We Come from the Stars

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16/20
Nom du groupe The Morganatics
Nom de l'album We Come from the Stars
Type Album
Date de parution 2015
Style MusicalRock Mélodique
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1. I’m a Mess (but I’m Free)
2. We Come from the Stars
3. Even Terminators Can Cry
4. Cycy Stardut
5. Fucked Up Serendipity
6. Interstellar (Interlude)
7. My Uncomforter
8. I Just Want Something to Happen Tonight
9. As Blackbirds Say
10. Blue Diamond
11. What Remains

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The Morganatics


Chronique @ LostPhoenix

22 Août 2015

Entre faux calme océanique et douce tempête stellaire

Pour commencer, j'aimerais citer quelques mots de ce groupe Parisien: « C'est ce soir l'aboutissement de plus de deux ans de travail. Il y a eu du désir, de la rage, des putains de rires, des putains de larmes, des rencontres définitives et des rencontres neuves, et il y a maintenant cet album. » Le 15 juin, The Morganatics débarquaient avec le premier titre et clip extrait de « We Come from the Stars » : 'I’m a Mess (but I’m Free)'.

L'album s'ouvre donc sur le single. Et voilà ma première surprise quand je visionne cette vidéo promotionnelle, et aussitôt une question qui m'agite: du Rock ? Et oui, il semblerait que malgré quelques riffs bien sympathiques tout au long de ce titre, ils sont bien rangés sur les bancs du Rock.

En écoutant bien, on trouve pourtant une ligne rythmique qui a la fougue, et un refrain qui a tout d'un Offspring qui nous bouscule au possible. Un titre qui vous donne vraiment envie de bouger et qui se termine dans une tonalité carrément punk. Mention spéciale pour ce clip qui après les 4 minutes 30 de musique enchaîne sur une petite mélodie pour « faire la part belle à toute l'équipe » !

Le titre éponyme de l'album a de sacrés airs de Shaka Ponk. Tout y est : un rythme et une basse Disco au départ, le chassé croisé des voix de Chris et Seb, puis des riffs plaquant le tout. Au milieu, le piano nous emporte, jusqu'au retour de la guitare et des voix. Dans ce titre, comme dans l'ensemble de l'album, les rythmes de Niko sont justes, et collent tous avec les différents styles musicaux qui s'entrechoquent ici comme des comètes dans l'espace.

Seb commence, dans cet album, a avoir son style vocal. Il s'écarte des intonations qui nous faisaient énormément pensé à Linkin Park dans le premier CD. Il garde encore cette tonalité particulière, mais sans son paroxysme. A l'instar de L.P., la rage se retrouve souvent dans sa guitare et celle de Lauris.

Mais comme dans un certain espace-temps, tout peut basculer, même la voix. D'ailleurs, dans 'Even Terminators Can Cry', on trouve une fougue dans le chant et de la hargne dans les cœurs. Ce titre est caractéristique de leurs compositions ; un début qui frappe, une accalmie et un regain d'énergie (ou pas). Le milieu du morceau nous rappelle avec bonheur le thème de Terminator. L'ensemble des instruments vous écrase avec ces 5 notes simples mais implacables. L'accompagnement de sons synthétiques vous renvoie dans cet avenir technologique où la cendre et les cris collent à la peau. Ce titre fait étrangement penser à 'Reason to Believe' des SUM41, avec un chorus sur la voix typique, et une rythmique électrique qui balance du tonnerre.

Autant dire que ce début est explosif, ce qui n'est pas en manque sur le reste de l'album. Mais d'autres titres planeront plutôt du côté d'un Porcupine Tree ou Anathema, oscillant entre gros riffs accrocheurs, et rythmiques assez techniques et calmes. C'est peut être là que commence le Spleen. Cet état d'âme indéfinissable et étrange qui nous transporte dans une galaxie lointaine. Des intro ou outro souvent faites au piano pour commencer une histoire, ou la finir, avec cette sensibilité qui est peut-être le principal atout du groupe.

