Bon Jovi fait partie de ces institutions musicales qui divisent le monde musical depuis des années. Au même titre que les AC/DC,
Aerosmith, et autres stars planétaires, ses nouveaux albums donnent systématiquement lieux aux même commentaires et controverses. Il y a ceux qui voudraient que
Bon Jovi ne fasse plus du
Bon Jovi, ceux qui sont toujours surpris qu'il continue à en faire, et ceux qui lui reprochent chaque prise de risque. Il y a ceux qui n'aiment pas et qui tentent de démontrer que leur avis devrait faire office de référence, et ceux qui aiment et qui se fichent royalement que chaque nouvel album ne révolutionne pas le genre, étant donné qu'ils ont ce qu'ils attendaient. Il y a les détracteurs qui affublent chaque nouvel album de toutes les tares de la musique, et les aficionados qui trouvent chaque morceau génial. Bref, vous lirez et entendrez tout et son contraire sur "
The Circle", nouvel album de la légende du
New Jersey, qui déboule sur nos platines.
Ce qu'il faut d'abord prendre en compte, c'est que, lorsque le combo entra en studio, c'était à l'origine pour y enregistrer 2 ou 3 inédits visant à étoffer une nouvelle compilation rendant hommage à la deuxième partie de carrière de
Bon Jovi. Or il se trouve que les compères Jon
Bon Jovi et
Richie Sambora se sont sentis particulièrement inspirés, au point de pondre assez de titres pour un nouvel opus. Alors bien sûr, certains chercheront où est l'inspiration au milieu de ces 12 titres sonnant comme du pur
Bon Jovi, certes pro, solide, efficace, mais sans surprise. Il n'empêche qu'il n'est pas toujours évident de ne pas se répéter après 25 ans de carrière. Pour le prouver, nous citerons la ligne de basse de "Work For The Working
Man", honteusement pompée sur celle de "
Livin' on a Prayer", ou bien la ballade "Live Before You Die", déjà entendue à mainte reprise dans le répertoire du groupe. Il est également vrai que des titres tels que "Fast Cars" ou "Happy
Now", s'ils restent agréables, disparaîtront rapidement dans la masse des titres écris par Jon et Richie.
Mais les amateurs, ne supportant pas de voir écorner l'idole, vous rétorquerons que
Bon Jovi est une sacré machine à écrire des hits, que les refrains sont pour la plupart hyper efficaces, que l'interprétation est sans faille, avec un Jon parfaitement maître de sa voix, un Richie dégainant toujours le solo qu'il faut pour chaque titre, sans esbrouffe, mais avec efficacité, que le travail de David Bryan est toujours aussi indispensable, même s'il reste discret, et que la frappe de Tico claque toujours avec justesse. Ils avanceront même que certains titres sont déjà incontournables, tels que le single "
We Weren't Born to Follow" au refrain imparable, "
When We Were Beautiful", aérien et mélancolique, et à la montée en puissance délicate et maîtrisée, "
Love's The Only Rule", frais et entraînant, ou "Learn To
Love", superbe ballade venant clôturer l'album en forme de prière. Ils vous citeront même le clin d'œil appuyé fait à U2 sur "Brokenpromiseland" pour vous prouver que
Bon Jovi peut encore surprendre.
Entre les uns et les autres, nous essaierons de rester le plus objectif possible. Etant amateurs du groupe, sans être aveuglés par le sourire ravageur de Jon, nous conclurons en vous disant que "
The Circle", s'il est peut-être un peu moins évident à apprivoiser que la plupart des albums de
Bon Jovi, n'en reste pas moins un album, certes de qualité, mais qui ne changera pas grand chose, ni à l'histoire du rock, ni à l'avis que vous avez sur ce groupe. Il ne fera pas aimer le gang du
New Jersey à ceux qui ne l'aiment pas, et il ne le fera pas quitter à ceux qui le suivent fidèlement. Nous nous inclinerons tout de même devant le savoir-faire du quartet (puisqu'il s'obstine à ne pas intégrer Hugh McDonald comme membre officiel depuis maintenant 15 ans !) pour écrire des mélodies et des refrains imparables, tout en nous inquiétant d'une inspiration qui semble malgré tout vaciller comme jamais auparavant.
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