Camel est un groupe britannique de rock progressif formé en 1971.
LES DÉBUTS (1970)
En 1970, Andrew Latimer, Doug Ferguson et Andy Ward fondent un trio nommé « The Brew ». Il ne jouent pas encore du rock progressif mais du blues et commencent à se faire connaître du grand public. L\'année suivante, le groupe recrute l\'organiste Peter Bardens et décide d\'abandonner son style blues pour un style qui commence à se faire connaître notamment grâce à des groupes comme King Crimson ou Genesis: le rock progressif.
En octobre de la même année, le groupe change de nom. Il s\'appelle désormais « Peter Barden's On » et entame une tournée à Belfast. Mais très vite il opte pour un nom plus évocateur : Camel. Petit à petit, la qualité de leur musique et de leur répertoire commence à attirer de plus en plus de personnes dans les salles de concerts.
Ayant eu vent de ce succès, le label MCA les fait signer immédiatement et le groupe sort quelques mois plus tard son premier album simplement intitulé Camel. Leur musique attire immédiatement l'oreille, par une sophistication mélodique propre au progressif, mais avec une facilité d'écoute qui les démarque des concepts parfois plus alambiqués de l'époque. Malgré toutes ses qualités, l\'album ne rencontre aucun succès et MCA décide de rompre son contrat avec le groupe. Le groupe signe donc chez un autre label : Decca.
LES PREMIERS SUCCÈS (1971-1976)
En 1974, Camel sort son deuxième album intitulé Mirage. C\'est sans doute l\'album le plus connu du groupe britannique, notamment grâce à sa pochette qui parodie les cigarettes Camel : le groupe, qu\'on soupçonnera de faire l\'apologie de la marque, en tirera quelques ennuis. Le groupe fait également sur cet album un clin d\'oeil au Seigneur des anneaux, célèbre roman de J. R. R. Tolkien, sur la chanson Nimrodel/The Procession/The White Rider.
En 1975, le groupe décide de s\'isoler dans un cottage à Devon pour produire en un mois seulement l\'album The Snow Goose. Il s\'agit d\'un album purement instrumental qui devient rapidement un classique incontournable du groupe. Grâce à cet album, Camel rencontre enfin un succès en Grande-Bretagne, l\'album The Snow Goose arrive dans le Top 30 des ventes et le groupe est élu \"meilleur espoir 1975\" par l'hebdomaire musical Melody Maker.
En 1976, le groupe sort un nouvel album, Moonmadness qui s\'inscrit plus dans une optique individuelle par rapport aux musiciens du groupe. En effet, chacun y laisse son empreinte en composant un titre et les vocaux reprennent le premier plan. L\'album est bien accueilli par la critique et rencontre un gros succès aux USA où il atteindra la 118e place des ventes.
PÉRIODE NOIRE (1977-1991)
L\'année suivante, Doug Ferguson, le bassiste, est prié (très poliment) de quitter le groupe, suite notamment aux pressions du batteur Andy Ward qui souhaite un jeu de basse plus complexe et \"jazzy\". Il est remplacé par Richard Sinclair (ex-Caravan) qui, outre ses qualités de bassiste, chante également volontiers. Le saxophoniste Mel Collins qui a déjà fait ses armes avec King Crimson, se joint également au groupe. Ils enregistrent ensemble l\'album Rain Dances qui reste une de leurs compositions les plus réussies à ce jour. L\'enregistrement de l\'album suivant, Breathless, se fait dans la douleur et marque le divorce entre A. Latimer et P. Bardens qui décide de s\'engager dans une carrière solo. Le claviériste est aussitôt remplacé par Kit Watkins (ex-Happy The Man) et Jan Schelhaas (ex-Caravan) alors que Richard Sinclair est remplacé à la basse par le bien nommé Colin Bass.
La même année, Camel sort un double-live avec notamnent l\'intégralité de The Snow Goose que beaucoup préfèrent à l\'original.
En 1977, la vague Punk s\'abat sur l\'Angleterre et le rock progressif a beaucoup de mal à concurrencer ce nouveau style. Les journalistes ne s\'intéressent malheureusement plus au rock progressif et sont bientôt suivis par la majorité du public. Les ventes s\'en ressentent et leur album I Can See Your House From Here (1979) ne parvient ni à attirer l\'attention de la presse et celle du public, ni à se vendre. C\'est le plus gros échec du groupe.
C'est le moment précis que choisit Decca Records, leur label, pour mettre la pression sur le groupe et exiger un hit dans les plus brefs délais. Le groupe retourne donc en studio et s\'entoure de plusieurs musiciens renommés : Anthony Phillips (Genesis), Francis Monkman (Sky), Simon Phillips (The Who, Jeff Beck, Toto), Dave Mattacks (Fairport Convention) ou Graham Jarvis (Cliff Richard). L\'ancien claviériste Peter Bardens viendra même amicalement prêter main forte à toute l\'équipe sur un titre. L\'album The Single Factor sort en avril 1982 et malgré un line-up de musiciens très talentueux, l\'album ne se vend pas. La presse musicale reproche au groupe un son trop similaire à The Alan Parsons Project. La tournée qui s\'ensuivra sera par contre un véritable succès.
