La musique est faite de belles rencontres qui parfois se font au gré du hasard.
Glass animals a été pour ma part une de celle-là, inattendue, mais laissant une marque sur ma façon d’appréhender la musique. Pour ceux qui ne les connaissent pas,
Glass animals est un groupe formé en 2012 au Royaume-Uni dont le nom est un hommage à la pièce de Tennessee Williams.
Zaba est leur premier album et définit immédiatement leur style : une musique douce, et des univers oniriques. La pochette colorée et mystérieuse donne d’ailleurs un assez bon aperçu de ce que l’album contient. Préparez-vous au voyage.
Dès l’ouverture, l’auditeur est frappé par l’aspect dépouillé de la musique du groupe. Quelques percussions et la voix douce de David Bayley, proche de celle de Joe
Newman d’
Alt-J, doublée de quelques effets suffisent à nous entraîner dans un autre monde. L'aspect calme de la musique de
Glass animals est notamment dû au fait que Bayley, le principal compositeur des chansons, travaillait sur sa musique la nuit dans son appartement et ne voulait pas déranger ses voisins, d'où le fait que la musique du groupe soit assez douce. Ainsi, dans « Flip » comme dans « Gooey » ou « Jdnt », les sons de la guitare et de la basse sont pratiquement effacés : seuls subsistent le chant et les percussions, éléments centraux du groupes. Cette simplicité associée à quelques sons naturels, donne un aspect psychédélique, voire mystique à la musique.
Parfois, la guitare se fait entendre plus distinctement. Dans « Pools » par exemple où elle est jouée de façon assez aigüe afin de reproduire une ambiance exotique propre au morceau, ou encore dans « Black Mambo » où elle est à peine audible mais bel et bien présente. Parfois, le groupe se permet de dévier vers des titres plus énergique, mais en gardant à l’esprit leur idée de base : faire un album d’ambiance. C’est pourquoi dans certaines chansons la basse et la guitare sont mises plus en avant et le rythme est légèrement plus rapide, proche d’un
Alt-J mais toujours avec la patte caractéristique du groupe. On peut ainsi trouver « Intruxx » et surtout « Toes », où le groupe montre qu’il sait aussi faire une pop indépendante lente et pourtant tellement entraînante.
Zaba possède donc une multitude de styles, entre les chansons gaies, tristes, lancinantes ou dynamiques, le tout enrobé dans une pop psychédélique calme, presque comme un voyage exotique.
Glass animals réalise ainsi un croisement entre sons orientaux et dépaysants, basse se rapprochant de la dubstep, chant pop/indé ... Le seul reproche éventuel que j'aurais à faire est que l'album est un peu répétitif et parfois trop lent. Mais finalement, à la lumière du reste, ce ne sont que des défauts moindres.
«
Zaba » est une œuvre assez indescriptible. Expérimentale et pourtant tellement simple, s’inscrivant dans cette mouvance indépendante menée par
Alt-J dont on reconnaît un peu l’influence mais arrivant cependant à trouver son propre style, l’album se comprend mieux une fois écouté qu’en lisant simplement cette chronique. Foncez-donc écouter cette étrangeté qu'est «
Zaba » et laissez-vous emporter dans leur monde. Décidément,
Glass animals est un nouveau groupe à suivre de près.
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