Il y a des moments où cela suffit ! Alors que "
Babez for Breakfast" voyait
Lordi plonger avec talent dans les années 80, le flot des critiques, le plus souvent injustes, a continué à s'abattre sur les Finlandais, victimes d'un bashing désormais à la mode dans les médias. Et comme si cela ne suffisait pas, nos monstres ont dû subir de cruels changements de line-up. C'est d'abord Kita qu'il a fallu remplacer par Otus (ex To/Die/For et Synergy), le batteur ayant rompu la règle interne du groupe en se montrant à visage découvert au sein d'une autre formation. Encore plus triste, son remplaçant s'est éteint en Février 2012, les raisons de son décès étant encore inconnues. Enfin, c'est la claviériste Awa qui a décidé de quitter la formation en Juillet de la même année pour raisons personnelles. Voilà qui a visiblement fini par mettre Mr.
Lordi et ses acolytes très en colère, ce qui peut aisément se comprendre.
Le résultat s'appelle "
To Beast or Not to Beast" dont le titre et la pochette confirment le sens de l'humour noir du quintet dont font désormais partie
Hella (claviers) et
Mana (batterie). Ce dernier ouvre d'ailleurs les hostilités sur un blast-beat des plus inattendus qui lance un "We're Not Bad For The Kids (We're Worse)" agressif, cinglant, espèce de Speed moderne doté de breaks saccadés et d'un refrain fédérateur. Autant dire que ceux qui comptaient sur une fin qu'ils pensaient programmée pour les 'monstres finlandais', vont en être pour leurs frais.
Lordi est en pleine forme et lâche une horde de créatures démoniaques pour régler ses comptes et remettre les pendules à l'heure.
Les chœurs sont souvent guerriers ("I Luv Ugly") et s'imposent comme un des points forts de ce nouvel opus sur lequel le quintet de Rovianemi étonne également par ses expérimentations inattendues, s'aventurant sur les terres d'un Metal-Indus que Rammstein ne renierait pas (le single "
The Riff"), se faisant hyper Heavy en bousculant Manowar le temps d'un "Something Wicked This Way Comes" dont le final installe une ambiance angoissante avec ses soli sous-mixés derrière une rythmique répétitive et belliqueuse, ou balançant un gros riff aux frontières power, speed et métal, le temps d'un "I'm The Best" cinglant et ne manquant pas d'humour. Et que dire des '
Fuck you assholes !' que Mr.
Lordi déverse à la face de ses détracteurs sur "Sincerely With
Love" ?
C'est donc une excellente surprise que ce "
To Beast or Not to Beast" réussissant le parfait équilibre entre prise de risque et titres plus classiques ("Horrifiction", "Schizo Doll"). De plus, la production de Michael Wagener est à la fois moderne et puissante, permettant aux nouveaux arrivants de s'imposer directement. Mention spéciale à
Hella dont les claviers s'affirment magistralement, appuyant la puissance des riffs et apportant un plus à la création d'ambiances toutes plus angoissantes les unes que les autres. Varié et cohérent, surprenant sans être désarçonnant, découvrant de nouveaux secrets à chaque écoute, il y a fort à parier que ce nouvel opus permette à
Lordi de faire taire de nombreux 'pisse vinaigre' et ainsi, de retrouver sa place au panthéon des formations leaders du paysage Heavy-Metal.
A noter le dernier titre, "SCG6 Otus Butcher
Clinic", qui commence comme la plupart des intros ou outros des albums précédents, mais qui débouche sur un solo live lors d'un concert parisien, hommage à l'ancien batteur décédé.
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