En octobre, leur manager Max Hole annonce son départ, sans aucune explication. Camel se retrouve seul. Andy Ward qui ne se remet pas de sa blessure, sombre dans l'alcool et quitte définitivement le groupe en 83, laissant Latimer seul rescapé de la formation d'origine. C\'est une période très noire pour Camel qui doit, en plus des mauvaises ventes, faire face à des problèmes juridiques. Geoff Jukes, leur premier manager, réclame des commissions non reversées mais la justice anglaise se prononcera en la faveur de Latimer et ses compagnons 5 ans après le début du procès.
Decca, qui vient alors de ressigner un contrat avec Camel, est racheté par Polygram qui donne tous les moyens nécessaire au groupe pour produire un nouvel album. Le groupe s'adjoint les services de Ton Scherpenzeel (Kayak).
L\'album Stationary Traveller sort en 1984. Les critiques favorables les poussent à se lancer dans une nouvelle tournée qui voit le retour du bassiste Colin Bass et le renfort du batteur Paul Burgess (10cc, Jethro Tull). Depuis quelques temps, la grande mode du moment parmi les groupes de rock est de sortir un live en vidéo. Camel n\'échappe pas à la règle et sort fin 1984 le live Pressure Points. Mais un nouveau problème apparaît. En effet, la première partie du live Pressure Points est plongé dans l\'obscurité, laissant juste au spectateur le son du concert. Le responsable s\'appelle Mike Mansfield; en tant que producteur à Polygram, il n\'apprécie pas la première partie de la vidéo et décide tout bonnement par la suite de détruire le reste de l\'enregistrement !
Andy LATIMER commence malgré tout l'écriture de l'album suivant nommé Dust and Dreams. Quelques mois plus tard, aux côtés de Peter Bardens, Colin Bass et Andy Ward, il porte plainte contre la société GAMA Records à propos de Droits d\'Auteurs non versés. Le groupe gagne le procès.
Un autre problème arrive, Decca Records et Camel ne s\'entendent plus et arrêtent ici leur collaboration vieille de 10 ans. Le groupe se met donc en quête d\'une nouvelle maison de disque. Un petit label, EG Records, semble vouloir faire signer le groupe mais Latimer interrompt les négociations aux bouts de six mois pour des raisons encore méconnues.
RETOUR DU SUCCÈS (1992-2002)
Fatigué par les procès, Latimer et sa compagne Susan HOOVER vendent leur maison de Londres en 1988 et partent s'installer en Californie à Mountain View. Ils fondent leur propre label, \"Camel Productions\", et installent un studio dans leur nouvelle demeure. Là, Latimer réécrit toute la seconde partie de « Dust and Dreams ». Le disque retrace en musique l\'épopée d\'une famille après la crise de 1929, histoire récontée dans le livre de John STEINBECK, \"Les Raisins de la Colère\" (\"Grapes of Wrath\"). On retrouve la chronologie du livre dans les titres. L'album sort en 1992 et Camel y retrouve un second souffle. Ce CD signe un retour au style des débuts et marque le retour de Camel sur la scène progressive. Le live Never Let Go (1993) reprendra intégralement les titres de cet album et rencontrera, lui aussi, le succès, après une tournée mondiale.
Le père de Latimer décède en 1995 et plonge ce dernier dans un profond chagrin ce qui le pousse à écrire un nouvel album : Harbour of Tears qui sort l\'année suivante. \"Harbour of Tears\" est un hommage aux immigrants Irlandais qui se sont embarqués vers l\'exil (Europe, Australie et Amérique) pour envoyer de l\'argent aux familles restées en Irlande. Latimer avait découvert que ses ancètres Iralndais (comté de Cork) avaient presque tous quitté le sor Irlandais à l\'époque de la famine des pommes de terre. Le dernier morceau (\"the Hour Candle\") est dédié à son père décédé, dont on retrouve quelques traces dans l\'album \"Rajaz\". Stan Latimer avait en effet visiblement fortement inspiré Andy pour devenir musicien et guitariste... \"Harbour of Tears\" est de nouveau un succès, peut-être encore plus grand que Dust and Dreams de 1992. Le live qui immortalise la tournée, Coming of Age (également en vidéo) s\'avère lui aussi une grosse réussite et permet au groupe de se produire dans de nouveaux territoires comme la République tchèque ou la Pologne.
Pour son nouvel album, Camel va s'inspirer d'une forme de poésie arabe, les « Rajaz ». L\'album Rajaz sort en 1998 et est très vite considéré comme un chef d\'oeuvre par la presse musicale.
Le groupe qui n'est plus composé que de Andrew Latimer, Denis Clément, Colin Bass et Guy LeBlanc sort un nouvel album en 2002 : A Nod And A Wink dans la même veine que son illustre prédécesseur.
Le quatuor repart pour une ultime tournée l\'année suivante. Andy Latimer a en effet décidé de raccrocher côté scène pour se concentrer uniquement sur le travail en studio. Un album est actuellement en préparation.
Source : Wikipedia