Si "
Scratch and Bite" était d’un niveau tout à fait honorable pour un premier album, il nous avait cependant laissé un peu sur notre faim, le groupe donnant trop souvent l’impression d’en garder sous la pédale. Une année plus tard, le combo suédois revient à l’attaque avec un line-up sensiblement modifié, puisque seuls Robert Ernlund et Anders Wikstrom sont restés aux commandes. Ce dernier récupère les claviers en plus de sa 6 cordes et se retrouve épaulé à cet instrument par Lilen Liljegren, alors que la section rythmique est désormais composée de Ken Siewertson à la basse et de Leif Sundin à la batterie, ce dernier remplaçant momentanément le titulaire Jamie Borger. Une fois cette photo de famille réalisée, il est maintenant temps de s’intéresser aux 10 titres proposés sur "
The Pleasure Principle".
Dès les premiers accords du titre d’ouverture ("
Rev It Up"),
Treat semble avoir pris en compte les reproches faits à son premier opus. En effet, ce titre, qui deviendra l’un des principaux standards du groupe, nous balance un riff aux tonalités 'AC/DCiennes' sur fond de Hard FM musclé, doté d’un refrain particulièrement entraînant. Autant dire que cet album part sur de bons rails. Le chant de Robert Ernlund et toujours aussi juste, alors que les interventions d’Anders Wikstrom continuent d’illuminer la plupart des titres. Quant aux 3 petits nouveaux, Ken Siewertson est probablement celui qui tire le mieux son épingle du jeu. En effet, sa basse groovy vient propulser le Hard FM de
Treat avec rondeur et efficacité. La progression est donc sensible tout au long de l’album, même si celui-ci pâtit d’une baisse de régime dans sa partie centrale. En effet, "Eyes On Fire" voit les qualités de son refrain et ses harmonies réduits à néant par une fin mal maîtrisée et s’étirant en longueur. La ballade "Take My Hand", bien que rappelant "Carrie" des compatriotes d’Europe, n’en est pas moins un peu trop mielleuse et traîne également en durée. Enfin, "Fallen Angel" renvoie trop au "She Don’t Know Me" de
Bon Jovi pour nous permettre de profiter pleinement de son refrain immédiat et de l’efficacité de son Hard FM.
Il serait cependant dommage de s’en tenir à ce petit passage à vide pour juger cet album. En effet, le reste des titres oscille entre un Hard FM cinglant ("Love Stroke" ou l’imparable "
Strike Without a Warning") et un Aor appuyé tel que l’hypnotisant "
Ride Me High". La science du refrain mémorisable n’a plus de secret pour les Suédois qui en dotent systématiquement chacun de leur titre, et chaque musicien offre une performance sans faille, même si le jeu de Leif Sundin ne réussit pas à faire oublier la lourde frappe de Jamie Borger. Enfin, même si les 5 scandinaves naviguent très loin des rivages progressifs, ils réussissent tout de même à proposer quelques titres où les variations de tempos sont utilisées avec talent. Ainsi "Waiting Game" bénéficie d’une montée en puissance particulièrement réussie qui efface rapidement les craintes provoquées par une intro légèrement naïve. Quant à "Caught In The Line Of Fire", il alterne les passages calmes et les riffs pêchus, ce qui lui confère un relief original.
C’est sur un "Steal Your Heart Away" légèrement heavy que cet album vient se conclure. L’impression générale est donc très positive et la progression évidente alors que
Treat nous sert quelques titres imparables qui feront sa réputation ("
Rev It Up", "
Strike Without a Warning" et "
Ride Me High"). Les Suédois ne semblent cependant pas avoir encore atteint leur maturité et certains défauts restent à éliminer. Cet album reste malgré tout une réussite qui, si elle ne leur permettra pas d’obtenir le succès d’Europe, leur donnera tout de même une stature de groupe incontournable du genre.
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