Années 1980, comme grand nombre de genres musicaux qui ont marqué les esprits dans les années 1970, le rock gothique et la musique gothique en général entérinent eux aussi leur déclin; c'est la fin de la première vague... C'est la mort d'une culture, les groupes qui la composaient se sabordent ou rentrent dans la norme des eighties, musique plus pop et électronique, facilement assimilable par la masse, négligeant le côté rock glam et dark qui leur avait donné leurs lettres de noblesse.
Passé cette sombre (au figuré) période, la nouvelle vague débarque ; le genre a évolué, le "gothique" n'est plus seulement une musique, un style de vie et une mode, il devient une véritable philosophie. Le genre se referme au grand public, privilégiant un public plus initié, délaissant la commercialisation, les groupes-piliers d'autrefois n'ont plus qu'une présence minime, le genre se diversifie, de nouveaux courants apparaissent, et notamment l'arrivée d'une vague romantique...
C'est l'essor de l'ambiant et du néoclassique… Des musiques douces et éthérées, gardant le côté sombre de leur prédécesseur, mêlée avec l'heavenly de
Cocteau Twins et de This Mortal Coil, le genre se stabilise progressivement, et connaîtra son essor après son premier grand succès, dès 1987, j'ai nommé
Within the Realm of a Dying Sun, de
Dead Can Dance.
Après une première expérience dans le néoclassique en 1985 avec
Spleen and Ideal et un succès en demi-teinte, le groupe sort ce troisième album, qui sera une véritable bombe dans son genre et deviendra une référence, un modèle pour de nombreux groupe comme Rajna, Dark Sanctuary...
L'album en question est composé de huit pistes, quatre chantées par
Brendan Perry, et quatre autres par la magnifique
Lisa Gerrard, avec sa voix si rare de contralto, puissante et chaude. La musique teintées d'ambiances classiques et orientales à la fois, mêle sons de cloches et claviers d'une part et instruments ethniques d'Asie d'autre part.
Le chant de
Lisa Gerrard, dans une langue mystérieuse, inconnue et inventée par elle, utilisé aussi par son conjoint, qui ajoute également l'anglais dans son registre donne un côté mystique et noir aux compositions et explique peut-être l'engouement pour l'album à sa sortie, qui était en quelque sorte un OVNI à l'époque...
Parmi les meilleures morceaux, qui resteront dans la mémoire du groupe, et que l'on retrouvera notamment sur les concerts et les compilations, on peut noter Anywhere Out of the World, Cantara et Summoning of the
Muse; mais les autres titres sont tout aussi bon, et seront souvent repris par la suite...
Ils se sont reformés cette année et prévoient un nouvel album et une tournée l'an prochain. Sur le site officiel on peut télécharger gratuitement 4 titres.
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