'Cycy Stardust' est le titre le plus calme de l'opus. La voix de Chris et le violon de Mayline (Idensity) nous livre un titre de toute beauté. Les femmes sont ici mises à l'honneur pour une chanson toute en finesse. Dans 'What Remains' on retrouve également ce mélange de violon et de rythmique qui sont aux limites d'un Mike Oldfield.

Au cœur de l'album, on trouve le premier vers de 'Do not go gentle into that good night' du poème de Dylan Thomas qui inspire le Héros d'Interstellar. Ces quelques mots sont récités par Bruce Soord (The Pineapple Thief) pour une pause qui élève notre âme.

Tout au long de l'album, on a plaisir à écouter le double jeu de voix homme (Seb) / femme (Chris). Ce schéma musical prend tout son sens dans 'As Blackbirds Says', avec des questions réponses, comme cette petite voix dans notre tête. Dans cette chanson on retrouve toute la poésie du groupe, avec des paroles qui, au milieu du morceau, sont dites plus que ce qu'elles sont chantées. Douze minutes d'une force énorme et une intensité qui monte crescendo. C'est une, puis deux voix qui s'élèvent vers quelque chose qu'il faut crier, jusqu'à ces mots de la fin sur des airs plus apaisés ; juste magnifique !

Avec 'Blue Diamond' on est carrément dérouté ; des voix et certaines rythmiques pop, puis une grosse guitare aux confins du Metal, accompagnée de ces petits samples techno, et pour finir, une batterie qui utilise tout son arsenal pour nous désemparer.

On aurait envie de parler de tous les titres tellement ils sont riches et apportent une lumière au firmament de cette œuvre. Mais vous aurez le plaisir de les écouter par vous même.

Malgré tout, difficile de trouver ses marques après tant d'émotions et de sons. Je dirais que si vous « voulez garder les pieds sur terre » (si vous le pouvez) en écoutant cet album, regardez la pochette. Tout, ou presque tout, y est inscrit : Vous (qui êtes là), Dieu (paroles des oiseaux noirs), Un Agresseur (envieux de vos joyaux), Un Ami (mort), Une Sœur (comme une étoile) et Une Mariée Cosmique (couronne d'étoiles). Tous les thèmes graves et personnels qui sont abordés dans les textes de Chris et Seb. Beaucoup de mots et de personnes du passé, mais aussi une résolution de se battre pour un meilleur futur (l'Arbre?)...

Dans ce deuxième opus, les influences paraissent plus variées que dans le premier, mais la question, comme pour L.P., est toujours dans nos esprits : peut-on laisser The Morganatics dans la classe Rock, ou faut-il les pousser dans les rangs du Métal ? La réponse n'est pas évidente. Mais je pense que c'est exactement là que leur musique est bonne, et que cette petite famille (plus qu'un groupe) veut rester. Un endroit sans limites à explorer sans arrêt.

Voilà un combo et des compositions qui, au risque d'être insistant, me permettent de reposer les questions qui me tiraillent depuis la première écoute :
- La musique est-elle une question de goûts ?
- Rock ou Metal, doit-on mettre une limite à ces deux univers communicants ?

C'est là que vous vous rendez compte que la Musique n'est pas qu'une question de sens. Que vous pouvez vibrer à d'autres cordes. Parce qu'avant tout, la Musique est un état d'ésprit. Quand le votre oscille entre les vagues déchaînées de l'océan et la planitude des étoiles dans le ciel d'une nuit dégagée, The Morganatics est fait pour vous.

Ce disque est une partie de la vie du groupe. Il nous rappelle ainsi que l'existence est faite de rencontres que vous n'attendiez pas. Celle de gens et de mélodies qui nous donnent envie d'ouvrir nos oreilles, et de lever la tête vers ces lumières qui scintillent au dessus de nous. Un mélange fragile et puissant qui bouleverse vos sentiments et vos émotions.

Pour finir simplement, je reprendrais le commentaire d'une fan, ou plutôt semble-t-il d'une future fan (comme moi): « Vous réussissez à convaincre les plus sceptiques ! Good job ! ».

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