Bon, on va tout de suite se débarrasser du cliché, en ce moment, le Rockabilly n'a pas la banane. Voilà, ça, c'est fait! Peu de concerts (en France, tout au moins), peu de productions, les héros du Revival du début des Eighties continuent à tourner, mais surfent toujours sur leur "succès" (tout relatif) de cette période bénie, et comme l'ami Setzer n'a plus fait un bon album depuis 2005 et son "Tribute to Sun Records" et n'a plus écrit une bonne chanson depuis encore plus longtemps ("Ignition" en 2001), le temps commence à sembler bien long pour les Graisseux.
Heureusement, l'apparition d'
Imelda May, il y a quelques années, avait secoué les Pompadour et dépoussiérés les Baggy Zoot Suits. La belle Irlandaise nous avait concocté deux albums de haut niveau, "
Love Tatoo" et "
Mayhem", mélange très subtil de Rockab', de Jazz, de Blues et de tout un tas de petites nuances qui lui allaient bien au teint.
Personnellement, je l'avais découverte en 1ère partie du "
Brian Setzer's Rockabilly Riot Tour" au Grand Rex de Paris, et la performance m'avait scotché. Revue deux fois, dont une dernière à l'Olympia, où la Dame est arrivée enceinte jusqu'aux dents, cela faisait maintenant trois ans que nous attendions la nouvelle livraison de la Betty Boop de Dublin. Elle s'est déjà fait livrer une petite Violet-Kathleen, cadeau de son guitariste de mari, avant d'entrer en Studio à la fin de l'annnée 2013.
La galette est donc encore toute chaude, mais déjà, on peut dire que "
Tribal" n'est pas l'album du siècle, ni même son meilleur. Il n'est pas mauvais, loin de là, certaines plages sont même très bonnes, comme ce "
Tribal" qui ouvre l'album, lourd, puissant...
Tribal (pas possible???)! Un riff de gratte accrocheur, un déluge de tome basse, et des choeurs bien virils, le titre sent la ballade en bécane, qui est d'ailleurs le thème du design de l'album. "Wild Woman" me fait irrésistiblement penser aux morceaux Rock FM de Setzer, qu'il rate à chaque fois. Pas mieux pour Imelda. "
It's Good to Be Alive" relève plus de la Popsong sucrée que du Rock'n'Roll et aurait pu figurer sur un album de début de carrière de Kylie Minogue, c'est tout dire (c'est méchant, hein!). "Gypsy in Me" hésite entre un Blues à la "Summertime" et le fabuleux "Goodnight Moon" des Shivarees. Et puis c'est l'heure des guitaristes avec "Little Pixie", où Darrel Higham nous délivre une partition digne du Cliff Gallup des grandes ballades de
Gene Vincent, type "I Sure Miss You" ou "Important Words". Imelda nous souffle dans les oreilles tout son amour pour son bout de chou, et nous, les graisseux-tatoués-rois de la Kro, on tombe dans le piège et on l'écoute comme Scat Cat et ses potes écoutaient Duchesse chanter en jouant de la harpe... conquis!
Ensuite, on pousse les portes du "Hellfire Club", mi-Country, mi-
Psycho. Darrel sauve la mise grâce, encore à un énorme solo de guitare. Voilà un monsieur qui n'a pas perdu son temps pendant que sa chère et tendre était à la maternité. Il en a aussi profité pour écrire "Five Good Men", le premier vrai Rockab' de l'album. Carton assuré en Live. Monsieur Imelda a écrit également la suivante, "
Ghost of
Love", malheureusement pas avec la même réussite. "Wicked Way" me laisse un sentiment bizarre; pas à sa place sur ce genre d'album, nous sommes en plein dans le temps faible du disque. "Round the Bend" n'est pas beaucoup mieux, heureusement la guitare de Darrel... Et, au moment où on allait plier les gaules, enfin ça redécolle avec "I Wanna Dance" où Imelda soigne sa frustration de n'avoir pas pu se déhancher pendant quelques temps, puis avec le très Rock "Right Amount Of Wrong", où tout le monde lâche les chevaux sans retenue. A signaler, en "Bonus-Track", la 3ème version de "Johnny Got A Boom-Boom" en 3 albums! On frise l'escroquerie, là!!!
Pour résumer, un bon album, pas le meilleur d'Imelda et son gang, mais faire un tel album pendant son congé-maternité, c'est quand même pas mal. C'est compris, les filles? Alors, au boulot, maintenant!!!
Je sais, je suis un immonde macho...
HotRodFrancky
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