Skip The Use
Les Primeurs de Massy, ou le festival des premiers albums, est un tremplin perdu au cœur du 91 - représente - où des groupes ayant sortis leur premier album dans l'année ont le privilège de jouer devant un public composé d'amateurs, de fans et de professionnels. Initialement orientée chansons, la programmation en vient de plus en plus à la pop et au rock, comme le démontrait cette dernière journée de festivités avec, à l'affiche, Revolver, Jim Yamouridis, Naïve New Beaters, The Craftmen Club et Skip The Use. De quoi se remuer sur la piste de danse !L'ouverture de ce samedi 31 sera faite par Revolver, dont le premier album Music for a While a fait un terrible carton dans les bacs. Habitués à entendre une pop "beatlesisée" voire à de l'acoustique pur (voir le live report de la tournée des jardins parisiens), c'est avec suprise que le combo s'est habillé de rock ce soir-là. Reprenant les chansons de Music for a While, les trois comparses, accompagnés d'un batteur, se sont donnés dans un répertoire plus électrique, et ce, même lors de leur (sublime) reprise de "This Boy" (des Beatles, bien sur).
Lors de ce court concert - timing oblige - l'on a pu observer un désir franchement affirmé de sortir des carcans fixés par leur premier album ; on laisse de côté cette pop langoureuse et on explore de nouveaux territoires. De quoi étonner l'auditeur habitué aux prestations studios de Revolver.
Premier constat, après le tombé de rideau : déjà, il y a six mois, on se disait de garder un oeil sur ce groupe. Maintenant, ce sont les deux qu'il faudra braquer sur les Versaillais.
On enchaine sans transition avec Jim Yamouridis et c'est avec une petite difficulté que l'on rentrera dans l'ambiance. C'est sombre, c'est envoutant, et ça laisse perplexe. Jim, dont le timbre de voix ferait écrouler les murs tant il est grave et rauque (*frissons frissons*), ne sera accompagné que d'une contrebassiste (Sarah Murcia), lui, tenant la guitare. Un album intéressant, Travelling Blind, mais très en dehors des sentiers battus rockéens. Notez seulement que Jim Yamouridis se révèlera aussi efficace qu'un bon édredon pour passer l'hiver.
On poursuit l'aventure, d'une salle à l'autre (il faudrait prendre le temps de parler de ce merveilleux complexe qu'est l'Espace B de Massy), avec les Naïve New Beaters - toujours hors-sujet pour nous, mais développons quand même. Ayant connu un énorme buzz, en partie grâce à la chanson "Live Good" reprise dans une publicité, le groupe sort fièrement son premier album, Wallace.
Très attendu par le public et la gente féminine, ils secoueront la fosse et feront danser les couples (durant un slow langoureux). Si le groupe n'est pas foncièrement rock, l'esprit est là : du gros son, de l'électron libre, de la bestialité parfois, une grosse dose d'humour et toujours la groove attitude. Vraiment, on n'est pas passé loin d'un nouveau groupe rock. Mais voilà, eux ont préféré rester du côté de l'électro et du rap. Et on ne leur en voudra pas.
Pas le temps de respirer - quoi que... une petite bière d'abord ? Ce ne sera pas de trop, puisque le groupe suivant n'est autre que les incontrôlables Craftmen Club. Pour les avoir vu plus d'une fois, l'on ne pourra pas dire que le concert de ce soir sera le meilleur ; mais, incontestablement, ce sera le plus dément. Ayant déjà gardé un souvenir virulent du concert donné au Nouveau Casino quelques mois plus tôt, on en attendait beaucoup de ce groupe, ce soir-là. Mais, on ne s'attendait pas à ce revirement. Expliquons. The Craftmen Club, c'est la rock'n'roll attitude made in Bretagne. Et, autant dire que ça ne s'abreuve pas que de chouchen. C'est donc un groupe bien échauffé que l'on a retrouvé sur scène, profitant de ce moment d'ivresse pour lâcher une grosse dose de testostérone dans la salle ; imaginez, pour cela, une vague pleine d'écume arrivant pour vous claquer la face, alors que vous tentiez de bronzer tranquillement sur du sable fin. Vous y êtes ? C'est un peu ce qu'il s'est passé ce soir-là. Les mécontents sont donc partis, serviette sous le bras et lunettes trempées d'eau iodée. Les plus farouches sont restés pour voir ce qu'il y avait vers l'horizon.
Il y avait donc un album, Thirty Six Minutes, du démon de 22h, de l'attaque de bar par le micro, de la prise de contrôle de guitare par une fan choisie au hasard, de la démolition de batterie, et tout ça à 38.2. Cependant, il aurait sans doute été plus judicieux de placer The Craftmen Club avant Naïve New Beaters. Question d'atmosphère.
C'est donc avec une tension à 16 que l'on s'est rendus au dernier concert, celui des Skip The Use, déjà vus au Nouveau Casino plus tôt dans le mois. Mais on ne s'en lasse pas. Un premier album éponyme dans les bacs depuis quelques semaines et déjà, ils comptent un lot de fans conséquent. En même temps, il reste difficile de ne pas se laisser prendre par le rock roots teinté d'ambiance disco (merci le revival). Le groupe semble plus sur de lui, plus confiant qu'auparavant, et se paye le luxe de donner un concert parfait (depuis quand engage-t-il des danseuses sur scène ?!). Toujours en raison du timing serré - eh oui, on ne va pas déborder sur l'after, tout de même ! - l'on n'aura pas le droit à l'acoustique de "My Generation", mais en revanche, le groupe se donnera à fond sur la poignée de titres interprétés ce soir. Et qu'on se le dise, ce n'est pas tous les jours que l'on assiste à un concert donné par "des mannequins" (sic). On ne vous répètera jamais assez d'aller faire un tour à l'une de leurs nombreuses dates pour constater par vous-même que le rock n'est toujours pas mort. Et il résiste violemment !
Conclusion de cette dernière journée des Primeurs de Massy ; de bonnes découvertes, un grand plaisir à revoir certains groupes, une très bonne ambiance et une programmation au poil. L'année prochaine, prenez votre courage à deux mains, et rendez-vous dans le 9-1 pour découvrir ce qui se fait de mieux en France, en ce moment.
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