The Wörld Is Yours

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16/20
Nom du groupe Motörhead
Nom de l'album The Wörld Is Yours
Type Album
Date de parution 10 Décembre 2010
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1. Born to Lose
2. I Know How to Die
3. Get Back in Line
4. Devils in My Head
5. Rock 'n' Roll Music
6. Waiting for the Snake
7. Brotherhood of Man
8. Outlaw
9. I Know What You Need
10. Bye Bye Bitch Bye Bye

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Motörhead


Chronique @ AlonewithL

06 Octobre 2013

L’album en question est une énième bombe à fragmentation sortie de la soute du bombardier

Un Lemmy prophète pointe du doigt l’humanité entière et déclare « The Wörld Is Yours », et l’humanité vit que cela était bon. « Le monde est votre », de quel monde fait-il allusion? A son monde à lui bien sur, celui du Rock ‘n’ Roll, du metal, celui de « Motörhead ». Vous ne croyez tout de même pas qu’il allait nous offrir le monde dans lequel on vit, de façon précaire parfois. Bien que Lemmy soit devenu un grand de ce monde, sa seule représentation chez les Simpsons ne suffira pas à faire plier les autres grands. Il aurait lui aussi voulu que tout ça change. Il n’a pour cela que la force de sa musique et celles de ces brûlots à proposer. Et il nous propose à chaque fois un monde avec des pointillés sur le « o ».

Que nous a-t-il offert cette fois ci à l’approche des grandes fêtes de fin d’année, en cette assez triste année 2010 que l‘on s‘empresse de voir finir? Un énième album. Parfait! Néanmoins, la prudence s’impose dès l’annonce de ce nouvel opus. « Kiss of Death » comme « Motörizer » ont eu un accueil sans réelle surprise, sans réelle appréhension. Ils ont pour autant tous les deux maintenu une certaine continuité, avec une qualité au rendez vous. Un soupçon de doute en revanche pour ce dernier né, qui nous arrive deux ans après son précédent, « Motörizer ». Il s’agit du 21ème album studio de nos vieux briscards. « 21 », un chiffre qui pourrait donner le tournis. Ça en fait du temps passé, des tournées (dans tous les sens du terme). Et les gars ne sont pas non plus du genre à suivre le régime adéquat recommandé par la médecine. Ils se soigneraient plutôt à l’eau de feu. De quoi se demander justement s’ils seront encore capables de le foutre, le feu, ou si tout ceci partira en fumée. Le groupe fera-t-il preuve d’une prise de fatigue, d’un peu de faiblesse? Même pas. Je vous le dis en toute vérité. L’album en question est une énième bombe à fragmentation sortie de la soute du bombardier. Tous le monde aux abris. Les machines violentes du hard se remettent à pilonner.

Un petit moment de méfiance semble nous gagner à l’écoute du premier titre. « Born to Lose » s’élance dans un hard équilibré, où guitare et basse apparaissent assez statiquement, comme le chant. Quelque chose de bien commun qui pourrait nous enchanter difficilement. Mais attention, les doutes vont vite être réduits en cendres, pulvérisés par la virulence du son apporté sur un plateau par « I Know How to Die ». Une vigueur vivifiante du côté des instruments, qui déboulent. C’est le cas de le dire. La même chose se retrouve également du côté du chant. On retrouverait même un Lemmy des débuts. Des sonorités fluides, à la fois bien bourrées et groovy, contrastant avec la dureté des paroles prononcées. Drôle de façon pour le groupe d’interpréter musicalement le désespoir.

Premier élément que l’on constate quasi-immédiatement: Une musique propre et lissée, grâce certainement à l’excellence de la production signée Cameron Webb (qui avait été aussi à la production des précédents albums « Kiss of Death » et « Inferno »). Le son « Motörhead » s’est de plus, indéniablement américanisé. On pourra d’ailleurs ressortir de cet album certains titres hard/boogie aux accents de vieux sud, que ce soit sur le pétillant « Get Back in Line », puis sur « Rock ‘n’ Roll Music », à mid tempo cette fois ci. Composé lui d’un refrain qui s’imprègnera aussi facilement que l’encre d’un dermographe sur de la peau. Un superbe hommage rendu à la musique de surcroit. « Rock ‘n’ Roll music is the true religion ». La seule religion de Lemmy Kilmister et de ses fans. La seule qui mériterait d’être défendue ardemment. Avec une force égale que celle déployée sur « Bye Bye Bitch Bye Bye ». Qu’en dire? Un tumulte boogie aphrodisiaque. Un titre qui en jette, ponctué de ce cynisme coutumier de la formation envers les femmes.

Une touche américanisée que l’on parvient à tâtonner sur les couplets du déboitant « Devils in My Head ». Oui c’est bien le diable qui les a inspiré. Nous voici avec des riffs retroussés et diablement percutants. Un petit solo parfaitement exécuté par sieur Campbell, qui venait de perdre son père il y a peu de temps, ayant mis d’ailleurs légèrement en compromis l’élaboration de l’album. Il ne faut pas oublier qu’il est également lui aussi à la composition. Celui ci se débrouille superbement en jouant au chat et à la souris avec les autres membres sur « I Know What You Need », dégageant une inventivité et une richesse imparable dans la réalisation.
« Waiting for the Snake » pourrait nous apparaître plus curieux avec ses ébauches de déhanchement de guitare version 70s, à la « Mountain », sortant des sentiers battus au bout milieu d’un morceau très « Motörhead », classique, mais qui nous envoi la sauce sans la moindre concession. C’est tout ce qu’on demande.

Quoi? D’autres exigences? Du plus agressif? Mais il y en a. Il y en a pour ainsi dire pour tous les goûts. C ‘est le principal atout de « The Wörld Is Yours ». Ah, le monde généreux de Lemmy et ses amis. Un bar où l’on sert aussi bien du bourbon bien tassé que du moscatel. En costaud, il y a bien ce petit « Outlaw », ténébreux, les petits riffs de couplet sont tels de violentes décharges électriques. Un côté bourrin que l’on apprécie pleinement, même si le chant ne parait pas trop bien s’accommoder avec. Un magnifique brûlot concentré est mis de côté pour les estomacs particulièrement solides. Il s’agit du poison « Brotherhood of Man ». Une ambiance malsaine où Lemmy prend sa voix la plus ténébreuse, résonnant aux cadences millimétrées de la batterie de Mickey Dee. Une énormité terrifiante et sombre, réussissant là où « Hammered » avait peiné. Un monstre sorti de l’abime, de l’enfer qui a du être maintes et maintes fois visité entre deux bouteilles de whisky. Brrr, de quoi frissonner (de plaisir).

Des frissons de plaisir, voilà tout ce que procure « The Wörld Is Yours ». On n’était pas en droit d’attendre l’excellence de leur part, et ils s’en sortent assez remarquablement. Ce n’est pas non plus le brio des grands opus, mais on était encore loin de s’attendre à un tel maintien de niveau. A croire vraiment que c‘est dans l‘alcool que l‘on conserve le plus longtemps les bons produits. « Motörhead », le groupe vieillissant n’est pas usé, ni à laisser dans la dèche. Un pied de nez au temps qui passe. Et Lemmy, seul sait encore ce que l’avenir nous réserve.

16/20

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