Aqualung a été un succès critique et commercial total, les fans surgissent de toute part, la planète rock est en admiration, mais
Jethro Tull, au lieu d’enfoncer le clou avec un remake du même genre, s’est nettement compliqué la tâche et a vu gros pour son nouvel album,
Thick As a Brick, sorti en 1972. En effet celui-ci ne contient qu’un seul titre, long de plus de 43 minutes, un pari osé et très risqué. Le concept entourant l’album est également très élaboré, il s’agit de l’histoire d’un enfant prodige qui vient d’écrire un poème brillant (qui sert de texte au morceau) pour un concours, mais à qui on a retiré un premier prix mérité au profit d’une fillette, en raison des thèmes controversés et trop sociaux abordés. Tout ceci est raconté dans le journal qui sert de front-cover à l’album, et on s’aperçoit ensuite que l’album est fait d’une reproduction d’un vrai journal, le groupe allant jusqu’à créer une fausse page des sports. Une fois le contexte placé, parlons de la musique, bien difficile d’accès au premier abord, en raison de l’absence de repères.
L’intro est typique du groupe, accoustique, mêlée à un flute reconnaissable entre mille et un chant tranquille, puis ça démarre, et on retrouve les fulgurances progressives, la tourmente vient peu à peu avec des passages très dynamiques et effrénés, d‘autres plus martiaux et millitaires. La fin épique de la première partie se dissipe peu à peu et laisse place à la seconde partie qui démarre sur les mêmes bases, et après un mélange entre musique médiévale et solo de batterie, on entre dans un ambiance plus psychédélique, qui devient de plus en plus déchirante, avant un final grandiose où chaque passage du titre est repris, avant une conclusion toute en douceur, la boucle est bouclée.
L’auditeur ne sort pas indemne de l’écoute de ces 43 minutes 50, subjugué par la maitrise hors norme des musiciens, par la cohérence de l’ensemble et par la grande variété des mélodies. Aucun moment n’est ennuyeux, les textes sont brillants, tous les atouts du rock progressif sont ici concentrés, épisme, puissance, cohésion, et font de
Thick As a Brick un chef d’oeuvre absolu et indispensable, l’un des plus grands moments de l’histoire du rock.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire