Entre un chanteur ayant fait ses armes sur les terres britanniques et deux musiciens s’étant développés au grès des scènes Metal de leurs localités respectives, on avait fort à parier que de la réunion de ces trois artistes quelques choses de puissant et d’énergique allait émerger. Ainsi fut formé
The MOz, sur une base Power Rock très direct, sans fioritures, mêlant les inspirations britanniques recueillies par Lulu et la puissance Mélodique de ces deux compères.
Il en résulte l’album «
The MOz », qui voit le jour début juin et dont le groupe espère en obtenir un bon résultat, idéal pour débuter tranquillement leur nouveau projet, chacun ayant connu plus ou moins de succès avec leurs anciens groupes respectifs.
Pourtant, dès le début, ce n’est pas un emballement incroyable qui ressortira des premières secondes de ce disque… « Horsepower » est une introduction fortement dispensable. Le chant de Lulu est incroyablement agaçant et l’ensemble musical est d’une passivité vraiment limite. Ce n’est que le début, me dis-je. Et pourtant… « Switch On » est au moins presque aussi agaçante que le titre précédent. Les riffs ne transpirent d’aucune originalité et les légers cris de Lulu semblent désagréablement être copié-collé sur les ténors du Hard-Rock. Toutefois, on ressent quelques petites touches intéressantes. À commencer par le chant de Lulu. Quand il en fait trop, c’est extrêmement agaçant. Mais sur certains passages, celui-ci module sa voix avec aisance pour un résultat qui groove efficacement. La basse s’en sort très bien et la batterie est d’une technicité irréprochable, même si un peu trop sèche parfois. Les riffs de guitare s’orientent entre du déjà-vu et de très bonnes idées. Et globalement, ça sera plus ou moins ça sur tout l’album.
Après deux titres poussifs et qui aurait pu convaincre certains d’écourter leur écoute de «
The MOz », « The Cork » accroche l’oreille. C’est rapide, efficace, groovant, un très bel ensemble entre les trois musicos qui permet de se reconcentrer efficacement. Les petits cris de Lulu sont très agaçants, toujours, tout comme sur « Young’s Fight », qui nous sert pourtant un petit Hard-Rock 80’s accompagné d’une basse chauffée à point. Pour un titre bien plus direct, on peut également se tourner vers « One Shot ». Les riffs incisifs servent, pour la première et unique fois de l’album, une voix plus agressive et grognante du plus bel effet. Le duo voix-basse est excellent.
The MOz dispose dans son attirail d’une belle tripotée de semi-ballades (ou non) comme « Apart ». Même si un peu longuet sur les bords, tout est beau dans ce titre. Les différentes variations de Lulu, le jeu de batterie, plutôt puissant, le duo guitare-basse se transmettant la « parole » avec une belle aisance, entre moments plus calmes et d’autres plus bruts. « Hate Everybody » est en demi-teinte, encore une fois, on a l’impression que Lulu veut trop en faire avec sa voix. Derrière, la basse et la battertirés distinguent par leur jeu pénétrant et tout en délicatesse. Si le break un peu plus posé à la guitare reste agréable, on note encore une fois une certaine monotonie. « Things Changed » est une ballade plus classique, bien accompagnée par une voix féminine apportant douceur et émotion. Même si on peut déplorer sa relative absence, la voix de Vanessa s’accorde idéalement. Notons également un petit solo tout en douceur.
Le groupe n’hésite pas parfois à changer un peu de registre avec notamment l’introduction au piano (certes simpliste) de « An Old Picture », un ensemble très progressif, montant en puissance au fur et mesure, sans jamais quitter cette dimension émotionnelle (mis à part sur le break plus furieux qui a tendance à gâcher un peu trop le tout…). « Hey Angel » nous sert un morceau entièrement acoustique du plus bel effet, calme, reposant, un petit peu country sur certain accord, un chant parfait et rempli d’émotions.
Et puis il y a la perfection. Le long titre de conclusion « I’m So Tired ». Un côté épique et Heavy autant que mélodique, un refrain puisant dans des sonorités émotionnelles et un chant presque épuisé. Un très bon mélange de toutes les influences du groupe pour un Heavy Rock somptueux. Rien à jeter ici, sûrement pas les quelques petits solos, la présence de chœurs tout en chuchotements (chœurs d’ailleurs présent aussi sur des titres comme « Appart » ou « An Old Picture »), la basse étouffante… C’est peut-être sur ces titres les plus longs que le groupe s’en sort le mieux.
Il y a de tout sur ce premier album. Du trop peu et du surplus, notamment au niveau du chant dont les multiples envolées fausses restent agaçantes au plus haut point. Mais le chant de Lulu demeure de belle qualité quand celui-ci ne tente pas tout et n’importe quoi. On sent que les musicos en ont encore en réserve, qu’ils n’ont pas tout révélé encore… Il y a beaucoup de talents et d’expérience, néanmoins, un peu plus de contrôles des compositions, qui ont souvent tendance à être un peu cassées par des breaks très mal choisis, seraient nécessaires. À voir sur la durée, mais il y a fort à parier qu’en continuant de cette manière, le groupe a de fortes chances de se faire une bien belle place.
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