Style :
Folk Psychédélique/World Music1970, année bénite pour la musique, le début d'une décennie sans précédent dans l'histoire du rock,
Tim Buckley sortait
Starsailor, autre chef d'oeuvre de folk psyché,
Amon Düül sortait son fameux
Yeti, précurseur du Krautrock avec
Can entre autres,
Soft Machine sortait
Third, troisième volet d'une discographie ayant peut-être atteint son apogée ici,
Pink Floyd sortait
Atom Heart Mother ; bref, vous l'aurez compris, la liste pourrait s'étendre longtemps comme ça.
Third Ear Band fait parti des grands oubliés de cette période-là, période tellement riche, que, indubitablement, il était impossible de tout retenir, et c'est un bien tragique destin pour un album de l'ampleur de
Third Ear Band, album qui n'aurait pas à rougir des groupes cités juste en dessus pour ma part.
Pourtant,
Third Ear Band ose le challenge de décrire musicalement les quatres éléments que sont l'air, la terre, le feu et l'eau, un challenge qu'aujourd'hui bon nombre de groupes ont tenté - c'est presque devenu une mode maintenant. Mais sans hésitation aucune, c'est bien
TEB qui remporte ce challenge ardu, et il suffit d'écouter pour comprendre
.
L'album débute donc par
"Air",chanson véritablement aérienne, qui commence sous un air de percussions tribales, accompagné du très bon clarinettiste Paul Minns et de son ami violoniste Richard Coff, venant frotter ses cordes en réponse à la clarinette, tel un discours s'établissant entre les deux instruments, toujours sur fond tribal semblant de plus en plus fort et avec un effet organique qui donne toute cette dimension psychédélique.
Puis s'en suit
"Earth", plus terre à terre donc. Là où "
Air" semblait plus turbulente,
"Earth" se veut plus joyeuse, plus festive presque, le tempo a accéléré aussi et va en s'accélérant tout au long de la chanson ; autant vous dire que le charme hypnotique et entraînant de cette piste est terrible, rien ne peut lui résister, là, vous êtes
dans l'âme de
Third Ear Band.
"Fire",elle, vous entoure de sa chaleur bienveillante, ou tente peut-être de vous étouffer sous son poids ? Quoiqu'il en soit, elle illustre à merveille la plongée dans un magma sonore, lourd et pesant mais au charme irrésistible une fois de plus - le groupe a d'ailleurs le don de faire perdre totalement la notion du temps durant l'écoute, la force d'attraction est telle, que non seulement une fois le CD lancé, vous ne pouvez
pas l'arrêter, mais en plus, les presque 40 minutes de l'album passent à une vitesse étonnante.
Et voilà donc, que sans s'en rendre compte, débute
"Water" et son courant maritime éternel, on entend le bruit des vagues qui s'effacent progressivement devant les instruments ; la clarinette joue comme un air nostalgique de marin, vous voilà sur le bateau du retour, retour dur et tragique à la réalité, et tout de suite vous vous sentez mal, non, non et non, il n'y a plus de retour possible, la seule alternative qui s'offre à vous est de relancer l'album, encore et toujours, inlassablement...
Pour conclure, cet album s'adresse à un public très large, amoureux de la poésie folk, ou fumeur de ganja,
Third Ear Band est un appel à la paix, et au calme mené par des passages plus turbulents mais toujours paisibles.
Il y a peu de chances pour que vous détestiez cet album, alors j'espère vraiment vous avoir donné envie de découvrir son univers intime, qu'il serait décidemment, vraiment dommage (voire tragique) de louper.
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