"Lorsque j'ai flotté, j'ai entendu une mélodie légère"
par Matt (Frodo) Kidd.
Décidément, le style Post-Rock ne cesse d’accueillir de nouveaux adeptes, quel que soit leur âge ou leur nationalité, ces artistes continuent à faire vivre ce style expérimental par leur propre moyen, tout en innovant et rendant leur imagination musicale la plus vaste possible.
L'oeuvre Post-Rock du jour, nous vient de Houston, aux Etats-Unis. Nous allons nous intéresser à un travail musical exceptionnel fait par un certain Matthew Kidd aussi connu sous le nom de Matt (Frodo) Kidd. One-man band dans son tout nouveau projet Aural Method, créé en 2012, Matt a débuté dans un Post-Rock Ambient, puis a progressivement continué à viser le sommet de sa musique perso pour arriver à ce que nous avons aujourd'hui : un magnifique Post-Rock instrumental incorporant des rythmes, des harmonies, des mélodies, et des progressions harmoniques.
De nos jours, le Post-Rock n'en reste pas moins un style très difficile à jouer, et à maîtriser. Beaucoup d'artistes décident de "se convertir" à ce genre musical vu qu'il offre la possibilité de composer une musique en lien avec les sentiments profonds de l'auteur ainsi que de se faire remarquer par les puristes de ce style. Aural Method de Matthew Kidd peut-il se distinguer des autres artistes pratiquant le même style ? A-t'il quelque chose d'unique à partager ou serait-ce tout simplement du "copié-collé"? En tout cas, on ne va pas tarder à le savoir avec son premier opus auto-produit "
When I Drifted I Heard a Faint Melody" qui offre une pochette qui aiguise notre curiosité.
Ce qu'on voit sur la pochette colle parfaitement avec le titre. On voit un gamin qui flotte les yeux fermés dans les airs, bercé sans doute par la mélodie de monsieur Kidd. D'ailleurs, on se demande ce qu'est cette chose qui est sur la tête du gamin, est-ce que c'est une Luciole ? Sans doute, mais pour être sûr, faut demander à la designer Kacie Williams qui a fourni du bon boulot pour cet artwork.
La qualité du contenu de l'album justifie le travail presque acharné de l'auteur, 14 pistes avec des durées respectables, de quoi s'attendre à un long voyage inoubliable, nostalgique et harmonieux. Les instruments utilisés sont bien évidement la guitare, la basse, la batterie, le clavier et le bon vieux violon (dont j'ai apprécié la présence dans les moments nostalgiques de l'album.).
Lorsqu'on écoute la musique de Matt Kidd, on a l'impression d'évoluer dans un terrain vague en plein milieu de brumes, tout seul face à l'inconnu et aux mystères de la nature. Soudain, nos oreilles commencent à entendre des sonorités venues de nulle part et, petit à petit, on commence à les discerner, jusqu'à ce qu'on puisse les identifier en tant que mélodies douces et légères. Plus on progresse et plus on prend du plaisir à voyager et à découvrir ce que ces belles mélodies nous réservent durant notre voyage vers l'inconnu. A la fois tristesse et bonne humeur, la musique ne cesse de jouer avec notre humeur tout en montrant des aspects harmonieux et tendres dont le musicien n'hésitera pas à utiliser pour plonger l'auditeur dans une sorte de "coma imaginaire".
Si j'ai employé cette expression, c'est qu'il y a une raison. L’atmosphère est si planante que l'auditeur a l'impression de flotter et d'être bercé en même temps par des divers éléments de la musique. Plus les minutes passent, plus on flotte vers le vide, guidé par toutes sortes de bruitages et de sonorités. Parfois des choeurs féminins s'élèvent au beau milieu d'une ambiance céleste, suivis par les riffs séduisants des guitares. Ça été un moment fantastique pour moi et mes oreilles. Il faut dire que dans cet univers enchanteur, les illusions sonores sont belles et bien présentes, on peut entendre toutes sortes de choses qui circulent dans notre ouïe.
Morceau après morceau, l’émotion devient de plus en plus intense, l'effet des instruments prend largement le dessus sur nos sentiments, tout en provoquant de la joie, de la nostalgie et de la tristesse. Il serait difficile de sortir indemne de ce voyage, le jeu du piano et du violon marquera notre esprit dans des moments de mélancolie. Dans certains morceaux, on est appelé à visiter notre passé en recherchant des souvenirs positifs ou négatifs qu'on a vécu, guidés par des compos à la fois empruntes de bonheur, de tristesse et de finesse.
Fascinant et émotionnel jusqu'au bout, l'oeuvre de Matthew ne cesse de donner du suspens pour notre âme. La longueur des titres cache une histoire pour chaque morceau que l'auditeur rêveur aura le privilège de s'imaginer lui-même en tant que personnage principal. C'est sans doute l'autre but imposé par le créateur afin de rendre son art musical unique dans le genre.
Alors comment doit-on conclure le bout du chemin ? Remercier l'auteur et ses assistants pour leur travail honorable est évidemment une chose à faire impérativement. C'est tout ? ça serait peu, mais au moins pour continuer à rendre hommage au travail que monsieur Kidd a fourni, il suffit de continuer à le soutenir et à partager ses oeuvres afin qu'il puisse avoir un nombre respectueux de fans qui le soutiendront dans ses prochaines réalisations. Qui sait ? Ils flotteront peut-être jusqu'à l'infini...
18/20
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