Alors que je roule en direction de Lyon, en me passant quelques titres cultes de Deep Purple histoire de me mettre dans le bain, je suis partagé entre l'excitation et l'appréhension. Pour mon baptême du feu, vais-je avoir droit à une soirée mémorable ou un spectacle médiocre. On verra bien, de toute façon le stress de la conduite sur Lyon me rattrappe et me sort vite ces questions de la tête. J'arrive devant l'Amphithéâtre (ou salle 3000) de Lyon sur les coups de 18h15. Il y a peu de monde devant la porte, ça signifie qu'il y a moyen d'être bien placé, je suis satisfait. Seulement je suis seul, et pour un premier concert c'est un peu la loose. Alors pendant que l'on patiente devant les portes closes de la salle, je tape la discute et fait la connaissance de Scott et Jonathan qui deviendront les compagnons d'une soirée. Les deux ont aux alentours de 18 ans, le premier en est déjà à plus de 30 concerts, le second est un novice tout comme moi. On discute alors de nos albums/titres préférés, on pronostique sur quels titres vont être joués ou non et puis ça y est les portes s'ouvrent vers 18h45. Nous entrons dans l'arène.
Rival Sons
Je découvre donc cet amphithéâtre qui est vraiment magnifique, très propre et à l'acoustique excellente selon Scott qui peut comparer avec les autres salles de Lyon (Transbo, Tony Garnier, Radian de Bellevue...). Nous sommes également bien placés, contre la barrière un peu sur la droite de la scène, nous aurons le guitariste sous les yeux. Cette soirée s'annonce bien, reste à voir le show.
Sur les coups de 20h15, les lumières s'éteignent, Rival Sons entre sur scène sous le célébrissime thème "Le Bon, la Brute et le Truand" d'Ennio Morricone. Cela suffit à captiver l'attention du public. Le guitariste envoie la première salve, un énorme riff qui me fait automatiquement hocher la tête. La bande part sur les chapeaux de roues.
Concernat le jeu de scène, tout d'abord plutôt stoïque, le chanteur se libère progressivement. Avec son blouson de cuir et ses cheveux mi-longs tirés en arrière, il se révèle charismatique. Il a un chant puissant même si je n'ai pas pu l'entendre pleinement, vu que j'avais les amplis de guitare devant moi qui ont forcément couvert sa voix. Au niveau interaction avec le public, quelques "merci beaucoup" un peu timides et il a notamment pris 30s pour remercier Deep Purple et dire à quel point ce sont des gens sympas : "led by musicianship and professionalism" ce sont ses mots (il l'est lui aussi je n'en doute pas une seconde).
Parlons de guitare maintenant, Scott Holiday a, je pense, épaté tout le monde. Avec son look stylé, lunettes noires, petite moustache, il nous a régalé d'un jeu diversifié, riffs percutants, slides qui font mouches, arpèges en fingerpicking mélodieux ou encore (et surtout) une superbe agilité de la main gauche. Il a d'ailleurs eu droit à son moment rien que pour lui pendant lequel il nous a régalé d'un solo dantesque.
Une fois cette première partie terminée, et encore groggy de cette première heure de concert classieuse, je me tourne vers Scott (qui est un gratteux) : Il est dans le même état que moi et comme toute la salle, estomaqué, conquis.
Deep Purple
Rival Sons ayant mis la barre très haut avec le matériel assez restreint dont ils disposaient (le clavier était très basique par exemple), mes doutes de médiocrité s'envolent. Et pendant l'entracte je fais connaissance de deux spectateurs se trouvant à ma gauche. C'est un couple d'à peu près 45 ans, die hard fans de Deep Purple puisque les ayant déjà vu plus d'une bonne dizaine de fois. Mais voilà que ça recommence.
C'est sur le culte Mars, Bringer of War de Gustav Holst que Deep Purple apparaît. Ovations, salutations au public puis c'est le tonitruant Highway Star qui retentit. Les musicos sont en forme, rallongeant les solos et enchaînant les titres sans temps mort par des transitions improvisées du plus bel effet. La prestation tourne également à la démonstration technique lorsque Ian Paice se retrouve seul sur scène derrière ses fûts. Il part dans un époustouflant solo puis la salle se retrouve plongée dans le noir. On n'aperçoit plus que les stickers fluorescents se trouvant sur les baguettes et se mouvant à une vitesse supersonique. Un des grands moments de la soirée.
D'ailleurs chaque instrumentiste aura droit à son moment de gloire, avant Ian Paice, Steve Morse s'était lancé dans un solo plutôt étrange mais pas moins impressionnant misant sur les effets et la sonorité de son instrument évoquant un voyage interstellaire. D'ailleurs durant la soirée, le gratteux sera passé par tous les sons et effets possibles et imaginables, éclaboussant de classe durant les deux heures. De son côté Don Airey explorera chaque coin de son clavier, passant en un instant d'une mélodie de piano mélancolique à la cacophonie la plus totale.
Après avoir mélangé les titres du dernier album (Now What !?) comme les excellents The Uncommon Man et Hell to Pay avec les classiques de la grande époque comme Lazy, les 5 bonhommes accélèrent en fin de set en lançant tout d'abord Perfect Strangers, puis l'énorme Space Truckin' dont les "Come On !" du refrain sont repris par toute la salle. Le morceau ne s'éteint pas Steve Morse amorce une énième transition jusqu'à déclencher l'hystérie de la salle : Il vient de lancer le riff du légendaire Smoke on the Water qui termine le set et dont le refrain est repris à plein poumons par des fans en délire.
Les 5 quittent la scène mais pas pour longtemps, et lancent le rappel avec un autre grand classique du groupe : Hush, dont les "Na na na" du refrain sont là encore repris par tout le public. Le morceau sera d'ailleurs étiré de plusieurs minutes, Don et Steve prennant un malin plaisir à s'envoyer des bouts de solos à tour de rôle. Puis Roger Glover se retrouve seul à son tour choisissant la simplicité et l'interaction avec le public. Des "ohoh" répondent à ses phrasés. Puis le groupe termine par Black Night, un bon titre de conclusion même si je l'avoue j'aurais préféré entendre un Speed King.
La soirée se termine, un passage par le stand de merchandising aux prix corrects. Je quitte Scott et Jonathan, qui sait ? Peut-être qu'au hasard des concerts nous nous retrouverons. Alors que je regagne ma voiture je repense à la chance que j'ai eu de voir réunis tous les ingrédients nécessaires à une soirée mémorable pour ma première : Une excellente place, j'ai rencontré des gens très sympas, 3h de concert dantesques, j'ai même glané un médiator, j'ai envie de dire... A quand la prochaine fois ?
Setlist :
1. Highway Star
2. Bloodsucker
3. Hard Lovin' Man
4. Strange Kind of Woman
5. Vincent Price
6. Steve's Solo
7. Uncommon Man
8. The Well-Dressed Guitar
9. Ian Paice in the Dark
10. The Mule
11. Lazy
12. Demon's Eye
13. Hell to Pay
14. Don Airey's Solo
15. Perfect Strangers
16. Space Truckin'
17. Smoke on the Water
Rappel :
18. Hush
19. Roger Glover's Solo
20. Black Night
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