Cela fait maintenant quelques temps que nous vous faisons découvrir la complexe discographie de
The Angels. Et le fait est que jusque là, aucune faute de goût n’est venue entacher cette remontée dans le temps. Nous voici donc arrivés au cinquième album (en distribution internationale) des Australiens avec le dénommé "
Watch the Red" qui marque l’arrivée du bassiste Jim Hilbun au sein du quintet.
Autant dire que ce dernier marque rapidement son territoire avec une basse ronronnante qui porte le titre "Live Lady Live" ouvrant cet album. D’autre part, il multiplie les interventions derrière d’autres instruments, que cela soit les claviers, ou plus encore, le saxophone. Enfin, il nous gratifie d’un break du meilleur effet avant le solo du hard rock’n’roll "Is That You". Un autre membre du groupe tente de se faire une place au soleil. Il s’agit du guitariste John Brewster qui s’approprie le chant d’un "No Sleep In Hell" digne de l’œuvre des frères Young. Malheureusement, si sa performance reste irréprochable, elle fait cependant pâle figure aux côtés de celles du propriétaire du poste. En effet, une fois de plus, Doc Neeson est habité par son chant et nous délivre à nouveau une prestation haute en couleur. Il suffit d’écouter la ballade "Easy Prey" et ses quelques notes d’accordéons que le théâtral chanteur élève vers des sommets, ou le mid-tempo bluesy "Stay Away" et ses intonations jazzy où il réussit à se faire à la fois cajoleur et inquiétant. Il est clair qu’il ne doit pas être facile d’exister dans l’ombre d’un tel phénomène.
Pour le reste de l’album, la plupart des titres oscillent toujours entre des influences 'Stoniennes' ("Live Lady Live" ou "Shoot It Up") et 'ACDCiennes', en particulier sur le titre éponyme qui déboule tel un ouragan sur fond de riff à la "Let There Be Rock", le tout sans que le groupe puisse être accusé de plagiat car réussissant toujours à garder sa propre identité. Il serait cependant mensonger de faire passer cet album pour l’un des meilleurs opus des anges australiens. En effet, quelques erreurs et fautes de goût viennent entacher ce qui reste tout de même un bon album.
Nous commencerons par citer l’instrumental "Bow Wow" qui devient particulièrement répétitif après plus de 2 minutes. Quant au rock punkisant "The Zoo/Name Dropping", il ne semble pas toujours être parfaitement en place, donnant même la sensation de partir par moments en pilotage automatique. Il est d’ailleurs amusant de signaler le passage justifiant la deuxième partie du titre, et sur lequel Doc Neeson aligne toute une série de noms de célébrités en guise de paroles. Enfin, "Stand Up", s’il démarre sur un riff direct et efficace, n’en réussit pas pour autant à vraiment décoller.
Malgré ces quelques défauts, "
Watch the Red" reste tout de même un très bon album de hard rock direct et spontané, porté par un chanteur hors norme. La suite nous montrera que le groupe a été capable de franchir un palier supplémentaire en maîtrisant mieux une énergie débordante qui deviendra une de ses principales qualités.
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