Deux ans se sont écoulés depuis
Any Man in America qui je l'avoue, ne m'avait pas autant séduit que ces trois prédécesseurs, rien de bien grave, pas de dérive notable ni même de réel changement de direction, juste un album en dessous des autres et du coup, je me demandais quelle serais la suite donnée, est-ce que ce
Sway allait remettre les pendules à l'heure ou, marquerait il un lent déclin ?
La réponse éclate aux oreilles dès Breathe it's over qui avec sa petite minute et douze secondes de durée répond de façon éclatante à la question posée plus haut. Une voix susurrée qui s'élève quelques arpèges de guitare acoustique, des choeurs, des cordes et...tout est là, tout ce qui fait la beauté de ce groupe et pourtant, le voyage ne fait que commencer.
J'ai été surpris dès la première écoute et j'avoue encore l'être sur un point: si ces garçons sont tous nés aux Etats Unis la majorité des influences exprimées sont pourtant issues de la Pop anglaise, c'est perceptible dans les arrangements mais aussi parfois dans la composition, un parfum de
Del Amitri plane sur
Sway.
Pour autant, cet album possède une très forte personnalité, et aussi une palanquée de tubes en puissances que ce soit
Bleed out au rythme entêtant ou encore Debris tout en subtilité, la qualité de ces arrangements, les petits sons en arrière plan, cette guitare totalement au service du morceau, ces choeurs aériens et ce chant qui s'étire sur la phrase "the only one" avant que la guitare ne prenne le dessus et emmène le titre dans un tourbillon qui nous aspire irrémédiablement sans que l'on ne puisse rien y faire, un pur diamant.
Il émane de cet album une sensation de bien être tant les titres qui se suivent créent une ambiance de confort et de quiétude. Le plus difficile au fond dans cet album est d'aimer un titre plus qu'un autre, si à titre personnel Not broken anymore me fascine, je reconnais que
Fear est une tuerie absolue.
La production de cet album est sans aucun doute l'écrin mettant en valeur les compostions des frères Furstenfeld, ces deux là sont le coeur de ce groupe, que ce soit la voix de Justin ou les pulsations qu'imprime Jeremy il est clair qu'ils en éclipsent les autres membres, qui pourtant effectuent un travail remarquable, écoutez les arrangements au clavier de Ryan sur To be leur efficacité est terrifiante.
Cet album est, je le pense avec une énorme conviction, un pur bijou, bien loin de certaines productions actuelles, il privilégie le son, les instruments naturels comme le violoncelle tout en les mixant avec des programmations le tout, visant à établir des vraies pièces musicales qui une fois assemblées donnent ce disque.
Je ne sais pas ce qu'ils nous offriront dans le futur, bien sûr, j'aimerais qu'ils gardent ce niveau mais si jamais ce n'était pas le cas, rien que pour m'avoir offert ce disque, je ne leur en voudrais juste pas.
Je vous souhaite que cet album vous fasse voyager aussi agréablement qu'il m'a emmené vers des paysages dont j'ignorais même qu'ils puissent exister.
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