The Heroin Diaries, un titre explicite pour cet album qui complète un journal intime sur papier, celui de Nikki Sixx, bassiste et principal compositeur des célèbres
Mötley Crüe. Fameux, certes, pour leur hard rock glam qui a fait d’eux une véritable référence, avec des titres comme « Kickstart my Heart » ou encore « Girls Girls Girls », mais également et même surtout du fait de leur attitude provocante et de leur conduite à risques. Sex Drugs & Rock’n’Roll, voilà qui définirait bien nos hommes, connus du grand public pour la relation sulfureuse entre le batteur Tommy Lee et Pamela Anderson (que l’on ne présentera pas ici), mais également pour leur consommation plus qu’excessive d’alcool et de drogues en tout genre, notamment – vous l’aurez deviné – d’héroïne.
Nikki Sixx, accompagné de
James Michael et DJ Ashba, tente donc de retracer avec cet album sa lente décadence, qui est celle de nombreux groupes ayant sombré dans ce fléau. Il faut dire que Nikki sait de quoi il parle, ayant subi deux overdoses, dont une aux alentours de Noël 1987 qui aurait dû lui être fatale.
The Heroin Diaries s’ouvre d’ailleurs avec un sombre «
X-Mas in Hell » qui relate cet évènement et présente ce qui va suivre. Et ce qui suit, c’est un ensemble de titres extrêmement variés, suivant une ligne commune de mélancolie juste entrecoupée par « Tomorrow », morceau plutôt optimiste et péchu.
Rien à voir avec
Mötley Crüe sur toute la longueur, puisque ce journal nous est servi sur un ton rock assez moderne et met l’accent sur l’intériorité et les sentiments d’un homme rongé par la drogue. Les mélodies, parfois sorties tout droit du piano, et auxquelles s’ajoute la voix planante de
James Michael, feraient monter les larmes aux yeux aux plus sensibles d’entre nous. Qu’ils s’abstiennent donc d’écouter « Girl With Golden Eyes » sans le paquet de mouchoirs à proximité !
Mais pas de panique, cet album n’est pas un concentré de compositions mielleuses – malgré un « Accidents
Can Happen » qui pourrait séduire les fans de
Tokio Hotel. Des morceaux comme « Dead Mans Ballet », qui pourrait rappeler Pain Of Salvation, réussissent à merveille à mêler puissance dans des couplets entraînés par la basse, et sensibilité par le biais du clavier et des chœurs. Et de nombreux titres sont franchement énergiques, comme le single « Life is Beautiful » qui a tout d’un tube rock, ou encore les plus dark « Heart Failure » et « Courtesy Call », véritable pépite de l’album.
Le groupe n’a pas non plus négligé le travail instrumental, remarquable sur «
X-Mas in Hell », « Intermission » et surtout la dernière piste « Life After Death ». Ces parties quasi symphoniques mettent en valeur un texte parlé qui se veut l’écho du journal intime, et prouvent que ce projet de Nikki Sixx n’a rien d’un caprice mais se veut réellement un témoin fidèle et travaillé de l’histoire de la rock star.
Ainsi,
The Heroin Diaries livre sur un ton grave mais pas glauque le passé d’un homme qui a perdu le contrôle mais s’en est sorti grandi et plein d’inspiration. Loin d’être un opus à la sauce Mötley Crüe, cet album extrêmement singulier n’est rien d’autre que du
Sixx:AM, comportant ses bonnes choses et ses moins bonnes, mais ne laissant certainement pas indifférent, et il semble que c’est bien son objectif !
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