Liste des groupes Folk Rock Terre Neuve The Child from Silence

Andrew Richards (Uniforme Motion) et Matthieu Miegeville (Agora Fidelio, My Own Private Alaska, ex-Psykup), deux univers différents rassemblés sous la bannière de Terre Neuve, mélodie pop, rock minimaliste et dépouillé, folk ambiant, apaisant. Plus d’une année après « This is How You'll Get Undressed » et après une campagne sur Kisskissbankbank mené avec grand succès, le collectif peut enfin faire aboutir son deuxième EP, « The Child from Silence », sorti en parallèle d’un recueil de poèmes, « L’Enfant du Silence », écris par Matthieu et contenant de nombreux textes, certains tirés des groupes précédents, d’autres de l’inspiration et de la vie personnelle du chanteur. Un véritable bon et beau moment de lecture que je vous encourage à prendre.

« The Child from Silence » est donc un petit EP d’une vingtaine de minutes, cinq titres et trois interludes. Le collectif nous offre une musique simple et dépouillée et tout artifice inutile pour nous livrer une pièce dans la continuité du disque précédent, en reprenant même le titre « An Oracle » dans une version plus mélodieuse. Dictée par une guitare discrète et diverses sonorités intelligemment disposées, tout comme une batterie métronomique et juste, Matthieu mélange sa voix grave avec une vocaliste au ton plus léger, un Andrew à la voix plus pop, des chœurs emplissant judicieusement l’espace.

Contrairement au premier EP, nous avons le plaisir de nous mettre sous l’oreille des textes dans notre belle langue. Dès « Qu’un Nouveau Jour Se Lève », la voix traînante, tendre et prenante du chanteur dicte le rythme, la mélodie se fera constante, grave et envoûtante. Avec davantage de volupté, le single « On Ne Part Jamais Vraiment » se fait plus dynamique, les superpositions des voix passent avec facilité, nul besoin d’en faire des tonnes pour transmettre les émotions justes. À l’inverse, « Va Mon Frère » reviendra au fondamental une guitare acoustique au premier plan et la voix de Milka se fait plus émotive que jamais, gagnant encore davantage en profondeur par les voix se rajoutant peu à peu à l’ensemble, apposant une véritable atmosphère familiale au tout. Quant à l’autre titre en anglais, « This Could Be a Life », le dynamisme de la piste apportera encore une fois son souffle de fraicheur, mais également porteuse d’un désespoir presque lumineux, tant le chant de Matthieu se fait limpide, les interventions féminines mélodieuses et les ambiances pop vraiment bien rythmées.

Trois petits interludes se glissent au milieu de l’album, « Lay Your Head Upon My Shoulder » et « One Day You'll Grow Up » pour de petits arpèges acoustiques et une voix droite et délicate, sans artifices inutiles et « A Song for the Children » pour une dernière dose de poésie et de douceur avant d’éteindre son lecteur. Ainsi, « The Child from Silence » est un EP frustrant tant il est court. Véritablement beau dans son optique de musique minimaliste, ce disque est un petit poème brut qu’il convient de consommer à sa juste valeur, le livre en main en lisant avec passion ce « portrait d’un enfant en quête de vérité et d’un adulte en quête de soi ». Et tout cela en attendant impatiemment la véritable suite de cette histoire.