The Sun Sessions CD

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17/20
Nom du groupe Elvis Presley
Nom de l'album The Sun Sessions CD
Type Compilation
Date de parution 1987
Labels RCA Records
Style MusicalRock'n'Roll
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. That's All Right
2. Blue Moon of Kentucky
3. Good Rockin' Tonight
4. I Don't Care if the Sun Don't Shine
5. Milkcow Blues Boogie
6. You're a Heartbreaker
7. Baby, Let's Play House
8. I'm Left, You're Right, She's Gone (My Baby's Gone)
9. Mystery Train
10. I Forgot to Remember to Forget
11. Love You Because
12. Blue Moon
13. Tomorrow Night
14. I'll Never Let You Go (Little Darlin')
15. Just Because
16. Trying to Get to You
17. Harbor Lights
18. I Love You Because
19. That's All Right
20. Blue Moon of Kentucky
21. I Don't Care if the Sun Don't Shine
22. I'm Left, You're Right, She's Gone (Take 9)
23. I'll Never Let You Go
24. When It Rains It Really Pours
25. I Love You Because (Take 3)
26. I Love You Because (Take 5)
27. I'm Left, You're Right, She's Gone (Take 7)
28. I'm Left, You're Right, She's Gone (Take 12)

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Elvis Presley


Chronique @ hotrodfrancky

02 Janvier 2013

Et Elvis créa le Rock...

Voilà, c'est cette nuit-là, celle du 4 au 5 août 1954, que tout a basculé. Cette nuit-là qu'un jeune camionneur de la Crown Electic Company nommé Elvis Presley, aidé du guitariste Scotty Moore et du contrebassiste Bill Black, a changé à tout jamais la face du monde. Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais sans lui, pas de Beatles, pas de Stones, pas de Led Zep, pas d'ACDC, pas de Springsteen, et chez nous pas de... Oups!!!

Ces 3 gars ont, en une nuit, inventé un genre musical qui a explosé tout ceux et ce qui se trouvaient sur son chemin, fait chavirer le coeur de millions de gosses, dont certains s'appelaient John, Keith ou Bruce, fait craquer nerveusement le Rat Pack, entamés un processus irréversible de destruction de valeurs ancestrales surannées dont nos grands parents se croyaient les relayeurs et dont ils finirent par rendre les armes, j'm'essuie le front, elle m'a donné chaud, cette phrase-là...

Mais qu'est-ce qu'ils ont bien pu faire cette nuit-là pour nous mettre dans un état pareil? Tout d'abord, intéressons-nous à la personnalité du jeune Elvis (19 ans, à l'époque). Ce môme est un original, comme on dit; il a les cheveux longs, coiffés en arrière et gominés comme un danseur de tango, les favoris qui descendent bas, habillé comme un "nègre" (on est en 1954, dans le Tennessee, état sudiste à la pointe de la mode au niveau de la ségrégation raciale), et pourtant, c'est un p'tit gars tout ce qu'il y a de gentil, très poli avec les dames et en complète dévotion devant sa maman, Gladys. Et puis il a une passion depuis tout petit; il adore chanter, ça lui a pris à l'église, où ses parents l'emmenait toutes les semaines.

Elvis fréquente les chorales, et son rêve est de rejoindre un groupe de Gospel, les Songbirds. Mais son allure le fera échouer à l'examen d'entrée (encore un qui aurait pu être recruteur chez Decca). Mais il a aussi un vice caché; il fréquente le quartier "colored", ce qui n'est bien vu ni d'un côté, ni de l'autre. Il est attiré par la musique qu'il entend dans les bouges, ce "Boogie-Woogie" à la réputation sulfureuse, qui a l'air de parler de choses dont il ignore tout.

A la maison, il écoute aussi de la Country avec Gladys, pendant que papa Vernon passe son temps au travail (ou en prison). Comme Gladys trouve que son fiston a un beau brin de voix, Elvis pense que ça lui ferait sûrement plaisir s'il enregistrait une petite chanson pour son anniversaire. Il se rend alors au Studio Sun, et après avoir versé son dollar, enregistre "My Happiness". Ce soir-là, Sam Philips, propriétaire du studio n'est pas là. Aussi, lorsqu'il rentre à Memphis, la secrétaire lui raconte qu'elle a "enregistré un jeune homme blanc qui chante comme un noir". Philips pensait que le jour où il trouverait cette perle rare, sa fortune serait faite. Il fait donc venir l'oiseau rare dans son studio, appelle 2 vieilles connaissances, requins de studios, Scotty et Bill, les enferme dans le stud', et "allez-y les gars, sortez-moi quelque chose qui swingue!". Seulement voilà, les 2 zicos ne comprennent rien à ce que leur explique Elvis. Ils se mettent alors à jouer un peu de tout, mais tournent souvent sur un titre de Arthur "Big Boy" Crudup, "That's All Right, Mama". Ils la jouent Country, ils la jouent Boogie, mais ça ne swingue pas du tout. Alors Elvis leur dit de la jouer Country, mais en y collant un tempo de Boogie, et lui s'arrangera pour que la voix sonne suffisamment "Noir".

Et voilà comment un morveux de 19 ans a foutu le feu à la planète entière. Après "That's All Right, Mama!", on impose le même traitement à "Blue Moon of Kentucky", puis à "Good Rockin' Tonight", un morceau de Louis Jordan, et puis "Mystery Train" et puis "Baby, Let's Play House!" (ma préférée). Sam Philips devient fou. Aussitôt la session d'enregistrement terminée, il grave le résultat sur vinyle et fonce dans les radios locales. Certaines sont O.K., mais la plupart lui font un sourire gentil en le prenant pour un zozo (pour rester poli), et dans d'autres, on le fout carrément à la lourde en lui refilant ses daubes en travers de la tronche.

Mais celles qui ont acceptées ont gagnées le jackpot. Auprès des jeunes, le carton est immédiat. Les pires, ce sont les minettes qui, en l'entendant, se découvrent de nouvelles sensations. Hurlements, hystéries, jets de culottes sur scène, Elvis va vite devenir un danger pour l'ordre établi.

Ses "Sun Sessions" marquent l'an 1 de l'histoire du Rock'n'Roll. C'est l'acte de naissance d'un des plus grands phénomènes de masse de l'Histoire. Ce disque est indispensable pour tous ceux qui aiment le Rock car c'est le premier, la Bible. Toutes les règles sont là. Et comme on est des Rockers, on prend un malin plaisir à les transgresser... mais ça aussi, il l'avait prévu!

Plus tard, Sam Philips a fait fortune en "vendant" Elvis à RCA. Il avait gagné son pari, il avait trouvé un chanteur blanc qui sonnait comme un noir.

Il l'a cédé pour 35 000 Dollars.

BINGO!!!

HotRodFrancky






5 Commentaires

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ZazPanzer - 02 Janvier 2013: Bravo Francky; encore un excellent article; historique et croustillant. That's all right, Papa ;-)
largod - 03 Janvier 2013: Hat's off.
Excellent papier pour une pierre quasi philosophale.
Chab - 03 Janvier 2013: Un artiste que je ne connais que trop peu... Il faut que je m'y intéresse ! Merci à toi pour cette très bonne chronique !
tantoine - 04 Mars 2013: Merci pour cet excellent article
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