Liste des groupes Rock Alternatif Foo Fighters There Is Nothing Left to Lose

There Is Nothing Left to Lose…. Voilà un album très mésestimé des Foo. Pour l’histoire, cet album vient après “ The Colour and the Shape”, un album qui avait marqué les esprits par son côté rock plutôt agressif et ses compos parfois orientées punk rock. D’ailleurs cet album avait provoqué la scission du groupe après cela, voyant le départ de Pat Smear (aujourd’hui réintégré) et du batteur William Goldsmith (sur décision de Grohl pour le batteur pour info). Bref, autant dire que Dave s’est retrouvé bien seul, avec Nate Mendel à la basse, et se mit à la recherche d’un nouveau batteur. Le hasard a voulu qu’il trouve Taylor Hawkins de Alanis Morissette, batteur émérite bien qu’à l’époque il soit accroc aux antidépresseurs (qui le plongeront dans le coma quelques temps plus tard) qui insuffla une nouvelle dimension au groupe et qui permit à Grohl de se concentrer sur son chant.

L’album démarre fort avec le titre « Stacked Actors », un titre énergique avec une alternance couplet tranquille/refrain crié qui nous ramène aux deux premiers albums. Mais par la suite on comprend très vite que cela n’est qu’un leurre et que l’album va s’orienter vers autre chose. En effet, passés les deux premiers titres, les autres chansons nous prennent complètement au dépourvu. Outre la production plus crue, enregistrée à l’ancienne dans un garage, on constate bien vite que le chant de Grohl est des plus clairs. Les titres suivants ne font que confirmer cette impression, cet album est sans doute le plus mélodique du groupe. Du single du film Fous d’Irene « Breakout » à l’archi tubesque « Learn to fly », le groupe n’a pas son pareil pour délivrer des mélodies catchy qui restent dans la tête. Chaque chanson est une pépite, et le chant de Dave n’aura jamais été aussi travaillé que sur cet album. D’un point de vue purement subjectif, il délivre là sa meilleure performance vocale.

Si l’on fait abstraction des 2 premiers titres qui rappellent les albums précédents, le reste lorgne vers le pop rock, le genre d’album qui s’écoute en regardant un coucher de soleil sur la plage, tranquille en sirotant sa bière. Taylor Hawkins pour son premier essai s’en tire avec les honneurs, sans montrer toute l’étendue de son talent (ce qu’il fera sur les albums suivants). Il accompagne la musique et le chant de Dave avec simplicité. Simplicité est peut-être ce qu’il faudrait en tirer de cet album, on a l’ impression que le groupe ne s’ est pas pris la tête pour faire des chansons ultra compliquées, ils ont juste laissé leurs émotions s’exprimer de la façon la plus naturelle qui soit et finalement grand bien leur en a pris.

Le groupe n’a jamais suivi les modes, il n’a jamais cherché à être tendance et ils se sont toujours foutu de savoir ce qui était dans l’air du temps. Parfois les fans n’ont pas toujours accepté cet état d’esprit et à l’heure où certains s’attendaient à une débauche de rock sauvage, les Foos prennent les fans à contre-pieds avec There Is Nothing Left to Lose. Peut-être que parce que justement ils n’avaient plus rien à perdre (et Grohl plus rien à prouver). En 3 albums ils ont montré qu’ils pouvaient toucher à tout avec brio et qu’ils pouvaient envoyer la sauce quand bon il leur semblait ou chanter de façon plus posée sans que cela n’enlève rien à leur talent. La marque des grands.
16/20