le Vendredi 05 Mars 2010, Bercy Paris

30 Seconds To Mars

Encore 45minutes d'attente interminable, et le double best-of d'Incubus dans les oreilles pour tout le monde, et le groupe arrive enfin sur scène, avec toute la discrétion que peut susciter l'arrivée de Jared Leto, qui lui-même reste très modeste (bien sur).
Comment résumer ce concert sans tomber dans la chronique purement haineuse d'une journaliste aigrie ? Difficilement. Puisque ce concert n'était qu'un ramassis de clichés et d'abbérations plus grosses les unes que les autres. Plaçons tout d'abord le décor : 30 Seconds To Mars représentait ici une deuxième fois le dernier album This Is War, déjà supporté à l'Elysée Montmartre quelques mois plus tôt, devant une salle comble. L'optimisme faisant que le groupe pensait ramener plus de monde encore avec un Bercy - un grand écart de 1400 personnes à 17000, normal.. Passons sous silence également les costumes blancs ridicules, la crête so rock de Jared Leto, les évanouies dans la fosse après un unique premier titre, et les figurants sur scène pointant des spots sur le public pour faire "joli".
Musicalement, il n'y avait, cela dit, pas grand chose à redire puisque les comparses de Jared Leto étaient parfaitement en place, très professionnels et aussi très discrets, contrairement au chanteur/guitariste, se prenant pour Bruce Dickinson et courant dans tous les sens sans jamais s'arrêter. Du cinéma, quoi. Cela dit, ce sera le seul point qu'il aura en commun avec le leader d'Iron Maiden, puisque à la différence de ce très cher Bruce, Jared Leto sera totalement incapable de tenir la note ainsi que de monter dans les octaves, laissant le public chanter des refrains entiers seul. Peut-être faudrait-il que le monsieur s'intéresse plus à sa performance musicale, qu'aux fans de treize ans coincées derrière les barrières ("I want to make love with every single" ohoh ahah).
Par ailleurs, l'on parlait tout à l'heure de leur dernier album, sans évoquer un problème majeur de l'opus : This War est vraiment très mou, surfant sur la vague du "le monde est affreux, tout me touche et me désole" vraiment lassant au bout de trente minutes de la même rengaine surjouée. Clairement, il faudra attendre l'apparition des vieux titres du groupe pour que, musicalement, ça ressemble enfin à quelque chose. Et encore, il ne faudra pas s'attendre à entendre les refrains.
Ajoutons à cela le côté grandiloquent avec un Jared Leto faisant une apparition dans les tribunes pour jouer deux titres en acoustique - nous avons d'ailleurs été piétinés pour la première fois par des gamines hystériques, c'était totalement délirant - et vous comprendrez aisément ô combien il était dur de ne pas descendre en flèche un concert aussi ridicule.

Cela dit, il y a tout de même une bonne chose à tirer d'un pareil fiasco ; nous savons désormais qu'ils n'existent plus que 6000 fans français de 30 Seconds To Mars qui auront vite fait de disparaitre après quelques années dans le buffet et que l'âge et la raison amèneront à écouter ce que l'on appelle communément, de la musique. Puisque ce soir, dans Bercy, nous étions réunis finalement pour une séance de cinéma à regarder un acteur vaguement connu il y a quelques années et tentant difficilement de faire un retour sous les spots et les paillettes qui n'aveuglent plus personne.

Set List : Escape / Night / Attack / Vox / From Yesterday / Beautiful Lie / Hurricane / This Is War / L490 / Closer / The Kill / Buddha / Fantasay // Search & Destroy / Kings & Queens.