live à une incorporation d’influences progressives et celtiques. C’est effectivement le choix du groupe pour ce
Street Fighting Years, finis les refrains en chœur et la sauce stadium rock des années 80, le son se fait plus planant et la durée des morceaux est sensiblement rallongée.
Le résultat est tout simplement le meilleur album de
Simple Minds, le plus engagé, le plus riche et surtout le plus beau. L’entrée en matière est excellente avec un
Street Fighting Years poignant, suivi de l’un des chefs d’oeuvre de l’album, Soul Crying Out. Magistral, beau et varié, avec un magnifique air acoustique en toile de fond et une voix de Jim Kerr profonde, ce titre illustre déjà la classe du disque. Avec une introduction aussi intense, on pouvait craindre une suite en deçà, mais c’était sans compter sur une créativité retrouvée des écossais, enchaînant les exploits avec Mandela Day et surtout le monument Belfast Child, mené par un air de flute minimaliste et émouvant avant une explosion rock rappelant les productions contemporaines de
Pink Floyd. Dans un registre plus rock, le groupe ne commet pas l’erreur de tomber dans le stadium rock et produit des titres très efficaces comme Wall of
Love, Kick It in ou Take a Step Back, sorte de compromis bien dosé entre la fulgurance de
Sparkle in the Rain et le côté séduisant des meilleurs moments (il y en a) de
Once Upon a Time. L’album se conclut sur une reprise renversante de Biko de
Peter Gabriel. Si l’ex leader de
Genesis en avait fait l’un de ses titres world music phares avec des sonorités africaines,
Simple Minds l’a complètement revisité en y incorporant des cornemuses et un rythme martial.
Street Fighting Years est donc la réponse idéale à un déclin artistique qui paraissait inexorable. En plus d’être un retour gagnant, il constitue même le point culminant de la carrière de
Simple Minds qui trouve une seconde jeunesse après sa fructueuse période cold wave, dans un domaine assez éloigné mais toujours aussi convaincant.
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